La Rochelle, préfecture du département de la Charente-Maritime (17), est peuplée d’environ 76.000 Rochelais. Elle est une cité millénaire riche en patrimoine historique et urbain. C’est également un célèbre complexe portuaire de premier ordre depuis le 12ème siècle.
La Rochelle s’est engagée dans l’aventure des Francofolies depuis 1985, le Vieux Port voit se succéder pendant quelques jours des vagues d’amateurs de concerts en plein air.
La Rochelle brille d’une part de son vieux port et ses trois célèbres tours, et d’autre part du quartier ancien et ses rues bordées d’arcades et de vielles maisons en pans de bois, sans oublier ses nombreux musées.
1) Le Vieux Port
Immortalisé par les œuvres de Joseph Vernet, Corot, Signac et Marquet, le port de pêche est situé au fond d'une baie étroite. On peut distinguer l'avant-port, le bassin d'échouage ou Vieux Port, le petit bassin à flot où s'amarrent les yachts, le bassin à flot extérieur ou bassin des chalutiers. Derrière se situe le bassin de retenue alimenté par un canal amenant les eaux de la Sevré.
Le Vieux Port de jour et de nuit
Tour Saint-Nicolas
Cette tour d’une hauteur totale de 42 mètres, légèrement penchée, est une véritable forteresse. Elle fut édifiée au 14ème siècle sur plan pentagonal. Ses cinq angles sont renforcés par trois tourelles circulaires engagées, une tourelle rectangulaire et une tour carrée, plus haute, faisant office de donjon. Un escalier extérieur aboutit à la superbe salle des Gouverneurs, de forme octogonale, couverte d'une élégante voûte d'ogives.
De la plate-forme supérieure de guet, bordée de hautes parois à meurtrières et mâchicoulis, vue sur la sortie de la rade, la baie et l'île d'Aix.
Tour de la Chaîne
Elle doit son nom à la grosse chaîne qui, durant la nuit, la joignait à sa sœur St-Nicolas pour fermer le port. Selon Rabelais, cette chaîne, que l'on voit encore au pied de la tour, aurait servi à attacher Pantagruel dans son berceau. La tour fut utilisée comme poudrière. Bâtie au 14ème siècle, mais découronnée au 17ème, elle était jadis accolée à une tourelle qui fut démolie pour élargir la passe. Depuis les célébrations du 400ème anniversaire de la fondation de Québec en 2008, la tour abrite une exposition intitulée “La Rochelle-Québec”.
Rue Sur-les-Murs
Reliant la tour de la Chaîne à celle de la Lanterne, cette petite rue passe sur la crête du rempart médiéval. C'est la seule section non détruite par Richelieu, qui souhaitait l'utiliser comme défense contre les Anglais. Son pied était alors baigné par la mer.
Tour de la Lanterne
Érigée au 15ème siècle, elle concilie soucis esthétiques et impératifs militaires. L'ouvrage, aux murs de 6 mètres d'épaisseur à la base, contraste avec la flèche octogonale à crochets et la fine lanterne qui servait jadis de fanal et d'amer, guidant les navires vers le port. Deux des « Quatre Sergents », partisans du complot Carbonari, furent incarcérés dans la tour de la Lanterne, les deux autres ayant été transférés dans la prison de la ville. Sur les murs à l'intérieur, on peut remarquer de nombreux graffitis de prisonniers ou de soldats (17ème, 18ème et 19ème siècles), notamment une représentation du port de La Rochelle attribuée à un certain Emile Lafontaine (1872). En bas, dans la salle des gardes, des panneaux évoquent l'histoire de la ville. Dans la tour, on découvre quatre salles superposées, dont une octogonale décorée d'un parterre de mosaïque blanche et noire. À mi-hauteur de la flèche (2ème plate-forme), un balcon offre un superbe panorama sur les toits de la vieille ville, le port, les îles ; à marée basse on distingue les fondations de la digue de Richelieu.
Cours des Dames
Ce quai bordé d’anciennes maisons d’armateurs servait de poste d’accostage aux vaisseaux de commerce. Autrefois investie par les marchands de sardines et les pêcheurs raccommodant leurs filets, l’esplanade, plantée de tilleuls, est l’un des lieux animés du Vieux Port. C’est le point de départ de nombreuses promenades en bateau.
Cours des Dames (en… 1992, vu de loin ça n’a pas beaucoup changé !)
2) Le quartier ancien
Dans le quartier ancien, on tourne quelques pages de l'histoire de cette cité marchande et militaire, tracée sur un plan régulier. Jusqu'en 1913, elle était protégée par des remparts à la Vauban. Des rues aux anciennes plaques de pierre gravées, des passages secrets, parfois voûtés, des « porches » sombres où circulent les passants, plongent les visiteurs dans la véritable ambiance de la ville. L'hôtel de ville se trouve au centre du quartier commerçant dont les grands axes sont la Grande-Rue-des-Merciers et la rue du Palais. Se développant en profondeur, les habitations à configuration originale possèdent presque toujours deux issues, sur la rue principale et sur une voie secondaire parallèle. Leur plan comprend : au rez-de-chaussée, une vaste pièce, souvent convertie en magasin, une cour intérieure avec escalier et balcon formant galerie, une arrière-cour entourée de communs ; à l'étage, au-dessus du magasin, une salle sur rue et une cuisine sur cour à côté d'une « chambre noire », sans éclairage direct. Les maisons les plus anciennes sont à pans de bois couverts de plaques d'ardoise destinées à protéger ceux-ci de la pluie et des embruns.
Les beaux quartiers s'étendent à l'ouest de la rue du Palais. Dans les hôtels 18ème siècle des rues de l'Escale et Réaumur, entre cour et jardin, demeurent quelques vieilles familles rochelaises.
Porte de la Grosse-Horloge
Entrée de la ville côté port, cette tour gothique a été remaniée au 18ème siècle par l'adjonction d'un couronnement. Au centre, son beffroi abrite la cloche et l'horloge. Il est surmonté d'une coupole à pans et d'un lanternon. Les deux tours qui l'encadrent ont reçu des trophées marins. En franchissant la porte de la Grosse-Horloge, on débouche sur la place des Petits-Bancs, au centre de laquelle se trouve la statue d'Eugène Fromentin. À l'angle de la rue du Temple, on remarque une jolie maison à la façade sculptée Renaissance (1654).
maison Renaissance – statue d’Eugène Fromentin
Rue du Palais
C'est l'une des principales voies de La Rochelle, séparant le quartier commerçant et le quartier résidentiel. À droite, les boutiques se succèdent sous des galeries dont le profil diffère suivant l'époque de leur construction. À gauche alternent galeries et bâtiments publics ; on y voit de vieilles maisons.
- Hôtel de la Bourse : Siège de la chambre de commerce depuis sa fondation au 18ème siècle, cet édifice de style Louis XVI commençant abrite aujourd'hui une annexe du palais de justice. La cour avec galerie périphérique et portique possède une façade ornée de trophées maritimes.
En face de la Bourse, un passage mène, par la cour de la Commanderie, à la cour du Temple (vieilles maisons à pans de bois).
- Palais de justice : II présente une majestueuse façade à colonnes cannelées corinthiennes et frise sculptée. Au fronton trônent l'inscription « Temple de la justice » et les traditionnels attributs sculptés : balance, glaive... Au croisement de la rue Chaudrier et de la rue Eugène-Fromentin, signalons une maison du 17ème siècle à tourelle d'angle et escalier sur corbeau sculpté.
Palais de Justice – maison à tourelle
Maison Venette
Elle s'élève dans la rue de l'Escale, dont les pavés ronds étaient utilisés jadis comme lest par les vaisseaux en provenance du Canada. Cette rue est en partie bordée d'arcades et en partie jalonnée de porches derrière lesquels se dissimulent de nobles demeures du 18ème siècle. La maison du 17ème fut édifiée pour le docteur Venette. La façade est rythmée de phrases latines et de têtes sculptées de médecins de l'Antiquité et du Moyen Âge : Avicenne, Hippocrate, Galien, etc.
Rue Chaudrier
Au n° 6 se trouve une maison ancienne à pans de bois et plaques d'ardoise. Devant la maison, un panneau porte une inscription extraite des Élégies de Ronsard, à la gloire de Chaudrier, l'un des défenseurs de La Rochelle.
Maison Henri II
Au 11 bis rue des Augustins., ce qui ressemble à une luxueuse demeure élevée au fond d'un jardin n'est en réalité qu'un somptueux décor. Cette façade sans profondeur, hormis d'étroits couloirs en galerie, fut construite vers 1555 pour Hugues de Pontard, seigneur de Champdeniers. Originale et de style Henri II (16ème siècle), elle possède deux pavillons, une galerie et une loggia, une frise découpée en rainures verticales, médaillons et bucranes (têtes de bœufs décharnées). À l'étage inférieur, deux contreforts du pavillon gauche portent, à droite, un satyre jouant de la guitare, à gauche, une femme ailée aux prises avec un serpent.
Cathédrale Saint-Louis
Sobre et sévère, elle fut en partie bâtie sur l'église St-Barthélemy, d'après les plans des architectes Gabriel père et fils. La façade Louis XVI, un peu lourde, est surmontée d'un fronton à volutes. L’intérieur n’a pas été visité à cause de l’heure avancée mais contient dans la 3ème chapelle du bas-côté gauche, des ex-voto peints des marins qui contrastent, par leur candeur, avec les savantes et académiques compositions que le Rochelais Bouguereau (1825-1905) a brossées à la coupole de la chapelle absidiale. Le trésor contient des objets de culte des 18ème et 19ème siècles, déposés par les paroisses du diocèse.
Café de la Paix
Voici le dernier spécimen des opulents cafés du 19ème siècle, où les bourgeois lisaient La Gazette et jouaient au billard, avant que Georges Simenon n'en fasse son quartier général. Sur sa façade, les panneaux de verre en forme d'arcades s'ornent de dessins en verre dépoli. L'intérieur est paré de boiseries sculptées et de dorures et décoré de grandes glaces en arcades, de lustres et de médaillons du plafond, peints en trompe l'œil (1895).
Rue du Minage
La rue du Minage est bordée de part et d'autre de vieilles arcades aux formes irrégulières, responsables d'un alignement fantaisiste. On y voit de très anciennes maisons ornées de frises et de sculptures, ou de fenêtres à fronton triangulaire (n° 2, 4, 22 et 43). La rue prend fin à la fontaine du Pilori, du 16ème siècle, mais refaite au 18ème.
Place du Marché
À l'entrée de l'impasse Tout-Y-Faut se font face deux maisons anciennes bien conservées : l'une du 15ème siècle, à pans de bois, meneaux de bois et haute lucarne ; l'autre du 16ème siècle, en pierre, aux étroites baies coiffées de frontons.
Grand-Rue des Merciers
Très commerçante, c'est l'une des artères les plus caractéristiques de La Rochelle, par ses nombreuses galeries et ses maisons des 16ème et 17ème siècles. Les maisons moyenâgeuses, aux pans de bois couverts d'ardoises, alternent avec des demeures Renaissance en pierre, ornées de fantastiques gargouilles sculptées. Une maison médiévale à colombages et ardoises s'élève à l'angle de la rue du Beurre, de même qu'aux n° 29, 31 et 33.
maisons anciennes grand-rue des Merciers
Hôtel de ville
En raison de l'incendie du 28 juin 2013, le bâtiment n'est plus ouvert à la visite jusqu'à nouvel ordre. Achevé en 1606, cet édifice composite est fermé par une enceinte gothique surmontée d'un chemin de ronde sur mâchicoulis, que renforce une tour-beffroi. Ce mur défend la cour rectangulaire dont la partie droite remonte au 19ème siècle.
Sur cette cour se développe la façade principale de l'édifice, construite sous Henri IV à la mode italienne. La façade postérieure, d'époque Henri IV, domine la rue des Gentilshommes, nom donné également à la porte de sortie qu'empruntaient les échevins le jour où se terminait le mandat qui leur apportait la qualité de... gentilhomme.
L'édifice a beaucoup souffert de l'incendie de 2013, en particulier la partie Renaissance mais les œuvres d'art et le mobilier classé ont été relativement épargnés. Ainsi, d'un fauteuil en cuir de Cordoue du cabinet de Jean Guiton, premier édile rochelais lors du siège de 1627 ; des tapisseries d'Aubusson ; du bureau que l'énergique maire aurait frappé d'un coup de poignard légendaire en prononçant : « De la pointe de ce glaive, je percerai le cœur de quiconque parlera de se rendre. » ; du tableau du siège de La Rochelle, peint en 1628 par Van der Kabel, ou gravé par Jacques Callot, rappelant un épisode tragique mais emblématique de l'histoire de la ville.
hôtel de ville (en 2006, car en 2019, l’édifice était entièrement bâché !)
Temple protestant
Superbe façade classique à décor sculpté de palmes et de draperies. C'est l'ancienne église des Récollets, construite en 1708. Dans une salle contiguë se trouve le musée rochelais d'Histoire protestante (non visité)
Cloître des Dames Blanches
Jouxtant le temple protestant, ce cloître faisait partie de l'ancien couvent des Récollets. Transformé en espace culturel, il accueille désormais, sous ses 32 arcades, des expositions de peinture et des concerts (en saison).
Église Saint-Sauveur
Le haut clocher de cet édifice des 17ème et 18ème siècles remonte au 15ème siècle. Il possède une jolie façade dépouillée et un intérieur récemment restauré (non visité).
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