jeudi 22 janvier 2015

La vie des animaux : les gorilles

Les primates, du latin primas, atis, signifiant « celui qui occupe la première place », constituent un ordre se situant au sein des mammifères placentaires et regroupe les petits singes et les grands anthropoïdes, ainsi que les loridés et les lémuriens. Les premiers primates vivaient dans les arbres des forêts tropicales, et ils possèdent encore de nombreuses adaptations à la vie dans cet environnement tridimensionnel.

On divise aujourd'hui les primates en deux sous-ordres :

  • Les strepsirrhiniens (du grec streptos, tressé, et rhinos, nez), arboricoles, souvent nocturnes et insectivores (caractères primitifs ancestraux). Ce sous-ordre est composé de deux infra-ordres :
    • Les lorisiformes, de petite taille, rencontrés en Afrique et en Asie, ils regroupent les deux familles suivantes :
      • les galagidés ou galagonidés, vivant en Afrique, comportant le genre Galago. Ils sont de petite taille. Leurs pattes postérieures sont plus longues que les pattes antérieures. Leurs oreilles sont larges et mobiles. Leur queue est très longue. Ils se déplacent rapidement de branche en branche.
      • les loridés ou lorisidés, vivant en Afrique et en Asie. Ils regroupent des loris, les pottos et les angwantibos. Ils sont de petite taille. Leur nom viendrait d'un vieux néerlandais loeris « clown »
    • Les lémuriformes, qui vivent tous à Madagascar. Ils regroupent les familles suivantes :
      • les cheirogaleidés, ils ressemblent plus à des écureuils qu'à des singes. La position de cette famille varie suivant les auteurs, tantôt parmi les lorisiformes, tantôt parmi les lémuriformes.
      • les lémuridés ou grands lémurs, ce sont les « vrais lémuriens », les lémurs ou les makis. Leurs têtes présentent un museau allongé et des gros yeux. Les femelles n'ont qu'une paire de mamelles pectorales, sauf chez les Varis.
      • les indridés, aux membres postérieurs plus développés que les antérieurs. Cette famille comprend les indris, les plus gros des lémuriens actuels, des animaux diurnes, sans queue ou avec une queue très courte, au pelage noir et blanc, les avahis, des petits lémuriens nocturnes à la fourrure laineuse uniformément brune et à la longue queue, et les sifakas, des lémuriens diurnes de taille moyenne, à la fourrure soyeuse, brun et blanc, eux aussi avec une longue queue. Leur museau large et leur face plus aplatie les distinguent des Lémuridés.
      • les megaladapidés, représentée par le genre Lepilemur
      • les daubentonidés, représenté par un seul genre et une seule espèce, l'aye-aye
  • Les haplorrhiniens (du grec haplóos, simple, et rhínos, nez). Par opposition aux Strepsirrhiniens, les Haplorrhiniens ont perdu le rhinarium (ou « truffe ») au profit du nez. De même, les vibrisses (moustaches sensitives) disparaissent. Ce sous-ordre est composé de deux infra-ordres :
    • les tarsiiformes, qui regroupe les deux familles :
      • les tarsiidés, représenté par un seul genre : le tarsier qui vit dans les arbres en Asie du Sud-Est
      • les omomyidés, famille de singes éteinte
    • les simiiformes, anthropoïdés ou tout simplement les singes, groupe incluant notamment les humains. Cet infra-ordre se décompose en deux groupes zoologiques :
      • les platyrhiniens,  les singes du Nouveau-Monde, ils se répartissent du Mexique jusqu'à l'extrême sud du Brésil, ils se différencient des singes des autres continents par une demi-douzaine de caractéristiques primordiales (36 dents, nez aplati et narines à ouvertures latérales, pouce moins opposable, queue longue parfois préhensile, arboricoles, poids de 120 grammes à 12 kg, polymorphisme de la vision en couleurs, organe de Jacobson fonctionnel, toilettage olfactif). Ce groupe se décompose en trois familles :
        • Les cébidés. Ce sont les petits singes néotropicaux. Cette famille comprend trois sous-familles :
          • Les callitrichinés, représentés par des singes nains plus ou moins omnivores que sont les ouistitis, les tamarins et les tamarins-lions.
          • Les cébinés, petits singes opportunistes omnivores au cerveau développé, les capucins, sapajous et saïmiris ou singes-écureuils.
          • Les aotinés, avec les douroucoulis ou singes de nuit, les seuls singes nocturnes de la planète
        • Les pithéciidés, qui regroupent d’une part des singes de taille moyenne granivores : les sakis, les sakis à barbe et les ouakaris et d’autre part de petits singes monogames, les titis.
        • Les atélidés. les grands singes néotropicaux : les hurleurs, les muriquis, les atèles ou singes-araignées, le « lagotriche » à queue jaune et les lagotriches ou singes laineux.
      • les catarhiniens, singes de l'Ancien-Monde, ils peuplent essentiellement l'Afrique et l'Asie, ils sont caractérisés par des narines rapprochées, ouvertes vers le bas (d'où l'étymologie du nom) et séparées par une fine cloison. Ce groupe se décompose en deux super-familles :
        • les cercopithécidés, singes avec queue non-préhensile. Cette famille comprend deux sous-familles :
          • les Cercopithécinés, caractérisés par la présence d'abajoues et le développement de callosités fessières (cercopithèques, macaques, babouins)
          • les Colobinés (colobes, nasiques, entelles, semnopithèques, langurs)
        • les hominoïdés, ou singes anthropoïdes, singes sans queue. Cette super-famille se décompose en deux familles :
          • les hylobatidés, ils présentent des callosités sur les fesses, leurs bras sont très longs, ce qui fait d'eux d'excellents acrobates. On distingue 4 genres : hylobates, à 44 chromosomes (gibbons), Hoolock, à 38 chromosomes (houlocks), Nomascus, à 52 chromosomes (gibbons), et Symphalangus, à 50 chromosomes (siamangs)
          • les hominidés, famille qui comprend deux sous-familles :
            • les pongidés, qui regroupent les orang-outans et des espèces disparues
            • les homininés, qui regroupent les grands primates africains en deux tribus :
              • les Hominini (humains, chimpanzés et bonobos)
              • les Gorillini (gorilles).

La tribu des Gorillini ne comprend qu’un seul genre : le Gorille (Gorilla).

Résumé classification :

Animaux – Cordés – Vertébrés – Mammifères – PrimatesHaplorrhiniensSimiiformes - CatarhiniensHominoïdés - Hominidés - Homininés - GorilliniGorille

Le gorille est le plus grand des primates anthropoïdes. L'ADN des gorilles est de 98 % à 99 % identique à celui de l'homme. Ils sont les êtres vivants les plus proches de l'homme après le Bonobo et le Chimpanzé. Les gorilles vivent dans les forêts tropicales ou subtropicales. Leur présence couvre un faible pourcentage de l'Afrique. On les trouve cependant à des altitudes très variées. Le gorille des montagnes vit dans les forêts de nuages des Montagnes des Virunga, d'une altitude allant de 2200 à 4 300 mètres. Les gorilles de plaine vivent eux dans les forêts denses et les marécages des plaines. Redressés, les gorilles atteignent une taille de 1,70 mètre, mais ils sont en fait un peu plus grands car ils ont les genoux fléchis. L’envergure des bras dépasse la longueur du corps et peut atteindre 2,75 mètres. Il existe une grande différence de masse entre les sexes : les femelles pèsent de 90 à 150 kilogrammes et les mâles jusqu'à 275. En captivité, particulièrement bien nourris, ils atteignent 350 kilogrammes. Le pelage dépend du sexe et de l’âge. Chez les mâles les plus âgés se développe sur le dos une fourrure gris argenté, d'où leur nom de « dos argentés ». Comme tous les anthropoïdes, les gorilles sont dépourvus de queue. Leur anatomie est puissante, le visage et les oreilles sont glabres. Les Gorilles, comme d'autres singes proches de l'homme possèdent des dermatoglyphes (équivalent des empreintes digitales), y compris sur les phalanges des mains qui sont des zones de contacts avec le sol quand le gorille marche sur les poings fermés ou à demi ouverts.
Longévité : 30 ans en milieu naturel, jusqu'à 50 ans en captivité ; Durée de gestation : 250 à 270 jours ; Longueur moyenne du pénis en érection : 5 cm.

Le genre des gorilles comprend deux espèces :

  • Gorille de l’Ouest africain (Gorilla gorilla) : Sa population est estimée entre 80 000 et 100 000 individus, l'immense majorité étant des gorilles des plaines de l'ouest, la population des gorilles de la rivière Cross n'excèderait pas les 200 individus vivants en liberté. L’espèce comprend 2 sous-espèces :
    • Gorille des plaines de l'ouest (Gorilla gorilla gorilla) : Il peut être trouvé en Angola, Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Gabon et Guinée équatoriale. Il vit en forêt tropicale humide de montagne et de plaine et en forêt tropicale marécageuse. De tous les gorilles, c'est le moins menacé, et le plus fréquemment rencontré dans les zoos. Il est classé dans les espèces en danger de disparition. La population totale de cette sous-espèce est estimée à 225 000 en 2008, alors qu’elle était estimée à moins de 100 000 dans les années 1980. Il mange des plantes et occasionnellement des insectes. Il vit en groupes familiaux constitués d'un mâle dominant, de 5 à 7 femelles adultes, d'enfants et d'adolescents, et parfois de quelques autres mâles adultes non dominants.

gorille des plaines de l'ouest

    • Gorille de la rivière Cross (Gorilla gorilla diehli) : Il vit à la bordure du Nigéria et du Cameroun, dans les forêts tropicales et subtropicales de la région. C’est le gorille, et le primate le plus menacé, avec, en 2000, une population estimée entre 150 et 200 individus seulement, vivant en petits groupes dispersés. Il est classé dans les espèces en danger de disparition. Le Gorille de la rivière Cross diffère du Gorille des plaines de l'ouest par la taille de son crâne et de ses dents. La femelle pèse à peu près 80 kilos. Elle peut mesurer jusqu'à 1,50 mètre de hauteur. Le mâle quant à lui peut peser jusqu’à plus de 180 kilos, et mesurer plus de 1,70 mètre. L'espérance de vie de ce primate avoisine les 40 ans. Les gorilles de la rivière Cross se dissocient des autres gorilles par leurs plus petits crânes et leurs plus petites dents.

gorille de la rivière Cross

  • Gorille de l’Est africain (Gorilla beringei). L’espèce comprend 2 sous-espèces  :
    • Gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) : il mesure entre 1,40 et 2 mètres. Les mâles pèsent entre 140 et 300 kg et les femelles entre 70 et 110 kg. Ils vivent dans la région des Grands Lacs Africains, c’est-à-dire dans l'est de la République démocratique du Congo, en Ouganda et au Rwanda. En 2012, c'est en Ouganda que le population des gorilles des montagnes est la plus importante, avec plus de 400 individus dans ses frontières. Le reste de la population, soit 400 individus, se retrouve en République démocratique du Congo. C'est un animal impressionnant mais sociable et pacifique. Les gorilles de montagne vivent en familles polygames, et chaque famille est guidée par un mâle à "dos argenté". Quand le dos argenté meurt, un autre gorille assez âgé pour supporter cette tâche le remplace ou le groupe se dissout. Si c'est le cas, les femelles vont rejoindre d'autres groupes et d'autres mâles, qui tuent les petits de sa nouvelle femelle nés avant le transfert. Les gorilles des montagnes sont des herbivores, ils ont besoin d'une végétation dense pour se nourrir (jusqu'à 25 kg par jour et par individu). Son pelage est particulièrement long et soyeux.

gorille des montagnes

    • Gorille des plaines de l'est (Gorilla beringei graueri) : il réside exclusivement au Congo, dans les montagnes et forêts de moyenne altitude. Ne faisant plus l'objet de surveillance depuis 1996, il est impossible d'estimer le nombre de gorilles encore en vie aujourd'hui. Cependant, cette espèce de grand singe compte parmi les espèces en voie de disparition sur la liste rouge de l’UICN.

gorille des plaines de l'est

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