Depuis 1985, le parc automobile français des musées a vu la disparition de plus de 2000 véhicules de collection : autos, motos, utilitaires, camions, véhicules de pompiers et militaires, et de plus de 40 musées ou collections privées !
Le Musée de l’Automobiliste de Mougins (06) avait été créé en 1984 par M. Adrien MAEGHT.
L’idée a germé en 1975. Cette année-là une grande exposition était organisée dans l'ancienne gare de la Bastille, à Paris, pour le lancement de l'encyclopédie Alpha-Auto. Adrien Maeght s'y était impliqué à fond, tenant un stand de pièces détachées et ne prêtant pas moins de 25 voitures de sa collection ! Pourquoi se contenter d'une exposition provisoire et ne pas fonder un musée permanent ? Avec deux autres amateurs éclairés, André Binda, qui se retira par la suite, et Antoine Raffaëlli, qui possédait un musée au Castellet, le musée de l'Automobiliste prenait corps et était inauguré en 1984. Construit au bord de l'autoroute du Soleil, sur l'aire des Bréguières, le musée de l'Automobiliste repose sur une concession de l'État, valable jusqu'en... 2025 ! En grand amateur d'art, en éditeur, en imprimeur et en gestionnaire de galeries d'art, Adrien Maeght se considérait, vis-à-vis du musée de l'Automobiliste, plus comme un mécène. Le musée d'Adrien Maeght n'avait rien d'un parking pour voitures anciennes. Tous les jours il s'y passait quelque chose : une exposition, une bourse d'échanges, un cocktail commandé par une entreprise ou encore l'accueil d'un rallye.
Une poignée de femmes et d'hommes organisait, animait et gérait ces activités avec dévouement. Adrien Maeght avait mis en place une équipe dynamique de dix personnes. Antoine Raffaëlli occupait le fauteuil de conservateur alors que Norbert Michel, collectionneur et utilisateur d'anciennes averti, était le directeur. Christiane, son épouse, se chargeait des relations extérieures. Annie Angelini faisait le secrétariat et la comptabilité, Alexandre Bokoff avait la responsabilité de la sécurité, alors que Michael James se chargeait de la gestion des visiteurs, que Nathalie Lemaster dorlotait dans la boutique. Elisabeth Dorgans, présente depuis les origines, tenait la caisse, tandis que Jeannine Buscaja s'occupait de l'entretien. Dans l'ombre, Stéphane Père, mécanicien passionné, maintenait les voitures en état. C'était une véritable famille unie dans sa vocation de faire tourner les rouages du musée de l'Automobiliste.
l’équipe du musée : de gauche à droite : Christiane Michel, Jeannine Buscaja, Nathalie Lemaster, Norbert Michel, Antoine Raffaëlli, Adrien Maeght, Michel James, Stéphane Péré, Alexandre Bokoff et Annie Angelini
Mougins ne sombre pas dans l'immobilisme. Déjà, au travers des pièces exposées, on s'apercevait de l'éclectisme des hommes. Ancêtres, automobiles de prestige, de sport et, surtout, de course, avec notamment quelques magnifiques Formule 1 et Prototypes, on découvrait également une extraordinaire collection de moteurs, d'étonnants engins militaires et, même, un avion Blériot ! De plus, de nombreuses expositions à thèmes étaient organisées. Mais les activités du musée ne s'arrêtaient pas là. Régulièrement, des bourses d'échanges étaient mises sur pied, sur le parvis. Les voitures étaient louées pour des films. Des modèles de prestige étaient proposés pour des mariages ou des événements privés. Des réceptions étaient données à la demande dans les locaux du musée, et une salle de cinéma pouvait accueillir séminaires ou assemblées. En été, les visiteurs pouvaient s'offrir (c'était gratuit !) une promenade en Rolls-Royce ou une croisière sur le plan d'eau du musée, en Schwimmwagen... Si ces activités restaient essentiellement locales, le musée ne se privait pas de se déplacer pour rayonner dans toute la France. Certaines voitures exceptionnelles étaient dépêchées lors de grandes manifestations. Ainsi, on a vu (et entendu !) la Matra 670 rouler sur un circuit, la Mercedes Targa Florio 1922 s'était offerte aux yeux des spectateurs du G.P. d'Avignon, et de nombreuses voitures étaient sorties pour des essais d'Auto Passion. Bref, le musée de l'Automobiliste, qui vivait, bougeait et évoluait, était le garant et le reflet d'une vraie passion !
Texte de Pierre Gary issu du livre “Musées automobiles de France” paru en mars 1996
Le Musée de l'Automobiliste s'érigeait dans un style architectural ultra-moderne, à deux pas de la Méditerranée, au milieu d'un magnifique parc en bordure de l'Autoroute A8 entre Antibes et Cannes. 100 véhicules exceptionnels y étaient exposés en permanence, coups de cœur, coup de folie ou incontournable, chaque modèle évoquait une époque, un record ou un fantasme. A chaque saison, une exposition nouvelle attendait le public.
Le Musée de l'Automobiliste conduisait le visiteur au cœur d'une des plus belles collections automobiles d'Europe dans un véritable voyage dans le temps. Il était d'abord voué à la course, sans pour autant négliger la beauté civile ou militaire.
- Belles d'antan aux noms aussi prestigieux que Rolls Royce (Phantom I, Silver Wraith), Delage D8SS, Hispano-Suiza (H6B, J12, …), Delaunay-Belleville, Ford (T), …
- Sportives comme Ferrari (550 Maranello, 308 GTS) Lamborghini (Countach, Miura), Bugatti (Type 35), Porsche (356B de 1962), …
- Formules 1 avec la présence exceptionnelle d'une Ferrari F310 de 1996, d'une F1 Renault Re30 B Ex Prost de 1983, d'une Tyrrel 6 roues de 1977, d'une Williams de 1973, … mais également deux moteurs de Formule 1 Ferrari, un V 12 de 1991 et un V10 de 1998.
- Voitures de Rallye (Peugeot Turbo 16 de 1984, Renault R5 Maxi Turbo de 1986, …) et prototypes des 24 h du Mans (C.D PANHARD de 1964, ALPINE Renault de 1978, Peugeot 302 Darl'Mat de 1937, …) , …
- Véhicules Militaires : Jeep Willis, Volkswagen « Schwimmwagen », étonnant véhicule militaire amphibie, …
- Une des plus complètes collection de micro-moteurs d'Europe.
J’ai visité ce musée deux fois, le 30 mai 1987 et le 3 mai 1992.
Mercedes et Chrysler – Lamborghini Countach
Lincoln Zephyr 1938 – Rolls-Royce Silver Cloud 1958
Autres photos du musée issues du livre “Musées automobiles de France” :
omnibus d’hôtel Delaunay-Belleville 1906 et l’avion Blériot “traversée de la Manche” – Locomobile 1928
Alpine Renault A442 turbo (550 ch) et A441 (moteur V6 2 litres) – Renault 4 CV avec laquelle Adrien Maeght (le fondateur du musée) a tâté de la compétition
Alpine A220 (moteur V8 Gordini de 3 litres)
Matra 630 – Matra 630/650 (carrosserie de 650, moteur de 630)
Matra MS 5 monoplace de Formule 3 – CD Panhard 1964
Ferrari 750 Monza (4 cylindres en ligne) – Alfa Romeo 32 (V8 2 litres à 6 rapports)
Béatrice de 1986 (moteur Ford turbo-Has), Renault RE 30 de 1983 et Alfa Romeo 179-62 de 1980
Mercedes 1500 Targa Florio 1922 (construite en 2 exemplaires, 1ère Mercedes avec moteur à 2 ACT 16 soupapes et compresseur) –
Bugatti 35 (Antoine Rafaëlli l’a achetée 800 F en 1958)
Gladiator 1904 (une des pus anciennes voitures de Grand Prix en France)
Hispano Suiza J12 1933 carrossée par Kellner –
Rolls-Royce Phantom I de 1927 (tout ce qui brille est plaqué argent) et Rolls-Royce Phantom III de 1937
Delage D8 SS de 1933 habillée par Fernandez et Darrin (8 cylindres e 4 litres, 160 km/h) -
garage des années 1930 avec un cabriolet Rolls-Royce Twenty carrosserie Barker et une Salmson Type AL de 1925
Mercedes 300 SL roadster – Alfa Romeo 6C 1750 GS de 1930
Lamborghini Countach – Racer 500
Lola Canam T222 – Osca 1100 S 1957
Ferrari 312 TS 1980 (qui fut pilotée par Gilles Villeneuve) – Lancia Belna 1935
Malheureusement, subissant le sort de nombreux musées automobiles, le musée de Mougins est fermé depuis le 26 septembre 2008.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur comptait sept musées automobiles, deux ont fermé leurs portes, ceux de Sanary-sur-Mer (83) et de Mougins (06). On pourra néanmoins continuer à visiter l’Estanco à Serres (05), le musée automobile de Provence à Orgon (13), le Citromuseum à Castellane (04) consacré comme son nom l’indique aux Citroën, le Musée de la Nationale 7 à Piolenc (84) qui n’est pas un musée consacré uniquement aux autos et la “Collection de S.A.S. le Prince de Monaco” (pas tout à fait en France), dont une partie de la collection a cependant été vendue !
Bonjour , savez pourquoi la CD Pahard porte le numéro 54 au lieu du 44 ? Quand avez vous pris cette photo ? cdlt
RépondreSupprimerBonjour,
SupprimerJe n'en ai aucune idée ! Ce n'est pas moi qui ai pris cette photo, elle est issue du livre "Musées automobiles de France" paru vers 1996