Le 5 mai 1789, le roi Louis XVI ouvre les états généraux à Versailles. C'est le dernier moyen qui lui reste pour tenter de sauver le royaume de la faillite et contenir la révolte qui gronde. La dette de l'État est telle que ses créanciers ne peuvent et ne veulent plus prêter de l'argent.
Les états généraux avaient vocation au Moyen Âge d'autoriser le roi à lever des impôts exceptionnels. Ils ne s'étaient plus réunis depuis 1614. Ils s'arrogent le droit d'autoriser la perception des impôts et envisagent de fixer par écrit les futures règles de gouvernement et les attributions de chacun (roi, ministres, députés,...) dans une Constitution, selon l'exemple américain. Le roi Louis XVI prend fort mal la chose et, sur les conseils de son entourage, fait fermer la salle des Menus Plaisirs où les députés ont pris l'habitude de se réunir.
Le 20 juin 1789, les députés se retrouvent dans une autre salle de Versailles, au Jeu de Paume, où ils font le serment «de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides». La Révolution française commence...
Le 9 juillet 1789, l'assemblée réunie à Versailles se proclame «Assemblée nationale constituante». L'initiative ne plaît pas au roi ni à son entourage. Le 12 juillet, Louis XVI renvoie son contrôleur général des finances, Jacques Necker, un banquier très populaire.
Le 13 juillet 1789, à Paris, la rumeur se répand que les troupes royales vont entrer en force dans la capitale pour mettre les députés aux arrêts. De fait, des corps de troupes sont rassemblés au Champ de Mars et aux portes de Paris. Un comité permanent, la «municipalité insurrectionnelle», est formé pour faire face à la menace. Il se substitue à la vieille municipalité royale.
Le 14 juillet 1789, 28 000 fusils et 20 canons ont été pris par le peuple de Paris aux Invalides. Il manque de la poudre et des munitions. Certains pensent que l’on peut en trouver à la Bastille qui est, qui plus est, le symbole de l’arbitraire royal : Richelieu a fait de cette forteresse, construite en 1370 par Charles V le Sage, une prison d’Etat. De Launay, gouverneur de la prison, refuse au peuple l’accès aux magasins. Le combat s’engage. En début d’après-midi, la Bastille tombe aux mains des insurgés. Les prisonniers, un aristocrate fou, un complice du régicide Damien qui est là depuis trente ans, quatre faussaires et un dernier criminel sont libérés et portés en triomphe. On pille, on détruit les archives. De Launay est assassiné. Sa tête est plantée sur une pique. Le soir, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt fait réveiller le roi et lui annonce la prise de la forteresse. « C’est une révolte ? » « Non, Sire, c’est une révolution. » Quelques heures plus tôt, le roi a noté dans son journal à la date du 14 juillet : « Rien. » Mais il ne s'agit que du résultat de sa chasse habituelle. Surpris par la violence populaire, le roi se retient de de dissoudre l'Assemblée. Les députés, dans une séance mémorable présidée par l'abbé Grégoire, prennent la résolution de siéger en permanence. La Révolution peut suivre son cours.
Le 14 juillet 1790, le premier anniversaire de l'événement donnera lieu à une grande réconciliation nationale, la Fête de la Fédération à laquelle participèrent dans l'enthousiasme 260.000 Parisiens ainsi que des délégués de tous les départements. Le roi et la reine y assistèrent aux côtés du général de La Fayette, commandant de la garde nationale. Cette Fête de la Fédération consacra le triomphe éphémère de la Révolution pacifique et la promesse d'une monarchie constitutionnelle, respectueuse des droits individuels.
Près d'un siècle plus tard, sous la IIIe République, le 6 juillet 1880, la Chambre des députés adopta une proposition de Benjamin Raspail qui fit de l'anniversaire de la Fête de la Fédération la Fête nationale de la République française. Le drapeau tricolore est définitivement celui de la France qui choisit La Marseillaise pour hymne national.
La Marseillaise fut composée par Claude-Joseph Rouget de Lisle en 1792. A l'origine, elle s'appelait "Chant de guerre pour l'armée du Rhin ".
1 . Allons enfants de la Patrie Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie L'étendard sanglant est levé (bis) Entendez-vous dans nos campagnes Mugir ces féroces soldats? Ils viennent jusque dans vos bras. Égorger vos fils, vos compagnes! | Refrain Aux armes citoyens Formez vos bataillons Marchons, marchons Qu'un sang impur Abreuve nos sillons | 2. Que veut cette horde d'esclaves De traîtres, de rois conjurés? Pour qui ces ignobles entraves Ces fers dès longtemps préparés? Français, pour nous, ah! quel outrage Quels transports il doit exciter? C'est nous qu'on ose méditer De rendre à l'antique esclavage! |
3. Quoi ces cohortes étrangères! Feraient la loi dans nos foyers! Quoi! ces phalanges mercenaires Terrasseraient nos fils guerriers! Grand Dieu! par des mains enchaînées Nos fronts sous le joug se ploieraient De vils despotes deviendraient Les maîtres des destinées. | 4. Tremblez, tyrans et vous perfides L'opprobre de tous les partis Tremblez! vos projets parricides Vont enfin recevoir leurs prix! Tout est soldat pour vous combattre S'ils tombent, nos jeunes héros La France en produit de nouveaux, Contre vous tout prêts à se battre. | 5. Français, en guerriers magnanimes Portez ou retenez vos coups! Épargnez ces tristes victimes À regret s'armant contre nous Mais ces despotes sanguinaires Mais ces complices de Bouillé Tous ces tigres qui, sans pitié Déchirent le sein de leur mère! |
6. Amour sacré de la Patrie Conduis, soutiens nos bras vengeurs Liberté, Liberté chérie Combats avec tes défenseurs! Sous nos drapeaux, que la victoire Accoure à tes mâles accents Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire! | 7. (couplet des enfants) Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n'y seront plus Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre! |
Conformément à une longue tradition républicaine, le 14 juillet est en France fête nationale et jour chômé. C'est l'occasion d'un défilé militaire sur les Champs-Élysées en présence du président de la République et de tous les corps constitués. C'est aussi l'occasion d'un feu d'artifice et de bals populaires dans toutes les villes (en certains lieux le 13 au soir, en d'autres le 14).
(Sources : Wikipedia, Intellego, Herodote)
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