Capitale de la Haute Picardie, Saint-Quentin, peuplée d’environ 56.000 Saint-Quentinois, a été reconstruite dans un style Art déco, après avoir été durement éprouvée pendant la Guerre, et est redevenue une cité dynamique et animée, dans laquelle se dresse la basilique érigée pour abriter les reliques de saint Quentin.
Hôtel de ville
Joyau de l'art gothique flamboyant du début 16ème siècle, sa façade vigoureusement dessinée comporte des arcs en ogive ponctués de pinacles, des fenêtres à meneaux et une fausse balustrade (ajoutée au 19ème siècle) surmontée de trois pignons. Les sculptures sont apparentées au style gothique flamboyant. Chaque étage de la façade présente un dessin différent qu'il faut prendre le temps de détailler. Au niveau de la galerie couverte, la rambarde fermant un des arcs servait d'étalon aux marchands drapiers (l'aune saint-quentinoise mesurant environ 1,22 m). Le campanile a été entièrement reconstruit au 18ème siècle puis remanié aux 19ème et 20ème siècles. Il abrite un très beau carillon de 37 cloches qui sonne tous les quarts d'heure.
la façade de la mairie – le campanile
Sur la place de l'Hôtel-de-Ville, la maison faisant angle avec la rue Saint-André présente une façade ornée en hauteur de bas-reliefs Art déco qui évoque notamment la tradition textile de la ville.
Espace Saint-Jacques
A l'emplacement de l'église Saint-Jacques, ce très beau bâtiment néogothique, entièrement réaménagé autour de ses arcades, accueille une galerie d'art municipale (expositions temporaires, comme l’exposition Générations Science-fiction).
Au n° 21 rue des Canonniers, la porte de l'hôtel des Canonniers présente des trophées militaires sculptés en bas relief.
La rue de la Sellerie offre quelques beaux exemples de façades Art déco de part et d'autre de la façade néogothique de l'Espace Saint-Jacques.
Dans la rue de la Sous-Préfecture, on peut voir des exemples intéressants de grands magasins et de maisons Art déco aux belles ferronneries aux numéros 13, 19/21 (à remarquer la mention « Appartem'» sur la porte), 25 (ancien garage Renault).
Hôtel des Postes
Construit en 1929 à l'emplacement de la maison natale de Maurice Quentin de La Tour il est orné d’une belle porte en fer forgé. En face, rue des Toiles, on peut remarquer la façade du cinéma Le Carillon avec sa belle enseigne aux dessins colorés.
hôtel des Postes – le Carillon
La basilique
La collégiale Saint-Quentin, devenue basilique en 1876, est un édifice gothique qui peut rivaliser avec maintes cathédrales. Déjà éprouvée pendant le siège de 1557, puis en 1669 par un incendie, bombardée en 1917, elle échappa de peu à la destruction totale en octobre 1918.
Extérieur
La façade ouest présente une tour-porche massive dont les parties basses remontent au 12ème siècle et les derniers étages au 17ème siècle. Le couronnement a retrouvé son aspect d'avant la guerre 1914-18 il y a quelques années. Depuis 1976, une flèche culmine à 82 mètres, comme autrefois.
Après avoir contourné la collégiale par la gauche, on pénètre dans le square Winston-Churchill. Il offre une vue sur le grand et le petit transept ainsi que sur le chevet.
Intérieur
Hardie, la nef du 15ème siècle atteint 34 mètres de hauteur. Sur le sol est tracé un labyrinthe, long de 260 mètres, que les fidèles parcouraient à genoux. Au tout début du bas-côté sud (chapelle Sainte-Anne), se trouve l'arbre de Jessé sculpté de la fin du 15ème siècle et, dans la seconde chapelle (Saint-Pierre et Saint-Paul), des peintures murales du 19ème siècle. D'une ampleur impressionnante, le chœur du 13ème siècle comprend un second transept et un double collatéral. Le déambulatoire à chapelles rayonnantes répond à un plan radioconcentrique ; les trois arcades ouvrant sur les chapelles rayonnantes reposent sur deux colonnes, selon une disposition champenoise. La chapelle axiale conserve des vitraux anciens ; à l'entrée de la chapelle de gauche, statue de saint Michel (probablement du 15ème siècle). Les sculptures de la clôture du chœur, refaite au 19ème siècle, illustrent la vie de saint Quentin. Le sacrarium en pierre (1409), ou armoire du trésor (côté gauche), abritait les vases sacrés. A admirer aussi les vitraux à figures hiératiques dans les fenêtres hautes ; au centre et dans le bras nord du petit transept, deux verrières du 16ème siècle où figurent le martyre de sainte Catherine et celui de sainte Barbe.
la nef – le labyrinthe – l’arbre de Jessé
groupe de la crucifixion dans la chapelle du saint Sépulcre – dalle mortuaire du seigneur Pierre d’Estourmel et de sa fille Adrienne dans la chapelle saint Louis – chœur
main de saint Quentin – chef de saint Quentin
Champs-Elysées
On peut poursuivre la promenade par cet agréable parc public de 12 hectares, aménagé sous la Restauration à l'emplacement des fortifications : aires de jeux, de sport, jardin d'horticulture. Sur les avenues qui le bordent, belles demeures Art déco.
kiosque à musique – porte – jardin d’horticulture
Les béguinages
Institution du Moyen Âge, le béguinage accueillait des femmes pieuses n'ayant pas prononcé de vœux. À Saint-Quentin, la tradition remonte au 13ème siècle. L'essor de la population au 19ème siècle nécessita la construction de lieux d'hébergement pour personnes seules ou âgées, auxquels s'étendit l'appellation de béguinage. Aujourd'hui subsistent six petits enclos et six autres, plus grands, regroupant une quarantaine de maisons autour d'un jardin commun. Les plus intéressants sont situés rue du Moulin, rue Quentin-Barre (façades aux pignons à redans) et rue de Bellevue (dans le prolongement de la rue Ch.-Picard). Circuit disponible à l'office de tourisme. (Visités de nuit, je n’ai pas pu les photographier).
A l’époque de notre visite, quelques chalets du village de Noël étaient encore ouverts et profitant du Jour de l’Épiphanie, une part de galette des rois était offerte par le Centre Leclerc.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire