dimanche 11 janvier 2015

La vie des animaux : les giraffidés

Les artiodactyles (Artiodactyla), du grec artios « pair » et dactylos « doigt », est, selon la classification traditionnelle, un ordre de mammifères placentaires. La définition traditionnelle les présente comme des ongulés possédant un nombre pair de doigts par pied, et dont le poids est supporté à part égale par les troisième et quatrième doigts, contrairement aux périssodactyles, qui possèdent un nombre impair de doigts, et chez lesquels le poids est supporté essentiellement par le troisième doigt.
La proche parenté entre les hippopotamidés et les cétacés semble avérée, sur la base d'analyses génétiques, la réunion des artiodactyles avec les cétacés forme l’ordre des cétartiodactyles.

Les artiodactyles comptent 10 familles :

  • les antilocapridés (Antilocapridae) (antilope d’Amérique ou antilocapre)
  • les bovidés (Bovidae) (impala, bubale, gnou, damalisque, antilope, gazelle, dik-dik, sassa, bleekbok, steenbok, bovinés [bison, aurochs, yack, taurins (vache, boeuf, taureau, zébu), buffle, éland, nyala, petit koudou, guib, grand koudou], caprinés [mouflon, chèvre, bouquetin, boeuf musqué, mouton, chamois], céphalophe, addax, hippotrague, oryx, péléa, cobe)
  • les camélidés (Camelidae) (dromadaire, chameau, lama, vigogne)
  • les cervidés (Cervidae) (cerf, chevreuil, daim, renne, pudu, mazame, guemal, muntjac)
  • les giraffidés (Giraffidae) (girafe, okapi)
  • les hippopotamidés (Hippopotamidae) (hippopotame)
  • les moschidés (Moschidae) (porte-musc)
  • les  suidés (Suidae) (babiroussa, phacochère, suinés [hylochère, potamochère, sanglier, porc])
  • les tayassuidés (Tayassuidae) (pécari)
  • les tragulidés (Tragulidae) (chevrotain)

La famille des giraffidés comprend trois genres : le sivatherium (disparu), la girafe (giraffa), l’okapi (okapia).

Le sivatherium était présent de l'Afrique à l'Asie du Sud, surtout en Inde. Il ressemblait à l'okapi actuel, mais était bien plus grand et bâti plus lourdement ; il atteignait environ 2,20 m au garrot. Il avait sur la tête une paire de larges ossicônes semblables à celles des girafes, et une deuxième paire d'ossicônes au-dessus des yeux rappelant celles du grand koudou. Ses épaules étaient très puissantes afin de soutenir les muscles du cou, nécessaires pour supporter un crâne très lourd. Le genre comportait 4 espèces : Sivatherium giganteum, Sivatherium hendeyi, Sivatherium maurusium, Sivatherium olduvaiense.

sivatherium

La girafe est originaire des savanes africaines et répandue du Tchad jusqu'en Afrique du Sud. Le mot girafe vient de l'arabe زرافة, zarāfah. Après des millions d'années d'évolution, la girafe a acquis une anatomie unique avec un cou particulièrement allongé qui lui permet notamment de brouter la cime des arbres. C’est l’animal le plus grand en hauteur, pouvant, grâce à la longueur de son cou, atteindre jusqu’à 5,80 m pour les mâles et 4,60 m pour les femelles. Cependant celui-ci ne comporte pas plus de vertèbres cervicales (7, de plus ou moins 40 cm chacune) que celui des autres mammifères. Les girafes dorment très peu, moins de 2 heures pour 24 heures, et plus volontiers le jour, car elles peuvent continuer à surveiller l'horizon. Le poids d'une girafe varie entre 750 et 1 100 kg pour les femelles et peut aller jusqu’à 1 500 kg pour les mâles. Son espérance de vie est de l'ordre de 26 ans (plus de 36 ans en captivité). Son pelage à dominante rousse est réticulé ou tacheté de jaune ; son ventre est blanc. Sa queue, mince et longue, terminée par un pinceau de poils noirs, mesure de 70 cm à 100 cm. La tête porte deux ossicônes, des appendices osseux recouverts de peau. Les ossicônes des femelles sont couverts d'une touffe de poils tandis que ceux des mâles en sont pratiquement dépourvues après quelques combats. Contrairement à une idée répandue, les girafes possèdent des cordes vocales mais elles n'émettent que très rarement des sons, se reposant davantage sur la vision que sur l'audition pour communiquer via par exemple des postures et des mouvements du cou et de la tête. Néanmoins, il est possible d'entendre les girafons crier en situation de stress. Le cri de la girafe se rapproche du beuglement des bovins. La girafe est le seul mammifère terrestre qui ne bâille pas.

L’espèce comprend 9 sous-espèces avec quelques variations de couleurs et de répartition géographique :

  • Girafe du Niger ou girafe du Tchad (Giraffa camelopardalis peralta) : elle se reconnait par les taches claires de sa robe et se trouve dans les régions sahéliennes d'Afrique de l'Ouest. Au XIXème siècle, on la trouvait du Sénégal au lac Tchad, mais en 2008 cette sous-espèce ne survit plus que dans quelques poches isolées abritant moins de 200 individus en tout. Le dernier troupeau autonome vit au sud-ouest du Niger.

girafe du Niger

  • Girafe réticulée (Giraffa camelopardalis reticulata) : au Nord-Est du Kenya, en Éthiopie, en Somalie

girafe réticulée

  • Girafe d’Angola (Giraffa camelopardalis angolensis) : en Angola, Botswana, Namibie

girafe angolaise

  • Girafe de Kordofan ou girafe du Soudan (Giraffa camelopardalis antiquorum) : au Tchad, République centrafricaine, Nord-est du Cameroun

girafe de kordofan

  • Girafe Masaï ou girafe du Kilimandjaro (Giraffa camelopardalis tippelskirchi) : au Kenya et en Tanzanie. C’est la plus nombreuse des neuf sous-espèces de girafes et le plus grand mammifère terrestre. La girafe Masai se distingue des autres sous-espèces par ses taches en forme de feuillage sur le corps et par sa queue terminée par une longue touffe de poils noirs. Le mâle présente jusqu’à cinq protubérances osseuses sur le crâne, les ossicônes. Les taches de la robe du mâle dominant ont tendance à être plus sombres que celles des autres membres de son troupeau. Les jambes et le cou faisant déjà approximativement 2 m de long, les mâles adultes mesurent couramment environ 6 m de haut. Les femelles sont un peu plus petites (entre 5 m et 5,5 m). Ces animaux ont un énorme cœur qui pèse dans les 12 kg. Un coup de pied de girafe Masai peut fracturer le crâne d'un lion ou lui briser l’échine.

girafe masaï

  • Girafe de Nubie (Giraffa camelopardalis camelopardalis) : A l’Est du Soudan, Nord-Est de la République démocratique du Congo

girafe de Nubie

  • Girafe de Rothschild ou girafe de l’Ouganda (Giraffa camelopardalis rothschildi) : en Ouganda et au Centre-Nord du Kenya, il ne reste que 650 individus sauvages.

girafe de Rotschild

  • Girafe du Cap (Giraffa camelopardalis giraffa) : en Afrique du Sud, Botswana, Zimbabwe, Mozambique

girafe du Cap

  • Girafe Thornicroft ou girafe de Rhodésie (Giraffa camelopardalis thornicrofti) : on la trouve dans la vallée du Luangwa, en Zambie.

girafe de Thornicroft

L’okapi (Okapia johnstoni) vient des forêts équatoriales de l'Afrique centrale. Bien que connu par les Pygmées, il est « découvert » en 1901 par Sir Harry Johnston à qui il doit son nom. C’est un des derniers grands mammifères à être observé scientifiquement sur la planète. Cet animal dont l’allure étrange rappelle à la fois celle du zèbre et de la girafe vit exclusivement dans une petite région de la République démocratique du Congo, la forêt tropicale de l’Ituri, où une réserve lui est spécialement dédiée. L’okapi mesure environ 1,80 m au garrot et pèse au maximum 200 à 230 kg. Son corps est court et massif, ses pattes arrières sont plus courtes que les antérieures et il possède une colonne vertébrale sur un axe oblique. Sa langue préhensile est noire et mesure entre 30 et 50 cm de long : avec elle, il peut saisir sa nourriture mais aussi nettoyer toutes les parties de son corps, y compris ses oreilles. Son pelage court est d’un brun chocolat sur le corps avec des zébrures noires et blanches sur les pattes et l’arrière train. La tête est marquée d’une tache blanche au niveau de la joue.

okapi

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