Suite de la visite de Lyon…
2) La Presqu'île
Embrassée par la Saône et le Rhône, la Presqu'île est le cœur palpitant de Lyon. Le patrimoine des grands musées historiques contraste avec une audace architecturale résolument contemporaine, celle du nouveau quartier de la Confluence, vitrine de la ville du 21ème siècle.
Place des Terreaux
La place est au cœur de l'animation lyonnaise. Son réaménagement, confié en 1994 à Buren, a conduit à la mise en place d'un dallage en granit assorti de 14 piliers et de 69 jets d'eau et complété par un éclairage nocturne élaboré. La place tire son nom du comblement, au moyen de terres rapportées ou terreaux, d'un ancien lit du Rhône ; c'est tout près d'ici que se trouvait le confluent, à l'époque romaine. La célèbre fontaine monumentale en plomb est due au sculpteur Bartholdi, auteur de la statue de la Liberté.
À l'est de la place, l’hôtel de ville, remarquable construction, en partie Louis XIII, élevée d'après les plans de Simon Maupin, forme un grand rectangle de bâtiments, cantonné de pavillons et enserrant une cour d'honneur : l'originalité de celle-ci réside dans ses deux niveaux, séparés par un portique en hémicycle. La façade primitive a disparu à la suite d'un incendie en 1674. Jules Hardouin-Mansart et Robert de Cotte, chargés de la réfection, transformèrent profondément cette façade ; les pavillons latéraux et le beffroi furent coiffés d'un dôme. Au centre, un grand tympan arrondi, soutenu par des atlantes, est orné, sous les armes de la ville, d'une statue équestre d'Henri IV.
Au sud, la place est bordée par la façade du palais des Arts ou palais St-Pierre. L'édifice, construit aux 17ème et 18ème siècles, était l'une des plus anciennes abbayes bénédictines de Lyon, celle des Dames de St-Pierre, recrutées dans la haute noblesse. Désaffecté à la Révolution, le bâtiment fut transformé en musée au cours du 19ème siècle. En 1884, Puvis de Chavannes peignit Le Bois sacré dans l'escalier d'entrée. Il abrite aujourd'hui le musée des Beaux-Arts (non visité).
Dans la rue Paul-Chenavard, aux n°2 et 4 (19ème siècle), on reconnaît dans les médaillons divers hommes célèbres a région : Soufflot, Delorme, Jacquard, Montgolfier... Au n°21, on retrouve une des façades du musée des Beaux-Arts.
médaillons rue Paul-Chenavard – autre façade du musée des Beaux-Arts
Dans la rue de la Lanterne, où vécut Alphonse Daudet, qui en garde un souvenir noir qu'il rapporte dans Le Petit Chose, on remarque au n°10 l'église évangélique de style néogothique et, au coin de la place Tobie-Robatel et de la rue d'Algérie, les grilles et lambrequins en fonte des fenêtres, typiques de la ville.
église évangéliste – grilles et lambrequins
La rue de la Martinière tient son nom d'un illustre Lyonnais, le major Martin, et des écoles qu'il fonda. Au n° 35, La Martinière des jeunes filles, construite en 1906, a gardé son architecture Art nouveau, avec un élégant portail en fer forgé et des mosaïques vénitiennes. Parmi le décor, la ruche de gauche rend hommage au fructueux labeur du major, celle de droite célèbre la donatrice Mme de Cuzieu et Lyon par sa devise « Avant ! Avant ! Lion le melhor !».
la Martinière des Jeunes Filles
En face, la salle Rameau est de la même époque. Lyon gagnait avec sa construction un lieu où abriter les concerts et conférences, elle est donc ornée par les muses de la Rhétorique et de la Musique, en émaux de Venise. L'utilisation nouvelle du béton armé a permis de concevoir un vaste espace sans pilier, et l'intérieur garde des staffs et vitraux Art nouveau, dont profite encore l'académie de billard.
La Fresque des Lyonnais
Située sur la place à l’angle du 49 quai St-Vincent et du 2 rue de la Martinière, cette fresque a été réalisée en 1995 par la cité de la Création. 31 personnages de la région y sont représentés : Saint-Irénée, Sainte-Blandine, Louise Labé, Maurice Sève, Juliette Récamier, Claude Bourgelat, Pauline Jaricot, Claudine Thévenet, l’Empereur Claude, Le Major Général Martin, Jean-Baptiste Say, André-Marie Ampère, Laurent Mourguet, Antoine de Saint-Exupéry avec son Petit Prince, Pierre Puvis-de-Chavannes, Jean de Verrazane, Antoine de Jussieu, Marcel Mérieux, Claude Bernard, Édouard Herriot, Tony Garnier, les frères Auguste et Louis Lumière, Joseph-Marie Jacquard, Philippe de la Salle, Bernard Pivot, l'abbé Pierre, Bernard Lacombe, Paul Bocuse, Frédéric Dard,, Bertrand Tavernier, Guignol et son inventeur...
Quai Saint-Vincent
Le quai St-Vincent offre une charmante vue sur les maisons colorées du Vieux-Lyon et de Fourvière.
maisons colorées du Vieux-Lyon – le quai Saint-Vincent
Quai de la Pêcherie
Parsemée de citations, la fresque Bibliothèque de la cité (rue de la Platière) est dédiée aux écrivains de la région (Rabelais, Stendhal, Clavel, Saint-Exupéry, Chevallier...).
fresque Bibliothèque de la Cité
Quartier de Saint-Nizier
La fontaine centrale du 19ème siècle représente un bienfaiteur de la ville, Pleney, qui légua sa fortune aux orphelins ayant charge de famille. Juste en face se dresse l'ancienne église Saint-Pierre à l'étroite façade du 12ème siècle et au sobre portail roman encadrant de superbes vantaux de bois du 18ème siècle. L'édifice abrite les sculptures du musée des Beaux-Arts.
fontaine Pleney – ancienne église Saint-Pierre
Église Saint-Nizier : Selon la tradition, l'église actuelle (qui doit son nom à Nizier, évêque de Lyon au 6ème siècle) s'élèverait à l'emplacement du plus ancien sanctuaire lyonnais. Son architecture monumentale date en grande partie du 15ème siècle. La municipalité l'aurait bâtie pour asseoir son pouvoir sur les marchands et la bourgeoisie d'affaires qui la fréquentait alors. Sa cloche annonçait l'élection de la municipalité. À les flèches constituent l'une des singularités du paysage urbain lyonnais. La flèche nord, gothique, construite en brique, contraste avec celle, ajourée, du clocher sud du 19ème siècle. Le portail Renaissance, encadré de quatre colonnes doriques, est surmonté d'un cul-de-four à caissons dans sa partie supérieure. Il est surmonté d'un pignon néogothique. La nef est épaulée par des arcs-boutants doubles, bien visibles de la rue de la Fromagerie.
L'intérieur, restauré, est caractérisé par sa décoration flamboyante du 15ème siècle : la voûte, nervurée, comporte des clefs ornées d'armoiries. Un triforium très ouvragé orne tout le pourtour.
la nef de l’église Saint-Nizier
Ancienne rue de l'Impératrice, la rue Édouard-Herriot ouvre une percée « haussmannienne» dans Lyon qui annonce le « Carré d'Or» lyonnais. S'y concentrent quelques banques et magasins de luxe. on peut observer, en arrivant, le chevet de l'église St-Nizier, avec ses échoppes du 19ème siècle et ses gargouilles. Aux n°32, 34 et 38, les cariatide et atlante sont dus à Fabisch, sculpteur de la basilique de Fourvière. A l'angle avec la rue de la Poulaillerie, l'horloge Charvet est animée par Guignol et sa compagnie.
chevet de l’église Sain-Nizier – cariatides et atlantes – horloge Charvet
Rue de la République
Aux nombreuses banques succède rapidement la place de la Bourse. Rénovée en 1994, elle bénéficie d'agréables plantations de magnolias, rhododendrons et azalées, inscrites dans un dessin de buis taillés. Le palais du Commerce, contemporain de la rue de la République, la borde de sa façade massive, ornée des allégories du commerce, de la paix et de l'abondance. Les façades des immeubles, percées de hautes fenêtres dont le linteau s'orne d'un lambrequin en tôle découpée, sont caractéristiques des constructions lyonnaises du 19ème siècle. La rue perd à cette hauteur le prestige un peu guindé d'ancienne rue impériale. Piétonne des Cordeliers à Bellecour, très commerçante et populaire, la « rue de la Ré » est animée de grands magasins, boutiques, cinémas et brasseries particulièrement prisés en fin de semaine.
Rues de bouchons
Très vivantes, les rue de l'Arbre-Sec, du Garet et Pizay concentrent bouchons et établissements à la mode. La rue Pizay débouche place de la Comédie où s'élève à droite l'opéra de Lyon, appelé aussi le Grand-Théâtre.
Opéra de Lyon
De l'ancien théâtre néo-classique de 1831, signé Paul Chenavard, la façade a été restaurée. Le fronton conserve les muses que les impératifs de la symétrie avaient limitées au nombre de huit, excluant ainsi Uranie, la muse de l'Astronomie. Elles semblent aujourd'hui soutenir l'immense verrière semi-cylindrique, prouesse de l'architecte Jean Nouvel. Outre le foyer rococo d'origine, l'intérieur abrite, sur 18 niveaux (en partie enfouis), un amphithéâtre pour les concerts, une salle à l'italienne de 1 300 places, un studio de ballet et une salle de restaurant située sous la verrière.
Place Louis-Pradel
Décorée d'une fontaine et de sculptures d'Ipoustéguy, elle allie les formes anciennes et modernes. Au-dessus s'étage le quartier de la Croix-Rousse.
Place Bellecour
En son centre trône le « cheval de bronze ». Sous ce nom, les Lyonnais désignent la statue équestre de Louis XIV dont le piédestal porte cette inscription : « Chef-d'œuvre de Lemot, sculpteur lyonnais ». Une première statue du grand roi, œuvre de Desjardins (1691), avait été dressée ici dès 1713. Considérée comme un symbole de la royauté, elle fut renversée, brisée et fondue sous la Révolution. La statue actuelle date de 1828. Chose rare, son inscription ne se rapporte pas à son sujet (Louis XIV), mais à son auteur, le sculpteur Lemot. L'inscription d'origine a été retirée : c'est en effet par ce subterfuge que le commissaire extraordinaire de la République sauva la statue, à son tour menacée de destruction, en 1848. Elle est encadrée par deux bronzes des frères Coustou, le Rhône et la Saône, orientés vers les rives concernées.
De la gauche de la statue on aperçoit la basilique de Fourvière.
La place est bordée à l'ouest et à l'est par d'immenses façades symétriques, de style Louis XVI, datant de 1800. De part et d'autre de la statue, deux pavillons se font face. Ils accueillent l'office de tourisme et une annexe pour les biennales lyonnaises.
annexe pour les biennales – office de tourisme
Au sud-est de la place, isolé, devant l'hôtel des Postes, s'élève le clocher de l'ancien hôpital de la Charité (17ème siècle).
clocher de l’ancien hôpital de la Charité
A l'angle de la rue Gasparin, le sanctuaire du Veilleur de Pierre, signé Louis Thomas et Salendre, rend mémoire aux victimes de la Seconde Guerre mondiale, à l'endroit même où cinq résistants furent fusillés le 27 juillet 1944.
sanctuaire du Veilleur de Pierre
Place des Jacobins
Cette place est dominée par la majestueuse fontaine des Jacobins élevée en 1886 à la mémoire de quatre artistes lyonnais représentés en costume d’époque : Philibert Delorme '(architecte), Hippolyte Flandrin (peintre), Guillaume Coustou (sculpteur) et Gérard Audran (graveur).
fontaine des Jacobins (photos de 2007, la place a été rénovée depuis, non visitée en 2018)
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