mercredi 11 août 2021

Tourisme en Normandie : le parc de Rouelles au Havre (76) : 3) verdure, eau, bâtiments

Avec ses 750 hectares de forêts, de parcs, de jardins et de squares, Le Havre est l'une des villes les plus vertes de France.

Sur 160 hectares de prairies, étangs, bois et marais, le parc de Rouelles offre une belle promenade de 7,5 km de part et d’autres de la rivière la Rouelles, du manoir de la Bouteillerie à l’arboretum des Ardennes, en passant par le jardin des plantes vivaces, et la faune avec les enclos des bœufs écossais, des ânes et des moutons

Les étangs : la vie aquatique

Les étangs, étendues d'eaux stagnantes, occupent le cœur du parc. Représentant une surface de 3 ha, ils sont alimentés par les sources provenant des versants et communiquent entre eux par vannes et goulottes. Leurs eaux résiduelles aboutissent dans le marais ou dans les bassins d'orages situés en contrebas. Deux autres étangs (bassins du moulin et de la Royale), eux aussi alimentés par des sources, sont situés plus en amont de la rivière.
La végétation aux abords des étangs est très diversifiée. Des plantes herbacées typiques des milieux humides comme le cresson des fontaines, les nénuphars, le myosotis des marais ou la sagittaire sont présentes et côtoient aulnes, érables, chênes et saules.
A ces essences communes dans nos régions s'ajoute le cyprès-chauve de Louisiane, un des rares conifères non persistants. Planté en contrebas de la Bouteillerie, sur les rives de l'étang avec l'île, il se distingue à l'automne ' par la brillance de ses aiguilles jaunes orangées.
Les rives des étangs pourvoient ainsi refuge et nourriture à la faune : oiseaux familiers (poule d'eau, foulque macroule, canard colvert, bernaches, héron cendré), poissons (carpe, brochet, poissons rouges), amphibiens (grenouilles et crapauds) et nombreux insectes dont des libellules offrent un spectacle quotidien d'activité naturelle.

 

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cascade

Le marais

La reformation d'un marais a permis de recréer un élément essentiel de la régulation du cycle de l'eau dans le parc. Auparavant, la quantité d'eau y était variable, ainsi que la végétation. Des travaux récents ont permis de restituer un marais pérenne assurant son rôle de retenue d'eau lors des épisodes pluvieux et d'alimentation des cours d'eau lors de sécheresse.
Cependant, une fois, ce marais en place, la roselière a tendance à se développer très vite. C'est pourquoi une gestion de la végétation par une fauche annuelle permet de limiter la fermeture du milieu et de conserver la zone humide en l'état.
Les rives du marais, véritable interface, permet les échanges avec les écosystèmes voisins des prairies, de la cressonnière et de la rivière. Ce milieu reste tout de même peu accessible à l'homme et c'est qui lui confère sa valeur écologique. Pour le découvrir, une passerelle mène au cœur du marais jusqu’à un observatoire où l’on peut découvrir l'activité du marais.

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le marais

La source du Godet

Dans les années 1970, 5 zones de captage alimentent en eau la ville du Havre : 
- La vallée du St Laurent (sources)
- La vallée.de la Rouelles (sources)
- Radicatel (source et captage souterrain)
- Harfleur (prélèvement de surface)
- Norville  pour l’alimentation industrielle (pompage de la Seine)
À cette époque les besoins sont de 110 000 m3/jour dont 46 000 pour les industries.
Fin des années 1970 la demande augmente de façon importante. Un nouveau point de captage souterrain est mis en service à Yport.
Dans la vallée de Rouelles 8 sources sont captées (Royale - Noyer – ormeaux – ormes – Riante (2) – Godet – Zinc), elles fournissent selon les saisons de 7 à 12 000 m3/jour.
La source du Godet a été construite en brigue et silex et mise en service en 1901. Elle est alimentée par les sous écoulements du plateau des Ardennes. Après captage, les eaux étalent envoyées à l'usine de relevage de Rouelles.
Son débit varie de 11,.5 Je 15,5 l/s, ce qui permet d'exploiter en 1969 1000 m3/jour. Dans les années 1980 compte-tenu de l'augmentation de sa teneur en nitrate dû aux cultures sur le plateau, elle est mélangée avec 50% d'eau provenant de Radicale! avant de rejoindre le réseau de distribution d'eau potable.
À la mise en service du captage d’Yport, les petites sources de faible débit sont progressivement abandonnées. L'exploitation de cille du Godet cesse en 1975.

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la source du Godet

Les prairies

Réparties sur les versants sud et nord de la vallée de la Rouelles, les prairies du parc offrent une transition douce entre les milieux humides et les contreforts boisés des plateaux des Ardennes et de Caucriauville.
Occupant près de 50 ha, ces espaces ouverts se caractérisent par une végétation herbacée. Malgré une apparente uniformité, ces prairies se distinguent les unes des autres par des compositions végétales propres, résultats de multiples facteurs : nature du sol, exposition, hygrométrie ou utilisation historique ou actuelle...
Leur point commun est la prédominance de graminées (chiendent, agrostide, pâturin, brome, houlque ou dactyle), associées aux pissenlits, marguerites, pâquerettes, renoncules, trèfles, oseilles, ou plantains... Une espèce rare d'orchidée a aussi été identifiée : l'Ophrys abeille.
Transition entre le sol et le milieu aérien, ces grandes étendues abritent une riche faune : depuis certains insectes floricoles tels les papillons et les abeilles jusqu'aux martinets noirs, mésanges ou bergeronnettes grises, ou encore lapins de garennes, hérissons et taupes.

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la flore du printemps

Le site de la Bouteillerie

Le nom de la Bouteillerie provient de la famille Le Bouteiller, installée dans le pays de Caux depuis le XVème siècle. En 1501, Guy de la Bouteillerie promit de faire édifier une chapelle en l'église de Rouelles, comme l'abbesse de Montivilliers l'y avait autorisée.
En 1531, Nicole Perdrier, veuve en premières noces de Jehan Le Bouteiller, agissant au nom des héritiers de celui-ci, échangea avec Guillaume Le Roux, seigneur de Grez et d'Épouville, les terres de la Bouteillerie contre des terres de la vicomte d'Arqués. La Bouteillerie passa ainsi chez les Le Roux et par alliance aux Caveliers de Montgeon.
Madame de Waru, dernière propriétaire, en descendait en droite ligne. Elle repose, avec les Montgeon, près de l'église de Rouelles.
Dès 1531, le site est ainsi décrit : « le dit fief entend, tant en manoir seigneurial, édifié de maisons et colombiers à pied et d'arbres clauzages, prés, bois, étangs, droit de chapelle en l'église paroissiale au dit lieu de Rouelles ».
De longue date, le manoir de la Bouteillerie n'était plus habité par ses propriétaires, les Montgeon occupant te château du même nom. Ce château, dominant la vallée de la Lézarde, sur le plateau Ouest, a été édifié au XVIIème et remanié au XIXème siècle. Entouré de bois, servant de liaison entre le parc de Rouelles et Caucriauville, il a été démoli en 2009, suite à un incendie.
En 1944, l'un des principaux axes de l'attaque des alliés traverse le parc actuel. Le Château des Ardennes, édifice du XIXème siècle, poste de commandement des troupes allemandes, est entièrement détruit, tandis que d'importants dommages sont causés au site de la Bouteillerie. Il subsiste de cet ensemble architectural le manoir et le colombier, ainsi que l'ancien potager transformé depuis en jardin des plantes vivaces.
L'ensemble du site possède une grande valeur : il préserve un ensemble original, l'association château-parc-ferme-forêt, constituant ainsi un finage typique du Pays de Caux.

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le site de la Bouteillerie

  • Le colombier : Construit par la famille Le Roux en 1631, ce colombier circulaire, en silex noir et recouvert en tuiles et muni de deux lucarnes d'envol, offre des proportions imposantes et une décoration recherchée propre au style cauchois.

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le colombier

  • Le manoir : Il est composé de silex blond, de pierre de taille et d'ardoise. L'ancienne étable, reconstruite en 1950, accueille des animations pour les scolaires et centres aérés. La grange et la « charreterie », également reconstruites après-guerre, présentent au visiteur des expositions ponctuelles sur différents thèmes.

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le manoir – le gardien

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la fabrique de cidre dans le manoir

  • la grange à foin : Reconstruite vers 1950, elle est l'un des bâtiments de la ferme établie au début du siècle sur le site. Elle engrangeait les récoltes de céréales (blé, avoine, etc.) dont le « battage » ultérieur séparait la paille du grain. Son extrémité nord, à usage de charretene a été fermée pour constituer une cour champêtre, cadre propice à diverses animations. Un manège à blé du XIXème siècle, avec sa « mécanique » provenant de la région de Bolbec, a été reconstitué et est présenté à l'intérieur.

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la grange à foin

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