Petit retour sur les joies de la langue française !
Des mots homographes ont une orthographe identique pour un sens différent. Les homographes homophones ont une prononciation identique, les homographes non homophones ont une prononciation différente.
Homographes homophones :
- La chatte ronronne pendant que sa maitresse chatte sur Internet.
- Ce couple a accouché de jumelles et ont reçu des jumelles en cadeau à Noël.
- L’avocat de la défense a mangé un avocat au restau.
- Si nous avions eu des avions !
- Nous nous étalons sur des étalons.
- Nous nous percherons sur des percherons.
- Je vais d'abord te dire qu'il est d'abord agréable.
- On ne badine pas avec une badine.
- À Calais, je calais ma voiture.
- Cette dame dame le sol.
- Je ne pense pas qu'il faille relever la faille de son raisonnement.
- Le mousse gratte la mousse de la coque.
- Le fermier ferme sa ferme.
- un mineur (travailleur dans une mine) mineur (qui a moins de 18 ans) travaille dans une mine
- Il a trouvé une mine de crayon dans la mine
Homographes non homophones :
- Nous portions nos portions.
- Les poules du couvent couvent.
- Mes fils ont cassé mes fils.
- Je vis ces vis.
- Cet homme est fier ; peut-on s'y fier ?
- Nous éditions de belles éditions.
- Je suis content qu'ils nous content cette histoire.
- Il convient qu'ils convient leurs amis.
- Ils ont un caractère violent et ils violent leurs promesses.
- Ces dames se parent de fleurs pour leur parent.
- Ils expédient leurs lettres ; c'est un bon expédient.
- Ils négligent leur devoir ; moi, je suis moins négligent.
- Ils résident à Paris chez le résident d'une ambassade étrangère.
- Ces cuisiniers excellent à composer cet excellent plat.
- Les poissons affluent d'un affluent de la rivière.
- Nous objections beaucoup de choses à vos objections.
- Nous relations nos relations.
- Il est né à l'est.
- Tu as un as dans ton jeu.
Des mots homophones ont la même prononciation pour des orthographes différentes.
- Elle a des ailes
- Une amende à payer, une amande à manger, et Amanda Lear a une amende à lire !
- Le loup entre dans l’antre
- Il se balade en chantant une ballade
- Il joue à la balle au bal
- La belle brebis bêle
- Le boucher vend des bouchées à la reine
- Couper le bouleau, c’est du boulot !
- Je suis au bout du bain de boue
- Quand lève-t-on le camp ?
- Cette femme a eu sept enfants
- Le canot navigue sur les canaux
- Un quart du car était plein
- le chat qui miaule, le chas de l'aiguille, le shah d’Iran
- Sur la première chaîne comme sur le chêne, il y a des glands !
- C’est clair, Claire est clerc de notaire
- Il faut clore le flacon de chlore
- J’ai mis un coing dans chaque coin
- Il colle le col de sa chemise
- Le comte lit un conte en faisant ses comptes
- Il est content de payer comptant
- Soigner un coup au cou a un coût
- il a reçu un cours court dans la cour
- Fais un signe au cygne !
- J’ai une carie dans la dent
- La reine des neiges déneige !
- Il a fait un dessin des seins à dessein
- Oh ! Là-haut, il y a de l’eau
- Euh ! Eux aiment les œufs !
- Les fermiers ferment leur ferme à 19h00
- Il faut le faire ailleurs, dit le ferrailleur
- Ma foi, une fois j’ai mangé du foie dans la ville de Foix
- J’ai joué au golf sur le golfe
- On n’aime guère la guerre
- Elle hait les haies !
- Il est sur une île !
- Je joue à des jeux !
- La tortue luth lutte
- Le lys est une fleur lisse ; des lys, c’est un délice pour les yeux
- J’aime marcher dans le marché
- J’en ai marre de jeter le marc de café dans la mare
- C’est un mari fort marri !
- Tu méditeras, tu m’éditeras
- Mémé veut m’aimer
- La mère est maire près de la mer
- Moi je suis né au mois de juillet
- Il y a des mûres mûres sur le mur
- Il est né avec un grand nez
- Veux-tu dire ton nom ? Non !
- OK ! J’ai eu le hoquet en jouant au hockey
- Oui, j’ai une bonne ouïe
- J’ai envoyé mon palet vers un palais pas laid
- Je n’ai pas eu de peine à forcer le pêne avec une penne
- Le père a une paire de filles qui travaillent au pair
- La plaine est pleine de fleurs
- C’est le plan du plant de fleurs
- Je me suis brûlé les poils sur le poêle
- Point de coup de poing !
- Le poulet a des poux laids
- A combien bat le pouls d’un pou ?
- Je pousse avec mon pouce
- J’ai participé à un raid assez raide
- Le rat a les poils ras
- La reine dirige ses rennes avec ses rênes
- Il rit devant un ris de veau avec du riz
- Les hommes s’aident, les femmes cèdent !
- La salle est sale
- La seiche était sèche
- Je suis sceptique au sujet de cette fausse fosse septique
- Le sot fait un saut avec un seau et le sceau du roi
- Les sots s’y sont mis au saucisson !
- La tante dort sous la tente
- Arriver tard n’est pas une tare !
- Quel taux de personnes arrivent tôt ?
- Elle t’enlacera, tu t’en lasseras
- J’ai mis un terme aux thermes
- Toi, tu as un toit
- Tonton tond ton thon !
- Je sais tout sur la toux
- C’est un trait très épais
- Le trot, c’est trop lent
- J’amène le ver vert vers un verre en vair
- Au verso il y a le verseau
- Vos veaux s’en vont par monts et par vaux
- Le Temps nous égare, le Temps nous étreint, le Temps nous est gare, le Temps nous est train (Jacques Prévert)
Quelque autres mots homophones :
- Aine, haine
- Air, aire, hère, ère, erre
- Haleine, alène
- Allée, hâler, aller
- Ancre, encre
- Apprêt, après
- Art, are, arrhes
- Hôtel, autel
- Auteur, hauteur
- Basilique, basilic
- Balai, ballet
- Banc, ban
- Bar, barre
- Beau, baud, baux, bot
- Bon, bond
- Bourrée, bourrer
- Boxe, box
- Brie, bris
- Cahot, chaos
- Canne, cane
- Cannette, canette
- Cape, cap
- Selle, celle, sel, scelle
- Saine, scène, Seine, Cène
- Cent, sang, sent, sans
- Cèpe, cep, sep
- Cerf, serre, sert
- Cession, session
- Chair, chaire, cher
- Chambrée, chambrer
- Chant, champ
- Chaud, chaux
- Chœur, cœur
- Chute, chut
- Cire, sire
- Cité, citer
- Claque, clac
- Coi, quoi
- Coq, coque, coke
- Collet, colley, collé
- conteur, compteur
- Contrée, contrer
- Cor, corps
- Cornée, corner
- Cote, cotte
- Couver, couvée
- Crack, crac, krach
- Cric, crique
- Croiser, croisée
- Cru, crue
- Cuir, cuire
- Curé, curée, curer
- Danse, dense
- Date, datte
- Descente, décente
- Défiler, défilé
- Desceller, desseller
- Détoner, détonner
- Différent, différend
- Do, dos
- Don, dom, dont
- Hêtre, être, aître
- Faim, fin
- Faire, fer, ferre
- Fard, phare, far
- Fil, file
- Filtre, philtre
- Flan, flanc
- Foc, phoque
- Fort, for, fors, Faure
- Forêt, foret
- Fumée, fumer
- Galon, gallon
- Gaz, gaze
- Geai, jais, j’ai, jet
- Grâce, grasse
- Haute, hôte
- Héros, héraut
- Heure, heurt, hors, or
- Houx, ou, où, août
- Île, il
- Jetée, jeter
- Joue, joug
- Lac, laque
- Lait, laid, lai, laie, les
- Leur, leurre, l’heure
- Lit, lie, li
- Lieu, lieue
- Lire, lyre, l’ire
- Lycée, lisser
- Mai, mais, maie, mes, mets
- Maître, mettre, mètre
- Mal, malle
- Marque, mark
- Mort, maure, mors, mord
- Messe, mess
- Mie, mi
- Mite, mythe
- Mont, mon
- Mou, moût, moud
- Nid, ni
- Paie, paix, pet
- Palier, pallier, pas lié
- Paon, pan (et paonne, panne)
- Penser, pensée, panser
- Part, par, pars
- Patte, pat
- Pâté, pâtée
- Pause, pose
- Peau, pot, Pô
- Péché, pêcher
- Pinte, peinte
- Pic, pique
- Pie, pis
- Pieu, pieux
- Piton, python
- Plainte, plinthe
- Plastique, plastic
- Poids, poix, pois
- Poule, pool
- Porc, port, pore
- Près, prêt
- Proue, prou
- Puis, puits
- Raie, rai, rets
- Repère, repaire
- Roue, roux
- Sain, saint, sein, seing
- Satire, satyre
- Sceller, seller
- Scie, si, sis
- Scieur, sieur
- Serment, serrement
- Soie, soit, soi
- Sol, sole
- Sort, saur, sors
- Sou, sous, soûl
- Sport, spore
- Statue, statut
- Tain, teint, thym
- Terre, taire
- Temps, tant, taon
- Tort, tors, tord
- Toto, totaux
- Thé, tes
- Teinter, tinter
- Tic, tique
- Tir, tire
- Toc, toque
- Trac, traque
- Tribu, tribut
- Vin, vingt, vain, vint
- Veine, vaine
- Vernis, verni
- Vice, vis
- Ville, vil
- Viole, viol (et violer, violet)
- Voie, voix, voit
- Voir, voire
- Volatil, volatile
- Volée, voler
L’exercice est infini et peut se faire avec quasiment tous les mots et peut provoquer des maux de tête !
Les holorimes sont des phrases dont toutes les composantes riment ensemble sans avoir la même signification.
L’exercice étant difficile, je me contente de reprendre les exemples cités entre autres dans le livre “Le Livre d’or de l’esprit français” :
- “Et ma blême araignée, ogre illogique et las” > “Aimable, aime à régner au gris logis qu’elle a” (Victor Hugo)
- “Ô, fragiles Hébreux ! Allez, Rebecca, tombe !” > “Offre à Gilles zèbre, œufs. À l'Érèbe hécatombe !” (Victor Hugo
- “”Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime” > “Galamment de l’arène à la tour Magne à Nîmes” (Marc Monnier)
- “Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses” > “Danse, aimable laquais, ris d’oser des mots roses” (Charles Cros)
- “Dans cet antre, lassés de gêner au Palais” > “Dansaient entrelacés deux généraux pas laids” (Charles Cros)
- “A l’ombre, à Vaux, l’on gèle. Arrive. Oh ! la campagne !” > “Allons – bravo ! – longer la rive au lac, en pagne”
“Laisse aussi sombrer tes déboires, et dépêche !” > Lait, saucisse, ombre, thé des poires et des pêches”
“L’attrait (puis, sens !) : une omelette au lard nous rit” > “Là, très puissant, un homme l’est tôt. L’art nourrit”
“Et, le verre à la main, – t’es-tu décidé ? – roule” > Elle verra, là mainte étude s’y déroule’' (tirés d’un sonnet de Jean Goudezki) - “Aidé, j’adhère au quai, lâche et rond, je m’ébats” > “Et déjà, des roquets lâchés rongent mes bas” (Alphonse Allais)
- “Ah ! Vois au pont du Loing ! De là, vogue en mer, Dante” > “Hâve oiseau pondu loin de la vogue emmerdante” (Alphonse Allais)
- “Je dis, mettons vert ms passages souterrains” > “Jeudi, mes tons verts, mais pas sages, sous tes reins” (Alphonse Allais)
- “Par les bois du djinn où s'entasse de l'effroi” > “ Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid” (Alphonse Allais)
- “Alphonse Allais de l'âme erre et se fout à l'eau” > “Ah! l'fond salé de la mer! Hé! Ce fou! Hallo” (Alphonse Allais)
-
“Dans ces bois automnaux, graves et romantiques” > ”Danse et bois aux tonneaux, graves et rhums antiques” (Jacques Prévert)
- “Etonnamment monotone et lasse” > “Est ton âme en mon automne, hélas !” (Louise de Vilmorin)
-
“Elle sort, là-bas, des menthes, La belle Ève à l'âme hantée” > “Et le sort l'abat, démente... L'abbé laid va lamenter” (Louise de Vilmorin)
-
“L'âme est moirée par mille émois, sans torts” > “La mémoire est parmi les mois, centaure” (Louise de Vilmorin)
-
“Danse, prélat ! L'abbé t'apprit l'air en plain-chant !” > “Dans ce pré-là, la bête a pris l'air en pleins champs” (Luc Etienne)
-
“Dans cet antre, lassés de gêner au palais” > “Dansaient, entrelacés, deux généraux pas laids” (Lucien Reymond)
-
“Au Café de la Paix, Grand-Père, il se fait tard”. > “Oh ! Qu'a fait de la pègre en péril, ce fêtard ?” (Lucien Reymond)
-
“Dans ton site sévère assistant sa prestance” > “Danton cite ces vers, assis, stance après stance” (Lucien Reymond)
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“À Lesbos, à Tyr, l'évangile est appris” > “ Ah ! Laisse, beau satyre, l'Ève en gilet t'a pris” (David P. Massot)
-
“L'aubépine dort sale dès qu'on descend dans l'aube, épine dorsale des condescendants” (Dominique Massaut)
-
“As et saouls vantent au Lycée Janson de Sailly” > “Assez souvent au lit ces gens sont de saillie” (Gabriel de Lautrec)
-
“Élague avec l'or, arrose, amour où je vis” > “Et l'agave éclora, rose âme ou rouge vie” (Alexander Guilbert)
-
“La mazurka de Chopin t’honora” > “La masure qu’à de chaux peinte Honorat” (Claude Koenig)
-
“Socrate erre en forêts qu’ornent” > “Seaux, cratère, amphore et cornes” (Pierre Guex)
-
“Hello, sombre héros que Laval a cru” > “Et l’eau, sombre et rauque, l’avala cru” (Pierre Guex)
Même écrits par des auteurs réputés, le résultat est laborieux et tiré par les cheveux pour les besoins de l’exercice.
Et pour finir, les kakemphatons sont des équivoques involontaires ou non, comme “Jeux de mots laids pour gens bêtes” > “Jeux de mollets pour jambettes”
- J’aime manger épicé” > “J’aime manger et pisser”…
- “Un vieil armagnac” > “Un vieillard maniaque”
- “Les poules quittent le poulailler dès qu’on leur avait ouvert les portes” > “Les poules quittent le poulailler, des cons leur avaient ouvert les portes”
- “Arrête, lâche, arrête !” > “Arrête la charrette !”
- “Et le désir s’accroît quand l’effet se recule” > “Et le désir s’accroît quand les fesses reculent” (Pierre Corneille)
- “Car c’est ne pas régner qu’être deux à régner” > “Car c’est ne pas régner qu’être deux araignées” (Pierre Corneille)
- “Et trois fois dans son sein, le fer a repassé” > “… le fer à repasser” (Pierre Corneille)
- “Je suis romaine hélas, puisque mon époux l’est” > “…Ménélas… mon nez-poulet” (Pierre Corneille)
- “J’habite à la montagne, et j’aime à la vallée” > “… et j’aime à l’avaler” (Charles-Victor Prévost d’Arlincourt)
- Mon père, en ma prison, seul à manger m’apporte” > “… seul à manger ma porte” (Charles-Victor Prévost d’Arlincourt)
- “Sur le sein de l’épouse il écrasa l’époux” > “… il écrasa les poux” (Charles-Victor Prévost d’Arlincourt)
- “Vierge non encore née, en qui tout doit renaître” > “Vierge non encornée…” (Jean-Baptiste Rousseau)
- “L’amour a vaincu Loth” > “L’amour a vingt culottes” (Simon-Joseph Pellegrin, dans l’opéra Loth)
- “Je sortirai du camp, mais quel que soit mon sort, j’aurai montré du moins comme un vieillard en sort” > “… comme un vieil hareng saur” (Adolphe Dumas)
- “Tout en faisant des vers comme un vieillard en f'rait” > “Tout en faisant des vers comme un vieil hareng frais” (Victor Hugo)
- “Le Roi de Perse habite, inquiet, redouté” > “Le roide perd sa bite…” (Victor Hugo)
- “Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend” > “son crâne était tout vert…” (Victor Hugo)
- “Les silences servent la Musique comme les mots l'Art” > “… comme les mollards” (Faidit)
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“Dieu est un étrange berger, qui attend de ses agneaux qu'ils soient dévots." > “Dieu est un étrange berger, qui attend de ses agneaux qu'ils soient des veaux." (Claude Frisoni)
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“Je t'attendrai à la porte du garage" > “Je tâte André à la porte du garage” (Charles Trénet)
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“Où s’était-on perdu ? “ > “Où ses tétons perdus”
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“Quoi ! Je ne t’ai pas dit quelle était ma querelle ?” > “Quoi ! Je ne t’ai pas dit quelle était maquerelle ?”
Ces homographes, homophones, holorimes et kakemphatons sont des formes particulières de calembours !
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