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Mon sort étant irrévocablement fixé, on me livra à une enfance oisive. Quelques notions de dessin, de langue anglaise, d'hydrographie et de mathématiques, parurent plus suffisantes à l'éducation d'un garçonnet destiné d'avance à la rude vie d'un marin.
Je croissais sans étude(s) dans ma famille ; nous n'habitions plus la maison où j'étais né : ma mère occupait un hôtel, place Saint-Vincent, presque en face de la porte qui communique au Sillon. Les polissons de la ville étaient devenus mes plus chers amis : j'en remplissais la cour et les escaliers de la maison. Je leur ressemblais en tout ; je parlais leur langage, j'avais leur façon et leur allure ; j'étais vêtu comme eux, déboutonné et débraillé comme eux ; mes chemises tombaient en loques ; je n'avais jamais une paire de bas qui ne fût largement trouée ; je traînais de méchants souliers éculés, qui sortaient à chaque pas de mes pieds ; je perdais souvent mon chapeau et quelquefois mon habit. J'avais le visage barbouillé, égratigné, meurtri, les mains moites. Ma figure était si étrange que ma mère ne pouvait s'empêcher de rire et de s'écrier : « Qu'il est laid ! »
Très vite, ce tout-petit explore le monde avec des gestes maladroits et joue avec tous les objets à sa portée. Il assemble inlassablement des cubes, des boules, des morceaux de bois, de carton ou de plastique sous l'œil attendri mais vigilant de ses parents et de sa famille.
Venue l'heure des culottes courtes dans les années mille neuf cent soixante-dix (mille-neuf-cent-soixante-dix, mil neuf cent soixante-dix, mil-neuf-cent-soixante-dix*), désormais enfant des écoles maternelle puis primaire, le jeune Luc s'adonne aux mille et un (mille-et-un*) jeux des cours de récré. Aux plus sages convenaient les billes, les toupies virevoltantes et les morpions, aux plus turbulents, les cache-cache (cachecaches*) et les colin-maillards et, enfin, aux plus artistes, les clowneries et autres facéties. Luc, lui, les a tous pratiqués avec entrain, dextérité et talent.
Luc le lycéen, aficionado de jeux aussi hétéroclites que le bridge, le poker, le jacquet, le quatre-vingt-et-un, en maîtrisait (maitrisait*) sans difficulté les arcanes les plus obscurs. Concilier échecs et maths (math) sur les bancs du lycée n'était pourtant pas des plus simple ! Quels qu'aient été le jeu et ses adversaires, il était quasi sûr de le gagner haut la main et de les mettre capot. Heureux héritier de gènes d'exception, c'est tout naturellement qu'il jouait franc jeu, sans traficotage aucun, avec un aplomb à toute épreuve.
Les enfants se le tiennent pour dit, tout en affichant la mine des mauvais jours. Faire travailler ses neurones, ô combien entraînés dans leur cas, c'est d'ac, mais mouvoir son corps, remuer sa carcasse, ah (ha) ça non, pas question ! Au point que l'un et l'autre pourraient faire leurs ces paroles ironiques de sir Winston Churchill : « Le secret de ma santé ? (bon mot que les deux jeunes détourneraient en : le secret pour prendre son pied ?) Le sport ! Oh (Ho) oui, jamais de sport ! »
Dans la cuisine m'attend le petit-déj' infatigablement préparé par mon père : jus d'orange glacé et gelée de coing(s) ; avant que je ne m'assoie, un nes passe devant moi, avec ses effluves corsés. J'hallucine : ma sœur squatte la salle de bain(s) en s'oignant consciencieusement de crèmes cannelle ou marronnasses - l'acné est passée par là : un vrai martyre pour elle ! Après une douche express, j'enfile un jean (jeans) et, près de quitter mes pénates bien-aimés, j'emporte pour mon quatre-heures cette espèce de gros scone imposé par ma mère.
(2) Même remarque pour aiguës.
Procurez-vous du matériel, tels un écran, un clavier et une souris, puis quelques logiciels, dont vous vous êtes évidemment acquitté(s) de la licence au préalable, et le tour est joué. Dès lors, votre éditeur de texte(s) vous aidera à composer de jolis tapuscrits justifiés. Quand bien même, fainéant(s) ou complexé(s), opportuniste(s) quoi qu'il en soit, vous utiliseriez le correcteur orthographique, méfiez-vous-en ! Votre bon sens et votre jugeote sont seuls capables de déjouer certaines chausse-trap(p)es de notre langue ardue et néanmoins bien-aimée.
Mais j'avoue que si l'on s'y intéresse d'un peu plus près, elle s'avère déconcertante. Les souris, confondues ici-bas avec les mulots, ne chicotent plus, mais sont reconnaissables à leurs agressifs doubles-clics. Quant à la Toile, les épeires et les tégénaires y seraient quelque peu désorientées, ne trouvant au mieux que des bugs à se mettre sous la chélicère. J'en profite pour vous mettre en garde. Ne désinstallez pas votre pare-feu sur-le-champ, car vous feriez la joie des hackers hors la loi qui s'empresseraient, aussitôt la faille décelée, dans le seul but d'être reconnus voire médiatisés, de s'introduire frauduleusement dans votre système. Ne soyez pas non plus parano(s) et jouissez pleinement de votre navigateur. Téléchargez-y en quelques clics, grâce à vos favoris, des pages Web vous entraînant à l'autre bout du monde, sur des sites néo-zélandais, portoricains ou sri lankais. Reste à savoir si ces voyages filaires forment toujours la jeunesse !
- 4 fautes : 1 faute sur double-clics et 6 demi-fautes sur toile, hors-la-loi, web, porto-ricains et sri-lankais.
- 1 faute 1/2 commises sur fûté et rasoirs
S’agissant bien sûr de la BD Tintin en début de texte, il y eut 23 albums et non 21 !
Dictée du 23/06/2012 :
- 2 fautes commises sur jacuzzi et tendus (impardonnable !)
Dictée du 24/03/2012 :
- Record de 11 fautes 1/2 commises ! (raffût, perpétuelles, conciliabulles, maires, officiels, aux sénateurs, crû, aux dilettantes, temps, soi, marginales et subtiles) !
Dictée du 11/02/2012 :
Ils l'avaient tant regardée qu'elle avait fini par incarner un de leurs rêves les plus chers : passer de l'autre côté, quitter leur pays où la misère rongeait les villages, où derrière les murs ocre des maisons il n'y avait qu'ennui et désespérance...
Ils l'avaient tant regardée qu'ils s'étaient plu à imaginer ce que serait leur vie, de l'autre côté de la ligne. Rien ne les effraierait ! Ils accepteraient les travaux les plus durs, se plieraient aux coutumes de leur nouveau pays, étudieraient sa langue, et peut-être, un jour, en acquerraient-ils la nationalité...
Mais pour cela, il fallait la franchir, la frontière !
Certes, jamais ils ne s'étaient imaginé que ce serait aisé, mais d'habiles bonimenteurs les avaient embobinés, se faisant fort, en échange de leurs maigres économies, de transformer ce qu'ils avaient toujours vu comme une dangereuse expédition en une simple balade !
Alors ils avaient mis sur pied leur départ. Ils étaient partis nuitamment, entassés dans une carriole cahotante. Les hommes parlaient à mi-voix, les femmes marmottaient des prières en serrant dans leurs doigts des chapelets bénits.
Après quelque cinq heures et demie d'un trajet exténuant, affamés, déshydratés, les membres douloureux d'avoir été tant ballottés, ils arrivaient enfin au but, enivrés par une sensation de liberté inouïe, quand un « Halte-là ! » menaçant, proféré par des haut-parleurs tonitruants, avait brisé net leur rêve. Alignés devant les murs marron d'une baraque exiguë, ils avaient entendu un homme en uniforme annoncer qu'ils « n'étaient pas réglo ». Enfin, après une interminable attente, ils n'avaient pas été jugés assez intéressants pour qu'on les incarcère, et on les avait renvoyés.
C'est douloureux, un rêve qui se brise...
Et pourtant, sur une carte, comme elle est ténue, la frontière !
Texte de Une CROS
- 2 fautes commises sur bénits et réglo (invariable).
- ballotter peut (hélas !) désormais s’écrire avec un seul t !
Dictée du 21/01/2012 :
Beaucoup se seront demandé ce que venaient faire des œufs d'esturgeon dans cette galère. C'est là simple affaire de couleur... et de géographie : il s'agirait d'une allusion à l'époque où, en Russie, on recouvrait d'une tache noire les passages d'un texte condamnés par la censure. Le plus souvent, nos dictionnaires datent cette pratique coupable du règne de Nicolas Ier (1796-1855), mais David Alliot, dans son ouvrage consacré à l'argot des métiers du livre, se montre plus modeste en le faisant remonter seulement à celui d'Alexandre III (1881-1894).
Quand on songe que ledit caviar a aussi l'insigne honneur de désigner, sur nos terrains de football, une passe en or qu'il serait presque indécent de ne point convertir en but, on se dit que, décidément, l'intéressé ne s'use que quand on... n'a pas les moyens de s'en servir !
- 2 fautes commises sur “bœuf-carottes” et ledit. Mais après recherches bœuf-carottes n’étant pas dans le dictionnaire bœuf peut prendre un s, donc cette faute n’en est pas une !
Dictée du 19/11/2011 :
Ce matin-là, au lieu de rester en prière, prise d'un délire effréné, elle vaticine, extravaguant certes, mais parlant aussi sans ambiguïté : « La Jeanne était une sainte, l'avenir nous prouvera ses mérites, car elle vivra longtemps ! » Alors, comme une visionnaire qui entrerait en transe, elle entraperçoit dans une aura une Jeanne étrange, caparaçonnée, silhouette mouvante, effilée, glissant avec majesté sur les flots outremer de l'océan Atlantique... et ce n'est là que le motif central d'une immense fresque animée, ancêtre de nos vidéos, que seul un tisserand hors pair eût pu broder avec cette maestria. Dans un pieux recueillement, elle contemple : ici une danseuse ne manquant pas d'entregent sous son madras brandit un fin mouchoir de batiste, telle une carte de faire part ; là des sorciers hâbleurs proposent des porte-bonheur censément garantis tous risques. Alors qu'un colibri s'enivre goulûment à la corolle d'un hibiscus, la visionnaire croit sentir de subtils effluves de cassonade. Effrayée de ces étranges visions-là, elle s'abîme dans son for intérieur...
Quelque cinq siècles plus tard, mission ô combien aléatoire mais mission accomplie pour le croiseur Jeanne(-) d'Arc et ses hommes. Le trésor de la Banque de France qu'ils évacuaient depuis Brest en direction de Fort-de-France est arrivé à bon port. Ils en sont bien aises, mais quelle gageure !
- 4 fautes 1/2 commises : patenôtres, condamnée, entregent, batiste, aises
Dictée du 29/10/2011 :
- Merci, docteur. Le soir d'Halloween*, je me suis assoupi et j'ai rêvé que j'étais un minuscule chihuahua de race. Ma maîtresse, une poupée mannequin maigriotte, m'emmenait visiter un muséum. Le hall d'entrée était en réfection : des maçons montaient de hautes cloisons en placoplatre. Au premier étage, désert, presque toutes les vitrines étaient vides ou scellées. Quelques-unes avaient pour seule vitre un miroir, qui ne reflétait que des silhouettes fantomatiques et désincarnées. Au deuxième étage, des couples chics déambulaient devant des box remplis de feuillages*. L'un d'entre eux me terrifia : il surabondait de cynoglosses officinales - vous savez, cette herbe rudérale...
- Oui, interrompit le médecin, on l'appelle aussi langue-de-chien.
- Voilà... Et le plus curieux, c'est que les grappes de fleurs, comme si elles étaient sous hypnose ou en pleine hystérie, ressassaient des paroles virulentes dont il ne me reste qu'un fragment : "Nous pourchasserons les tue-loups jusque dans l'abîme".
- Je vois. Avez-vous traversé des tourments émotionnels ces temps-ci ? marmonna le spécialiste en griffonnant "probables désordres psychoaffectifs*" sur son bloc-note*.
- Vous avez vu juste : j'ai changé de propriétaire*.
- Tout s'éclaire. Mais poursuivez, voulez-vous.
- Il s'ensuivait que nous montions à genoux au troisième étage, via une scala santa terriblement inconfortable : les marches étaient tapissées de tessons. Là-haut, on aurait dit un hôtel quatre étoiles. Une éléphante empaillée nommée Eulalie accueillait les visiteurs et leur présentait d'invraisemblables machines qu'elle tenait à leur disposition : une masseuse de coussinets*, un humecteur de truffe*, un détecteur de puces* ! J'étais en train de bénéficier des soins de la première quand les danseurs d'un bal musette, surgissant de nulle part, m'entraînèrent vers la sortie. Mais je ne voulais pas sortir : des hache-viandes surdimensionnés avaient remplacé les tourniquets habituels ! Au moment où je devais y passer, j'entendis sonner à la porte. Je bondis pour aller flairer mon sauveur, qui se trouvait être une petite momie entourée de bandelettes en papier-toilette qui quêtait des toffees. Je voulus la remercier d'un coup de langue mais elle s'enfuit en gesticulant. Docteur, que vais-je devenir ?
- Ne vous inquiétez pas outre mesure, nous irons au bout de votre thérapie. »
Albert, pitbull* de son espèce, remplit un chèque, se rhabilla et ressortit du cabinet. Le psychologue pour chiens le raccompagna sur le perron.
(Texte révisé par Guillaume TERRIEN et Michèle BALEMBOIS-BEAUCHEMIN)
- 4 fautes commises : maigriotte, placoplatre, langue-de-chien, papier-toilette, pitbull
Dictée du 24/09/2011 :
DICTEE DE LA FINALE DU CHAMPIONNAT SUISSE D'ORTHOGRAPHE 2011
Chamoson, le 27 août 2011
2) Je me souviens de mes cousines qui se bombardaient avec des bigarreaux ou des burlats, je ne sais plus.
3) Je me souviens du potage au tapioca que j'avais renversé sur mes vêtements. Cette fécule amylacée les avait empesés.
4) Je me souviens d'un cauchemar : surgis d'une plaie purulente, des droséras m'enveloppaient de leurs tentacules velus.
5) Je me souviens de mon étonnement lorsque j'ai appris que la partie de la clé qui pénètre dans la serrure et agit sur le pêne est le panneton.
6) Je me souviens que j'hésitais toujours sur l'orthographe de « baccara », le jeu de cartes.
7) Je me souviens du théorème de Pythagore : «Le carré de l'hypoténuse est égal, etc.»
8) Je me souviens du catéchiste parlant du culte de latrie et du culte de dulie.
9) Je me souviens de la première fois que j'ai entendu parler du vin pouilly-fuissé ; deux mots que je ne parvenais pas à imaginer écrits.
10) Je me souviens d'interminables parties de rami les samedis soir(s).
11) Je me souviens d' «immarcescible», un adjectif à l'orthographe complexe.
12) Je me souviens de Bernard Pivot expliquant la différence entre l'apocope et l'aphérèse.
13) Je me souviens d'une illustration qui m'a fascinée, enfant : celle d'un dinothérium, un éléphant du miocène.
14) Je me souviens de la chanson «Davy Crockett, l'homme qui n'a jamais peur».
15) Je me souviens des bips-bips émis par le premier spoutnik en 1957. (Spoutnik)
16) Je me souviens des nymphéas et des agapanthes peints par Monet.
17) Je me souviens de la différence entre la livre tournois et la livre parisis.
18) Je me souviens de «Pot-bouille», film dans lequel jouait Gérard Philipe.
19) Je me souviens de m'être demandé s'il fallait un s final au mot «panaris».
20) Je me souviens de l'alexandrin du Cid : «Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !»
21) Je me souviens d'un restaurant, le Lamartine, réputé pour ses chateaubriands (châteaubriants). (G.Perec)
22) Je me souviens de Mnémosyne, la personnification de la... mémoire.
Francis Klotz
- 8 fautes commises : surgis, panneton, catéchiste, dulie, immarcescible, bips-bips, tournois, parisis.
Dictée du 14/05/2011 :
Bêtes et méchants
Mais nous nous sommes aussi gardé en tête les reportages très crus qu'on nous avait matraqués à la télé, les scènes d'une brutalité extrême qui dénonçaient le massacre des bébés phoques sur la banquise, il y a quelque quarante ans. Combien d'arguments massues contre la cruauté envers les bêtes avions-nous développés lors de conversations à bâtons rompus! Si des gens comme Bardot, plus têtus que des mules, n'étaient pas montés sur leurs grands chevaux pour que s'arrêtât cette barbarie, et n'avaient montré que les talons, aurions-nous pris conscience de notre influence néfaste sur l'environnement ? Prendrions-nous maintenant pour un poncif ou, kif-kif* bourricot, pour un pont aux ânes, l'assertion que nombre d'espèces animales pourraient bien disparaître d'ici vingt ans ? Désormais, il n'est plus question de noyer le poisson : chacun sait que, des mers du Sud à l'océan Glacial Arctique, la surpêche épuise les ressources halieutiques. Faut-il vraiment que les Extrême-orientaux aient une dent contre les squales, ces chondrichtyens craints, pour les rejeter à la mer, encore en vie, juste après leur avoir tranché l'aileron ! Allez-vous étonner, après ça, qu'on croie les requins marteaux !
* Variante acceptée : kifkif
- 3 fautes commises : massues, chondrichtyens et croie.
Dictée du 22/01/2011 :
- 7 fautes commises ! 3 fautes de traits d’union + docimologue, commisération, marchands, çà.
"Que la montagne est belle !" chantait-on en chœur. A condition que soient sauvegardées les marmottes et les belettes fauves, préservés les gypaètes barbus, protégés les écureuils acajou et les mouflons aux cornes hélicoïdales. A condition encore que les gentianes bleu violacé et les edelweiss argent, continûment effleurés par la brise, ne soient pas considérés comme de la roupie de sansonnet.
Prenons exemple sur les viticulteurs qui bichonnent leurs vignes aux sarments noueux et aux pampres vrillés et qui, lorsque le cep choit, le relèvent avec un échalas.
Respectons les saisons, qui d'ère en ère se sont succédé, tout entières jalonnées par le frai, la nidification et, aux prémices attendues de l'été, par la transhumance.
Lorsqu'ils se sont élancés des cimes et des faîtes, les skieurs olympiques ont-ils eu une pensée pour la petite ancolie ? Tels des genets d'Espagne, des rennes du Canada ou des élands d'Afrique, ils se sont rués tout schuss vers la ligne d'arrivée.
Pareils à des satyres gracieux ou à des zeuzères tachetées de bleu, les patineurs se sont laissé porter par la magie des glaces, virevoltant sur les carres affûtées de leurs patins, réussissant des triples axels pour égayer d'or leurs tenues amarante, rouille ou écarlates.
Mais la plus belle médaille ne revient-elle pas à la Nature ?
- 4 fautes sur “fauves”, “tachetées”, “carres” et amarante.
Dictée du 23/10/2010 :
Voici le texte, d'une brûlante actualité, sur lequel les concurrents ont sué... sang et eau lors du concours d'orthographe de Vaucresson (Hauts-de-Seine), organisé pur l'Association Saint-Louis au profit de l'institut universitaire d'hématologie de l'hôpital Saint-Louis.
Au reste, le drôle a toujours affectionné les coups fumants. Avant de se la jouer sur cette touche qu'il feint d'avoir eue avec Diana, c'est un clavier entier qu'il arbora, du temps où il se prenait pour un accordéoniste, prompt à la bourrée ! Il chaussa aussi les crampons et tâta des protège-tibias, ce qui, nonobstant, ne le mit pas à l'abri des tacles appuyés de son Premier ministre. Il petit-déjeuna avec des éboueurs, éberlués de passer ainsi des poubelles au pouvoir, des immondices qu'ils avaient tout juste ramassées aux ors élyséens. En contrepartie, et flanqué de sa mie, il rompit le pain avec nombre de ses sujets, n'aimant rien tant que s'inviter impromptu et regarder ta France au fond des... œufs brouillés.
- 4 fautes commises sur auraient, rosbifs, puy et ramassées (immondices est féminin) !
- 4 fautes commises sur arrière, médailliers, thuriféraire et ginkgo !
- cette dictée avait lieu à la Maison de l’Enfance 40 rue Saint-Just au Havre lors d’une fête de quartier pour l’inauguration de la Maison de l’Enfance.
En vous rouvrant aujourd'hui, je sens s'exhaler de vos feuillets ternis les parfums d'innocence que vous y gardez enfermés.
Ah ! les heures délicieuses que vous m'avez procurées aux longues soirées d'hiver ! Je revis les aventures dont vous avez charmé ma jeune imagination, je revois les tableaux et les scènes violemment coloriés que ma bonne grand-mère m'a commentés à satiété.
Que de fois vous avez enchanté mon enfance ! Quels beaux rêves j'ai faits en entrant dans ces pays de merveilles que vous m'avez ouverts et où hommes et choses étaient, par la magie du conte et de l'image, transposés dans un monde irréel, bien plus beau que la réalité ! Petit Chaperon rouge, Petit Poucet, Ali-Baba, fées, sorcières, ogres, vous que j'ai aimés ou exécrés. je vous revois avec une douce émotion en tournant ces pages que mes doigts d'enfant ont cent fois feuilletées.
Soyez bénis, chers vieux livres, pour les moments de bonheur naïf et pour les joies que vous m'avez donnés !
- Aucune faute commise, comme 4 autres participants. Cette dictée sans mot difficile était prétexte à réviser les règles d’accord des participes passés (en gras).
- Antoine Rufenacht, le maire du Havre, n’a pas participé à la dictée mais il a visité tous les stands et a discuté avec les animateurs et les visiteurs.
- Deux fautes sur “prononcé” et l’inévitable “amère patrie” ! A noter que les écrivains font ce qu’ils veulent en employant des mots qui n’existent pas dans les dictionnaires les plus courants (huîtreuse, fripions) et en faisant fi des règles de ponctuation apprises à l’école en écrivant une phrase de longueur illimitée !
- Aucune faute commise. Cette dictée très courte était probablement un texte proposé aux juniors.
Nous étions particulièrement déroutés par les participes passés des verbes pronominaux, dont il nous semblait que des grammairiens s'étaient plu à embrouiller les règles, quand, inspirés par le diable, stimulés par une sorte de sadisme intellectuel, ils ne s'étaient pas ingéniés à en multiplier les exceptions.
Et puis Micheline Sommant, comme l'excellent Malherbe, comme le bon Zorro, est arrivée...
Non que nous n'ayons trouvé ailleurs des lumières sur l'accord des participes passés ; aucune grammaire ne s'en est exonérée. C'est seulement la seconde fois qu'un ouvrage tout entier leur est consacré, avec des rubriques bien détaillées, avec des règles bien expliquées, avec des développements de cas particuliers nombreux nous ne le nions pas, sinon pourquoi nous serions-nous fait balader par ces sacrés participes passés, depuis tant d'années ? Pourquoi nous serions-nous laissé importuner par leur savant imbroglio ?
Voici à ciel ouvert une foire aux participes passés !
Après avoir lu ce petit ouvrage d'utilité publique - car les règles des participes passés sont une des grandes causes nationales –, après nous en être nourris, nous nous sentirons mieux armés, plus sûrs de nous, pour affronter non seulement les pièges de la grammaire, mais aussi, tes chausse-trapes de la vie.
- Aucune faute commise. Malgré une lecture qui pouvait décourager, il n’y a pas de mots difficiles, mais seulement des applications des règles d’accord des participes passés qu’il suffit de bien connaître.
Nous habitions alors le pays bigouden, mais j'étais à cent lieues de penser qu'il pût s'intéresser à cette futaie peuplée de korrigans, et dans laquelle vécut Merlin qui m'avait toujours enchantée parce qu'il avait permis à un jeune garçon d'acquérir la bien nommée Excalibur, son estramaçon bien-aimé.
« C'est le domaine des dolmens, lui avais-je alors susurré à l'oreille, tu sais, ces mégalithes mystérieux. Certains menhirs sont aussi imposants que des obélisques ventrus, et l'on raconte même qu'au fin fond de cette forêt féerique (féérique), se trouve un ennéagone formé de peulvens décorés d'étoiles pareilles à des astérisques parfaitement ciselés. Des on-dit malintentionnés prétendent que ce cromlech fut édifié par des Romains rendus fous après que le druide de la tribu, l'ovate aux vertus thaumaturges, leur eut administré une raclée. L'eubage aurait en effet concocté une thériaque aux pouvoirs surnaturels, surhumains. C'est que les Gaulois voulaient être invulnérables car ils craignaient que le ciel ne leur tombât sur la tête. »
Le garçon leva la tête de son livre et quoique coi jusqu'alors, me répondit, narquois : « Eh quoi, maman, c'était leur idée fixe ! Eux aussi ils voulaient leur assurance tous risques ! »
ovate : druide gaulois
thaumaturge : qui fait des miracles
eubage : prophète celte païen
thériaque : sorte de panacée mélangeant plusieurs dizaines de substances et beaucoup d'opium
- 4 fautes commises sur "kouign-amann", enchantée (il fallait penser qu’à la fin il parle de maman, donc féminin !), ciselés (astérisque est masculin) et cromlech.
Dictée du 17/01/2009 au Mont-Gaillard :
Tous se jettent sur les hors-d'œuvre et, assoiffés, vident un magnum et trois topettes. Un fou rire les secoue sans ambiguïté. Alors que les mouflets saccagent des branches et que le chien, un barzoï, divague, les pantoufles exiguës du tonton malmènent ses œils-de-perdrix. Au loin semblent résonner des tam-tams. Oh là là mais non, c'est la bande de motocyclistes qui vient jouer les trouble-fête ! Les rouges-gorges et les hiboux s'enfuient.
- Bande de mufles ! brame la famille. Cependant, les motards sont des combattants peu combatifs, et entre autres ils réalisent que ni les pétarades ni les haut-parleurs ne sont faits pour les sous-bois. Les pique-niqueurs (piqueniqueurs) se sont rendu compte des dérangements occasionnés. Indépendamment de ce mea culpa, ils invitent la bande à partager leurs mets succulents. Deux cent quatre-vingts déchets seront ramassés avant de rendre à la forêt sa quiétude. Car les deux clans sont tombés d'accord et clament :
- Respect pour la nature, saperlipopette !
- 1 faute et demie commise sur "tams-tams" et "brâme".
- 4 fautes commises sur "scorsonère", "panais", "crosne", et "lui eût-on".
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