Depuis 1985, le parc automobile français des musées a vu la disparition de plus de 2000 véhicules de collection : autos, motos, utilitaires, camions, véhicules de pompiers et militaires, et de plus de 40 musées ou collections privées !
Le musée de l’auto de Canet-en-Roussillon fut créé en juillet 1985 grâce à la collaboration entre la Scerem, société d'économie mixte qui gère à Canet les musées pour le compte de la municipalité et deux dynamiques associations de collectionneurs : les Amateurs de Véhicules Anciens du Roussillon (AVAR), présidé par Georges Billes et l’Antique Auto Club Catalan (AACC), présidé par Jacques Braneyre, qui décidèrent de regrouper leurs autos et de les exposer au public dans un bâtiment mis à leur disposition par la ville.
Joanne Bornarel (chargée des relations extérieures) entre M. Brunet (Amateurs de Véhicules Anciens du Roussillon) et sa Peugeot 403 cabriolet et M. Jacques Braneyre (Antique Auto Club Catalan) et sa Ballot 2 LTS de 1924
Après une bonne décennie d'activité, le Musée de l'Auto de Canet-en-Roussillon inaugure au printemps 1996 une nouvelle installation où les musées de l’auto, du bateau, du jouet et de la mer (aquarium) se retrouvent voisins et il est possible aux visiteurs de bénéficier de billets d'entrée combinés pour les trois premiers.
Le musée de l’auto du Canet-en-Roussillon présentait une collection extrêmement éclectique par les époques et les marques couvertes. Une centaine d'autos et vingt motos retraçaient une période qui s'étendait de 1908 à 1988 et la grande diversité des marques et des modèles en faisait un lieu de visite fort intéressant. Prestigieuses ou populaires, routières ou sportives, les plus grandes marques étaient présentes, des anglaises (MG, Jaguar, Triumph, Morgan, Austin Healey, Aston Martin DBS Vantage et surtout une rare berline Lagonda Rapide de 1963), italiennes (Alfa Romeo, Ferrari 328 GTB), américaines (Packard, Ford, Cadillac, Oldsmobile), ou allemandes, avec un impressionnant déploiement de Porsche, dont la plus attrayante était sans conteste le coupé 356 Karmann de 1959, un emplacement réservé aux différentes versions de Mercedes 220 S, au centre d'autres modèles de la marque et de compatriotes, tels un coupé Adler Trumpf de 1937 et une Opel Olympia de 1950. Du côté des utilitaires, un très beau camion de pompiers Citroën C4G méritait un arrêt, et les populaires, de la Citroën B2 à la Renault Juvaquatre, complétaient le tableau des françaises magnifiquement composé par un torpédo sport Ballot 2 LTS, phaéton Panhard & Levassor X 19 de 1913, Chenard & Walcker, Amilcar, Licorne, Hotchkiss, Talbot-Lago, Pilain, Delage, Bugatti, Peugeot, Salmson ou Delage... La liste serait longue encore, et sujette à bouleversements car c’était plutôt une exposition permanente en constant renouvellement qu'un musée tel qu'on l'entend, du fait des nombreux va-et-vient des voitures au gré des manifestations auxquelles participent leurs propriétaires.
J’ai visité ce musée le 19 juin 1998.
Roland-Pilain HL8 1931 (seul exemplaire restant)
Autres photos du musée issues du livre “Musées automobiles de France” ou de la revue LVA :
Renault Type DM torpédo 5 places 1913 (60 km/h, 2120 cc, vendue 8.200 F) -
Talbot T 120 coach 1936 (6 cylindres, 3 litres, surnommée Baby)
Salmson Type S4 1930 (7 CV, 1300 cc, 3 vitesses, vendue 31.800 F) -
Salmson Type S4E 1946 (2,3 litres)
Salmson S 72 dite Randonnée 1951 (moteur 2,3 l, voiture lourde et chère [1.780.000 F] qui contribua à l’aggravation du déficit de la marque Salmson qui disparut en 1956
Delage Grand Sport Type J 1908 (carrosserie Mouillot à Dijon1908, 4 cylindres, 2,9 litres, 110 km/h) -
Rolland-Pilain cabriolet Type 23 1932 (8 cylindres, 4 litres, vendu 85.000 F, production limitée)
Citroën C2 1922 (en jaune) et C3 1924 (en rouge) – Peugeot 403 1959
MG TD 1950 (130 km/h, produit à près de 30.000 exemplaires se 1950 à 1943) -
MGA 1600 MK II Roadster 1961 (1622 cc, 160 km/h)
Triumph TR4 1961 (2138 cc, 175 km/h) -
Triumph Stag 3 litres (V8, 371 exemplaires importés en France)
Morgan Plus 8 (V8 Rover de 3,5 litres) – Lotus X1 barquette sport 1958 (moteur avant 1500 cc)
Morris 8 1953 – Chevrolet Type AC 1929 (6 cylindres, 3180 cc, vendu en France 36.500 F)
Packard Type 239 1948 (rare en France, moteur 8 cylindres de 4170 cc, carrosserie Fischer) -
Chevrolet Camaro cabriolet RS 1968 (moteur V8 de 5,3 litres)
Citroën C4G version incendie 1930 –
Terrot 500 cc avec side-car, triporteur Peugeot 100 cc, Aermacchi 250 cc Ala d’Oro S 1969
Aston Martin Lagonda Rapide 1963 – Chevrolet AC et Bigata (voiture de record à gaz sur châssis Auburn) – Peugeot 163 1921 (photos N/B LVA n°735)
Malheureusement, subissant le sort de nombreux musées automobiles, le musée du Canet-en-Roussillon est fermé depuis 1999. Les voitures sont restées, appartenant à leurs propriétaires.
L’ancienne région du Languedoc-Roussillon comptait sept musées automobiles, trois ont fermé leurs portes, ceux de Canet-en-Roussillon (66), Narbonne (11) et Saint-Jean-du-Gard (30). On pourra néanmoins continuer à visiter “le musée automobile de Camargue” à Montcalm (30), “Le Tacot Aigues-Mortais” à Aigues-Mortes (30), le “musée CHAPY” à Boujan-sur-Libron (34), et le “musée 1900” à Arpaillargues (30).
Le musée de Narbonne (11) se situait au domaine de l’Hospitalet, dans un parc dominant la mer et proposait 16 expositions sur l‘automobile (30 voitures populaires de sport et de course de 1900 à 1980) mais aussi la faune, l’art du vin, la flore… Le musée a fermé en 2002 et les voitures de la collection Ribourel ont été vendues aux enchères.
Le musée Magic Voyage à Saint-Jean-du-Gard (30) proposait sur une superficie de 1600 m² des expositions d'automobiles, de calèches, de diligences, de motos, de vélos, dans des mises en scènes originales et humoristiques où les visiteurs avaient la possibilité de monter à l'intérieur de certaines pièces de collection.