lundi 26 décembre 2011

Les gentilés ou ethnonymes, ces sacrés noms d’habitants

Si la plupart des noms d’habitants des villes françaises sont logiques ou proches de l’étymologie de la cité, comme Amiénois pour Amiens ou même Alnélois pour Aulnay ou Dionysiens pur Saint-Denis (ou Sainte-Adresse !), voire néodomien pour Neuves-Maisons, d’autres n’ont quasiment rien à voir, du moins en apparence avec le nom du lieu où ils vivent.
 
En voici quelques exemples avec des explications supposées de ces différences :
 
Pamiers : appaméen : l'explication la plus répandue sur l’origine du nom de la ville fait intervenir Roger II de Foix, revenant de la première croisade, plus précisément de la région d'Apamée en Syrie. Comme il est parfois coutume à l'époque pour un chevalier rentrant de croisade, il nomme le château et ses dépendances du nom de ses faits d'armes : Castrum Appamiae. Progressivement, ce nom aurait été donné à la ville. Cette hypothèse paraît appuyée par le gentilé des habitants.
 
Firminy : appelou : La dénomination des habitants est relativement récente. Au XIXe siècle, les cloutiers portaient un tablier en peau appelé en occitan « basana » ou la pèl (peau). D'autres disent que ce tablier en peau était appelé le "pelou", d'autres font remonter le nom des habitants à la Guerre de Cent Ans : les Anglais auraient dit que Firminy était le pays des pommes "Apple".
 
Saint-Yrieix-la-Perche : arédien : provient de l'ermite Arédius ou Yrieix qui fonda un monastère sur le territoire d'une de ses villas qui est devenu la ville de Saint-Yrieix-la-Perche.
 
Aire-sur-l’Adour : aturin : Le nom de la commune est en quelque sorte la francisation d'un toponyme basque latinisé. En effet, le nom originel Atura est la traduction latine de Aturri, nom basque de l'Adour. Ce nom a évolué de la sorte : Atura... Atra... Aira... Aire.
 
Saint-Omer : audomarois : doit son nom à Audomarus (Audomar) Omer moine de Luxeuil, né près de Coutances, évêque de Thérouanne en 637, fondateur de l'église de Saint-Bertin autour de laquelle la ville a été bâtie. Il meurt le 9 septembre 667 ou 668 ; c'est lors du transfert de ses cendres vers 667 de Thérouanne à l'église Notre-Dame à Sithiu que la ville prit son nom définitif.
 
Saint-Ouen : audonien : Le nom de la commune provient de saint Ouen, évêque de Rouen mort dans la Villa Clippiacum, c'est-à-dire le palais du roi Dagobert situé dans le "Vieux Saint-Ouen" qui faisait partie de l'ancien territoire de Clichy. Le nom latin de l'évêque Ouen était Audœnus Dado ; il a donné le nom d'Audoniens aux habitants de la ville.
 
Baccarat : bachamois : Baccarat fut d'abord un faubourg de la ville de Deneuvre qui a des origines romaines. Le nom Baccarat provient de "bacchi-ara" (autel de bacchus) nom du castellum romain dont on peut voir un vestige appelé "tour de bacha" sur les hauteurs de Deneuvre.
 
Fontainebleau : bellifontain : Fontainebleau se nommait au XVIIème siècle Fons Bellaqueus (Fontaine Belle Eau ou Fontaine Belleau, Ce qui donnera le gentilé Bellifontain.
 
Valentigney : boroillot : Les habitants se nomment ainsi en rapport à la Boroille, sorte de petit tonneau que les paysans de l'époque emportaient avec eux, accompagné de leur casse-croûte, lorsque, obligés de traverser le "Doubs" à cause du manque de terres cultivables, ils se rendaient aux champs. La Boroille était fabriquée exclusivement au village. Les gens des environs s'exclamaient alors, en voyant passer un villageois : « Voilà un Boroillot ! ».
 
Saint-Dizier : bragard : l’origine contestée viendrait qu’en 1544 l'empereur Charles Quint met le siège devant Saint-Dizier. La ville résiste pendant six mois. La légende veut que François Ier, parlant plus tard des habitants de Saint-Dizier, les ait qualifiés de braves gars. De cette expression dériverait le nom actuel des habitants, les Bragards.
 
Villefranche-sur-Saône : caladois : trouve son origine dans le mot franco-provençal (que l'on retrouve aussi en occitan) calada qui signifie « rue à galets en pente ». Par extension, dans la région de Villefranche, il désigne toute rue pavée de galets du Rhône.
 
Saint-Dié-des-Vosges : déodatien: en hommage à Saint-Déodat, fondateur de la ville en 669.
 
Saint-André-les-Vergers : dryat : Ce nom signifie « mangeur d’ail » car les habitants faisaient commerce de cultures maraîchères et plus particulièrement de l’ail.
 
Sainte-Foy-lès-Lyon : fidésien : de la martyre Sainte Foy (du latin fides, la foi), morte à Agen au IIIème siècle.
 
Jargeau : gergolien : L'origine du nom Jargeau se trouverait dans Garrigoïalum, de Garrig signifiant le chêne. L'analyse est confirmée en donnant pour Darvoy, le village voisin, l'étymologie celtique Der de Dervos (chêne) ou Dervetum (chênaie). Il y a donc fort à parier qu'une forêt de chênes ait existé dans les environs. Le nom d'un lieu-dit situé au sud de la commune, Le Chênat, tendrait à corroborer cette hypothèse. Désignant la ville et au travers des époques, on trouve les dénominations suivantes : Gagogilum en 1167, Jargogilum en 1218, Jargolium en 1226, Jargolio en 1362, Gergolium en 1488. Les formes Jargolium, Gergueau, Gergeau, Jergueau, Jargiau, Jargeau ont par ailleurs longtemps cohabité.
 
Bourg-Madame : guingettois : À l'origine, la Guingueta d'Ix (les Guinguettes d'Hix en français) était un hameau de la ville espagnole d'Ix (ou Hix en français), situé près de la nouvelle frontière tracée entre la France et l'Espagne après les traités des Pyrénées de 1659 et de Llivia de 1660. Lors des Cent-Jours, en 1815, Napoléon Ier avait exilé à Barcelone le duc d'Angoulême Louis-Antoine, fils ainé de Charles d'Artois (futur Charles X) et neveu de Louis XVIII. De retour après la bataille de Waterloo, le duc d'Angoulême s'installa le 10 juillet à Puigcerdà et décida d'élever le premier village français qu'il allait traverser au rang de ville : les habitants proposèrent alors de rebaptiser la ville Bourg-Angoulême. Mais le duc préféra rendre hommage à son épouse Marie-Thérèse de France (fille ainée de Louis XVI, elle portait donc le titre de «Madame Royale»), et donna à la ville le nom de Bourg-Madame.
 
Château-Arnoux : jarlandin : du nom des fabricants de jarres.
 
Saint-Lô : laudois ou laudinien : Après la mort de l'évêque Laud de Coutances, il est béatifié et fut particulièrement honoré à Briovère, qui aurait abrité son tombeau. Un pèlerinage y était effectué et la ville prit alors le nom de Saint-Laud.
 
Lons-le-Saunier : lédonien : à l'époque gallo-romaine, la ville s'appelait Ledo salinarius (en latin : la ville du sel). C'est autour du Puits-Salé et de la source Lédonia que s'organisent les premiers habitants de la ville.
 
L’Isle-d’Abeau : lillot :
 
Meursault : murisaltien :
 
Neuilly-Plaisance (ou sur Marne, etc.) : nocéen : Neuilly se dit en latin "Nobiliacum" et l'évolution naturelle de "Nobiliacanus" est "Nocéen”.
 
Vitry-en-Perthois : pavois : Ce bourg de la Marne fut une cité importante au Moyen-Age : on y a élu des rois mérovingiens, hissés à cette occasion sur un pavois.
 
Poitiers : pictavien : Ce gentilé doit son origine à Pictavis, l'ancien nom de la ville de Poitiers.
 
Pézenas ; piscénois : vient de Piscena, nom latin de la ville qui fut également désignée sous le nom de Castrum Pezenacum ou de Pezenaco, d’où le nom de Pézenas.
 
Poissy ; pisciacais : Pinciacum est l'ancien nom latin de Poissy qui devint la cité principale du Pagus pinciacensis, unité territoriale carolingienne créée par Pépin le Bref autour de cette ville. Le nom évolua, au fil du temps, en Pisciacum puis Poissiacum pour finir par être francisé en Poissy. Le nom des habitants de Poissy a gardé la trace de ces appellations.
 
Oradour-sur-Glane : radounaud : le nom de la vile vient du terme occitan ''orador'' (prononcé ''ouradour'') qui vient du latin ''oratorium''. Apparu vers 1315, le nom des habitants de cette commune sont : ''los oradonauds'' ou ''los 'radonauds'', avec aphérèse du o- initial. C'est donc le mot occitan “radonaud” (qui se prononce ''radounaud'') qui est utilisé pour dénommer les habitants de la commune car sa langue historique est l'occitan.
 
La Rochefoucauld : rupificaldien : de Rupe Fulcadi au XIème siècle, de rupes, roche en latin.
 
Rodez : ruthénois : vient de la peuplade Gauloise, les Rutènes
 
Salers : sagranier :
 
Saulieu : sédélocien : Le territoire de la commune était habité dès l'époque gallo-romaine, sous le nom de Sidolocus (ou Sedelocus).
 
Samoëns : septimontain : peut-être en souvenir des sept "monts" ou alpages communaux dont jouissaient les habitants des siècles passés
 
La Souterraine : sostranien : Le nom de la ville, tel qu’il apparaît la première fois en 1268 (Subterranea), se rapporte à la crypte ou église souterraine de grande taille de la ville. Cette crypte est un lieu de culte primitif avec deux puits. Vers 1017, Gérald (de Herald, "Messager de Dieu"), comte de Crozant, vicomte de Bridiers, vassal du Duché d'Aquitaine, donne cette 'Villa Sosterranea” à l'Abbaye Saint-Martial de Limoges.
 
Villedieu-les-Poêles : sourdin : Le terme « sourdin » est lié à l'ancienne activité de dinanderie et de poêlerie dont le martelage répétitif du cuivre finissait par les rendre sourds.
 
Epernay : sparnacien : Le nom d'Épernay est généralement interprété comme issu du gallo-romain « sparnacus » qui signifie lieu planté d'épines. D'autres interprétations font référence à « sparnacum ».

Tout autre gentilé ou origines sont les bienvenus !

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