La plus connue et la plus impressionnante des abbayes normandes, l’abbaye de Jumièges a été fondée en 654 par Saint Philibert. Elle connaît un développement important interrompu par les invasions vikings entre 841 et 940. Sa renaissance est ensuite encouragée par les ducs de Normandie. Après la Révolution, l'abbaye est vendue et transformée en carrière de pierres. En 1852, elle est sauvée par la famille Lepel-Cointet. L'ensemble est acquis par l’État en 1946.
Devenue “les plus belles ruines de France” d’après les auteurs du XIXe siècle, l’abbaye de Jumièges offre une intéressante leçon d'architecture. Le site a pu garder sa dimension romantique grâce à sa conservation à l'état de ruine. Une campagne de consolidation est prévue sur plusieurs années, et permettra petit à petit la réouverture de certaines parties du monument.
l.e porche d’entrée du XIVème siècle présente une belle architecture gothique aux dés de voûte sculptées. L’ensemble de la porterie a été remanié à la fin du XIXème siècle dans le style néogothique et abrite l’accueil et les salles d’exposition installées dans les appartements de la famille Lepel-Cointet.
L’abbatiale Notre-Dame est l'église principale de l'abbaye et est un exemple exceptionnel de l'art roman normand du XVIème siècle, ses dimensions sont particulièrement importantes : les deux tours sont hautes de 46 mètres. la nef de 25 mètres. La façade est remarquable par son austérité. Elle offre un rare exemple de massif saillant entre deux tours. issu de la tradition carolingienne.
Le transept est la partie de l"église perpendiculaire à la nef et séparant celle-ci du chœur. Deux formes d'art se superposent dans le transept : le roman (XXIème et XIIème siècles) et le gothique (entre la fin du XI1ème siècle el le début de la Renaissance).
Le chapiteau roman à l'oiseau du XIème siècle présente deux faces. Enserré dans un pilier gothique plus tardif (XIIIème siècle), il est reconnaissable. à la couleur ocre d'origine.
Les murs de la nef sont rythmés par trois niveaux : arcades, baies triples, fenêtres hautes.
Le chœur, reconstruit au XIIIème siècle, est la partie de l'église où se tient le clergé et où se déroule la liturgie. Une seule chapelle sur les sept est conservée : ses piliers à colonnettes, de style gothique, contrastent avec ceux de la nef. de style roman. Le cœur d'Agnès Sorel. favorite du roi Charles VII était enterré dans une des chapelles.
L’église saint-Pierre était située à l'intérieur de la clôture, espace réservé aux moines. On y observe les vestiges les plus anciens de l'abbaye :
- Une série de six médaillons surmontés de petites baies géminées de part et d'autre de l'entrée.
- Une figure d'homme représenté en buste est un exemple rare de peinture carolingienne. Ces décors sont les seules traces du monastère détruit par les Vikings, au IXème siècle.
Le cloître était destiné à la promenade et a la méditation. Il a perdu sa galerie de circulation et son décor Renaissance
On accède à la grande terrasse par un escalier circulaire.
Le parc de 15 hectares a été aménagé en parc paysager à l’anglaise au XIXème siècle et il offre maintenant l’aspect d’un vaste territoire naturel où alternent prairies, bordures boisées et jardins. La promenade permet de découvrir des arbres remarquables : pins noirs, hêtres pourpres et le tronc d’un cèdre arraché par la tempête de 1999.
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