En 1393, Louis d'Orléans, second fils de Charles V, établit une demeure fortifiée près de Compiègne. Pierrefonds est destiné à la surveillance des échanges entre les Flandres et la Bourgogne, fiefs des ducs de Bourgogne, rivaux des Orléans. En 1616, Louis XIII livre un siège qui est fatal au château de Pierrefonds, pris puis démantelé. Cette grande ruine entre dans l'oubli jusqu'à son achat par Napoléon Ier en 1810 pour moins de 3000 francs-or. Au XIXème siècle, l'intérêt grandissant pour les ruines romantiques donne à Napoléon III le désir de transformer Pierrefonds en résidence occasionnelle, puis en musée ouvert au public. En 1857, il en confie la restauration à l'architecte Viollet-le-Duc qui applique sur ce chantier sa doctrine architecturale sur le Moyen Âge, faisant de Pierrefonds une vraie création. Après sa mort en 1879, son gendre Ouradou poursuit son œuvre jusqu'à son décès en 1884.
Adresse : Château de Pierrefonds, Rue Viollet-Le-Duc, 60350 Pierrefonds
Tarif : 7,50 € (4,50 € de 18 à 25 ans, gratuit moins d e18 ans et delandeurs d’emploi)
Horaire : mai à août : tous les jours de 9h30 à 18h, septembre à avril : tous les jours sauf le lundi de 10h à 13h et de 14h à 17h30, fermé les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre.
Durée de visite : environ 1h00
Site web : http://www.pierrefonds.monuments-nationaux.fr/
Extérieur
De forme quadrangulaire, long de 103 mètres, large de 88 mètres, le château présente une tour défensive aux angles et au milieu de chaque face. Au sud, un profond fossé le sépare du plateau. Les murailles ont deux chemins de ronde superposés. Les murs des tours sont épais de 5 à 6 mètres et hauts de 38 mètres. Elles sont ornées de huit statues de preux, dont elles portent leur nom : Arthus, Alexandre, Godefroy, Josué, Hector, Judas Macchabée, Charlemagne et César. On arrive sur une esplanade puis, après le premier fossé, dans l'avant-cour dite « les Grandes Lices ». Un double pont-levis (pour les piétons et les voitures) mène à la porte du château, ouvrant sur la cour d'honneur. Aux fenêtres hautes sont perchées 32 statues de chats dans des postures naturelles. Depuis 1924, ce monument médiéval occupe une place privilégiée dans l’histoire du cinéma.
le château – le pont-levis – un des films tournés au château
La cour d'honneur
La cour, au décor inspiré de la Renaissance, présente : au sud-ouest, le donjon destiné aux appartements ; au nord-ouest, le grand corps de logis abritant les salles d'apparat ; au nord-est, l'aile des cuisines avec son beffroi ; et au sud, la chapelle et la cour des provisions.
Le portique abrite notamment trois chapiteaux créés par Viollet-le-Duc qui illustrent le Roman de Renart.
La chapelle est le seul édifice cultuel connu à posséder une tribune au-dessus du chœur. Sur le pilier central de la porte, Viollet-le-Duc est représenté en habit de pèlerin. Une statue de saint Michel domine le toit de la chapelle.
Le donjon
Le salon de réception, au premier étage, offre un décor très riche. Au plafond, les sculptures des boiseries inspirées du végétal annoncent avec presque 50 ans d'avance l'art nouveau.
Le cabinet présente les plâtres de travail de Viollet-le-Duc, utilisés pour réaliser les statues qui ornent le château. Cette salle est inachevée. Ces plâtres sont provisoirement transférés dans la salle des Preuses.
La garde-robe de l'empereur est recouverte de lambris aux parties hautes sculptées.
La chambre de l'empereur est ornée d'une frise peinte relatant les scènes de la vie d'un chevalier au XIVème siècle. Sa lecture débute à droite de la cheminée.
Les pièces d'apparat
La salle des chasses est une antichambre d'armes.
La salle des Preuses, de 52 mètres sur 9, ancienne salle de justice, incarne le faste lié aux fêtes du Second Empire. Une grande tribune d'orchestre la domine.
À l'extrémité, une cheminée à double foyer est décorée des statues de l'impératrice Eugénie et de ses dames de compagnie figurées sous les traits des Preuses. Les deux banquettes circulaires dessinées par Viollet-le-Duc constituent l'unique mobilier après le déménagement de la collection d'armures médiévales de Napoléon III.
les Preuses et les plâtres de travail de Viollet-le-Duc
La création médiévale
Les tours sont reconstruites à partir des maçonneries anciennes, dotant le château d'un système défensif rare : double couronnement des remparts et des tours, double chemin de ronde sur deux niveaux, en partie dans l'épaisseur du mur et en partie en surplomb, avec les mâchicoulis.
La tour Alexandre ou tour de la torture, reprend l'architecture du XIVème siècle avec ses murs bruts. Au pied de la tour, les oubliettes.
Le chemin de ronde, couvert d'une toiture qui le met à l'abri des projectiles, permet une défense dans plusieurs directions.
Les salles du casernement auraient été destinées à entraîner les soldats en faction.
L'escalier à double révolution offrant deux volées qui ne se croisent pas, est d'inspiration Renaissance.
La salle des gardes ou des mercenaires. D'après Viollet-le-Duc, elle était destinée à abriter les soldats que l'on surveillait depuis la galerie du demi-étage. Des éléments lapidaires du château du XVème siècle sont présentés.
La maquette du château, en pierre, est réalisée pour l'Exposition universelle de 1878 par Wyganowski, inspecteur des travaux. En forme de vaste quadrilatère, la haute enceinte crénelée est flanquée dé 8 tours qui portent chacune les noms des Preux : Artus, Alexandre, Godefroi de Bouillon, Josué, Hector, Judas-Macchabée, Charlemagne et Jules César.
Les caves
« Le bal des Gisants » propose un voyage dans l’atmosphère étrange et mystérieuse des caves gothiques du château où éclairages en mouvement, poèmes chuchotés, murmures, ambiances sonores et audiovisuels signés par l’agence Skertzo, contribueront à donner vie à une centaine de gisants et orants. Des faisceaux lumineux découpent et révèlent au public ces moulages en plâtre, véritables sculptures de lumière.