lundi 22 janvier 2018

Tourisme en Champagne : la ville de Reims (51)(visite des 22 et 23/10/2017)

Sous-préfecture du département de la Marne (51) (mais pas le chef-lieu laissé à Châlons-en-Champagne) habitée par environ 181 000 Rémois, l’antique cité de Reims est dominée par l’une des plus grandes cathédrales de France et possède de célèbres et somptueuses caves de champagne qui constitue l’un des atouts historiques de l’économie rémoise.

La ville est surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois » car ce fut sur le futur emplacement de la cathédrale Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois carolingiens puis capétiens pendant plus de 10 siècles de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825 !

Compte tenu de l’horaire tardif (de 18h20 à 21h00) de notre visite, elle peut-être considérée comme une visite de “Reims by night” ! Mais les photos s’en ressentent aussi…

La Cathédrale Notre-Dame de Reims

Classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, la cathédrale de Reims est l'une des plus grandes cathédrales du monde chrétien par son unité de style, sa statuaire et les souvenirs qui la lient à l'histoire des rois de France.

Sa longueur totale atteint 138 mètres, la hauteur sous voûte est de 38 mètres (33 mètres à Paris, 42 mètres à Notre-Dame d'Amiens et 48 mètres à Saint-Pierre de Beauvais), la hauteur des deux tours de façade est de 81,50 mètres (69 mètres à Paris, 88 mètres à Sainte-Croix d'Orléans), la hauteur du clocher (tour à l'Ange) est de 87 mètres et la largeur de la façade occidentale est de 48,80 mètres (61,60 mètres à Notre-Dame de Rouen).

2017.10.22-068 cathédrale

Une première cathédrale fut élevée en 401 par saint Nicaise, puis remplacée au 9ème siècle par un édifice plus vaste, détruit lors d'un incendie en 1210. L'archevêque Aubry de Humbert décida alors la construction d'une cathédrale gothique à l'image de celles qui étaient en chantier depuis la fin du 12ème siècle à Paris, Soissons et Chartres. Les plans furent confiés au maître Jean d'Orbais et la première pierre posée en 1211. En 1285, l'intérieur était achevé ; les tours se dressèrent au cours du 15ème siècle. La cathédrale souffrit de quelques modifications au 18ème siècle mais elle passa la Révolution sans grands dommages. Au 19ème siècle fut menée une campagne de consolidation et de restauration. Elle s'achevait à peine lorsque la guerre de 1914-1918 la frappa de plein fouet.

Extérieur

De nombreuses statues sont nichées dans chaque recoin. On en a dénombré plus de 2300, mais certaines, trop abîmées par la guerre et les intempéries, sont désormais exposées au palais du Tau. La plupart ont été remplacées par des copies, taillées par Georges Saupique et Louis Leygue.

2017.10.22-065 détail du portail de la cathédrale
statues du portail

La façade est l'une des plus belles qui soient en France. Son système d'élévation est semblable à celui de Notre-Dame de Paris, mais ses lignes sont magnifiées par le mouvement vertical que créent les tympans, les gables et les pinacles aigus, les colonnettes élancées et les gigantesques effigies de la galerie des rois. Les trois portails correspondent aux trois nefs. Ils sont surmontés d'un gable qui sert de support au groupe de sculptures habituellement situé sur le tympan, mais celui de Reims est ajouré. Celles-ci sont caractéristiques du style champenois au 13ème siècle : variété des attitudes, simplicité des vêtements, imitation de la nature. Au portail central, consacré à Marie, la Vierge au trumeau sourit. Dans les ébrasements de droite : groupes de la Visitation et de l'Annonciation ; dans ceux de gauche : la Présentation de Jésus au Temple avec la Vierge près du vieillard Siméon, et saint Joseph au visage malicieux, portant des colombes ; dans le gable : Couronnement de la Vierge par le Christ (l'original se trouve au palais du Tau). Au-dessus de la rosace et de la scène décrivant le combat de David et Goliath, la galerie des Rois compte 56 statues, dont chacune mesure 4,50 mètres de haut et pèse 6 à 7 tonnes. Au centre, on découvre le Baptême de Clovis.

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façade (en travaux !) – portail de droite – portail de gauche

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façade

L'aspect latéral de la nef, avec ses contreforts et arcs-boutants, a conservé son allure d'origine, aucune chapelle n'ayant été construite ultérieurement. On surnomme Notre-Dame de Reims la « Cathédrale des anges », car les contreforts sont surmontés de niches dont chacune abrite un grand ange aux ailes déployées, parmi lesquels le célèbre Ange au sourire (portail de gauche, le premier à gauche de la porte).

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façade latérale

La façade du transept nord est dotée de trois portails dont la statuaire est plus ancienne que celle de la façade occidentale. Celui de droite provient de l'ancienne cathédrale romane ; son tympan, orné d'une Vierge en majesté sous une arcade en plein cintre, est encadré d'entrelacs de feuillages. Le portail du milieu figure, au trumeau, Saint Calixte pape. Celui de gauche montre, dans les ébrasements, six belles statues d'apôtres encadrant le Beau Dieu, qui a retrouvé sa belle tête. Le tympan présente des scènes du Jugement dernier aux détails pittoresques. Parmi les damnés du premier registre, on reconnaît un roi, un évêque, un moine et un juge. Au-dessus, les morts se contorsionnent pour sortir de leurs tombes.

2017.10.22-062 portail de la façade nord de la cathédrale 2017.10.22-063 portail de la façade nord de la cathédrale
portails de la façade latérale

Chevet : du cours Anatole-France s'offre une belle vue sur le chevet de la cathédrale (en restauration en 2017). La multiplicité des chapelles rayonnantes, avec leurs toits surmontés de galeries à arcatures, et les deux séries superposées d'arcs-boutants, créent une harmonieuse association de volumes.

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le chevet (en travaux)

Intérieur

L'impression de clarté et d'élancement est accentuée par les dimensions de la nef, étroite par rapport à sa longueur, et par le tracé des doubleaux formant des arcs très aigus.

La nef s'élève sur trois étages. Au-dessus des arcades étayées de piliers cylindriques, le triforium aveugle correspond à l'appui des toitures des bas-côtés : il court sous les hautes baies, divisées en lancettes par un meneau. Les chapiteaux englobent dans leur pourtour les quatre demi-colonnes engagées dans le pilier : ils sont ornés d'une décoration florale plus ou moins élaborée selon l'étape de la construction. Les plus anciens (en partant du chœur) dessinent des feuilles d'acanthe traitées en crochet, des monstres et même deux vignerons portant un panier de raisin. Les plus récents illustrent avec fidélité et délicatesse la flore locale.

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nef de la cathédrale

Le chœur ne comporte que deux travées, mais la partie réservée au culte déborde très largement sur la nef qui possède trois travées : le déroulement des sacres et l'importance du chapitre exigeaient un vaste espace. Les piliers diminuent de section et se resserrent à chaque travée, accentuant l'effet d'élévation. Les chapelles rayonnantes, qui s'ouvrent sur le déambulatoire, sont reliées entre elles par un passage à la base des ouvertures, typique de l'architecture champenoise. Dans le transept nord on remarque la remarquable pierre tombale de l'architecte rémois Hugues Libergier, du 13ème siècle

2017.10.22-040 oeuvre dans la cathédrale 2017.10.22-042 maquette de la façade de la cathédrale 2017.10.22-049 pierre tombale de Hugues Libergier dans la cathédrale
Grand retable, dit autel des Apôtres, de 1541 attribué à Jacques Nicolas (il représente la Résurrection et la Vierge de Pitié, au centre du registre inférieur, se trouve une Pietà, au centre du registre supérieur un Christ triomphant et dans le fronton le Père éternel étant coiffé d'une tiare) -
maquette de la façade de la cathédrale (vers 1960, auteur inconnu, 2,35 m de haut sur 1,50 m de large) -
pierre tombale de Hugues Libergier (1229-1263), architecte de l’ancienne église Saint-Nicaise

Le revers de la façade, œuvre de Gaucher de Reims, est unique dans l'histoire de l'architecture gothique. Le mur est creusé de niches dans lesquelles ont été sculptées des statues. Les différents registres sont séparés par une luxuriante décoration florale, évoquant celle des chapiteaux de la nef. Au-dessus, la grande rose de 12 mètres de diamètre surmonte le triforium qui découpe ses arcatures sur des verrières de même forme. Au-dessous, dans le revers du portail dont le tympan est ajouré, s'inscrit une rose d'une dimension plus petite.
Le revers du portail central est le mieux conservé. À gauche se déroule la Vie de la Vierge ; 2ème registre : l'archange Gabriel annonce à Anne et Joachim la naissance de Marie ; 3ème registre : Joseph et Marie se rencontrent à la Porte Dorée ; 4ème registre : un prophète (sans doute Isaïe annonçant la venue de l'Emmanuel, un enfant qui sera le sauveur) présente la crèche ; 5ème et 6ème registres : massacre des Innocents; dernier registre : fuite en Egypte. À droite est représentée la Vie de saint Jean Baptiste. En bas, la Communion du chevalier (en habits du 13ème siècle) montre Melchisédech offrant le pain et le vin à Abraham.

2017.10.22-037 revers du portail de la cathédrale 2017.10.22-038 revers du portail de la cathédrale
revers du portail central

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revers de la façade

Les vitraux, créés au 13ème siècle, ont beaucoup souffert. Certains ont été remplacés par du verre blanc au 18ème siècle. D'autres ont été détruits pendant la guerre de 1914-1918. La grande rosace de la façade, chef-d'œuvre du 13ème siècle, est dédiée à la Vierge : au centre, la Dormition, et dans les corolles qui l'entourent, les Apôtres puis des anges musiciens.
Les maîtres verriers Simon travaillent depuis plusieurs générations à la restauration des verrières. Jacques Simon a refait, entre autres, les vitraux des Vignerons, sa fille Brigitte Simon-Marcq a exécuté une série de verrières abstraites, dont les Eaux du Jourdain, à droite des fonts baptismaux dans le transept sud. Depuis 1974, la chapelle absidale est ornée de vitraux de Chagall qui frappent par leur dominante bleue et par leur luminosité : dessinés par l'artiste, ils furent réalisés par les ateliers Simon. Au vitrail central, le Sacrifice d'Abraham (à gauche) fait pendant au Sacrifice de la Croix (à droite). La fenêtre de gauche figure l'Arbre de Jessé et celle de droite les grands moments de la cathédrale comme le baptême de Clovis ou le sacre de Saint Louis.

2017.10.22-043 vitraux de Marc Chagall dans la cathédrale 2017.10.22-044 vitraux d'Imi Knoebel dans la cathédrale 2017.10.22-041 chapelle dans la cathédrale
vitraux de Marc Chagall – vitraux d’Imi Knoebel – autres vitraux

La cathédrale a conservé une horloge astronomique du 15ème siècle. Chaque heure déclenche deux cortèges de figurines : L'Adoration des Mages et La Fuite en Egypte.

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horloge astronomique

La cathédrale possède deux orgues, le grand orgue sur une tribune au-dessus de l'entrée du porche nord, et l'orgue de chœur (plus petit) dans la nef. Le buffet du grand orgue date du 15ème siècle, en partie détruit par un incendie en 1481, il fut rebâti par Oudin-Heystre en 1487, puis par Jean Thury en 1647. Le buffet est surmonté par un Christ bénissant et par deux anges musiciens.

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grand orgue

Centre ville

Palais du Tau

Ce nom insolite lui a été donné en raison de son plan en forme de T (tau en grec), évoquant les premières crosses épiscopales (non visité)

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palais du Tau

Église Saint-Jacques

Dans la rue de Vesle (piétonne) on distingue un portail qui permettait d'accéder au transept sud de l'église St-Jacques (fermée).

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portail

Place Drouet-d'Erlon

Né à Reims en 1765 dans une famille populaire, Jean-Baptiste Drouet est l'exemple type de ces soldats de l'an II qui se hissèrent aux plus hauts sommets de la hiérarchie militaire sous l'Empire. En 1849, la Ville de Reims lui a élevé une statue et a donné son nom à une place qui constitue le centre animé de la ville, où se sont installés cafés, restaurants et cinémas. En son milieu est érigée la monumentale fontaine Subé, coiffée d'une Victoire ailée recouverte d'or qui a remplacé en 1983 le Génie en bronze enlevé par les Allemands lors de la Deuxième Guerre mondiale.

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fontaine Subé

Hôtel Saint-Jean-Baptiste de La Salle

Cet édifice Renaissance, où naquit Jean-Baptiste de La Salle, a été bâti de 1545 à 1556. Harmonieusement équilibrée, la façade est scandée de pilastres, doriques au rez-de-chaussée et ioniques à l'étage. Elle est flanquée d'un pavillon d'entrée à porte cochère qu'encadrent des figures représentant Adam et Eve. Une frise sculptée, très décorative, traverse la façade sur toute sa longueur : triglyphes, médaillons et bustes y alternent.

2017.10.22-073 hôtel Saint-Jean-Baptiste de La Salle 2017.10.22-074 porte de l'hôtel Saint-Jean-Baptiste de La Salle
hôtel Saint-Jean-Bpatiste de La salle – porte cochère

Hôtel de ville

Il fut incendié en 1917, mais sa majestueuse façade du début du 17ème siècle a pu être sauvée. Beau fronton sculpté d'un bas-relief équestre représentant Louis XIII.

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l’hôtel de ville (l’avantage d’une visite de nuit qui permet de voir les jeux de lumière)

Basses et Hautes Promenades

Ces vastes cours ombragés ont été réalisés au 18ème siècle à l'emplacement des fossés et des glacis de l'ancienne enceinte. À l'extrémité des Basses Promenades a été placée une superbe grille en fer forgé, érigée en 1774 à l'occasion du sacre de Louis XVI.
Non loin de là, sur le boulevard du Général-Leclerc, s'élèvent le Cirque (1100 places) et le Manège (600 places), deux bâtiments du 19ème siècle réhabilités, qui accueillent diverses manifestations.

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grille en fer forgé

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le manège et le cirque

Porte de Mars

Cet arc de triomphe (en rénovation donc invisible) d'ordre corinthien a été érigé en l'honneur d'Auguste, mais il est postérieur au 3ème siècle. Au Moyen Âge, il servit de porte aux remparts qui ont été supprimés au 18ème siècle. Haute de 13,50 mètres, la porte de Mars est percée de trois arches décorées intérieurement de bas-reliefs sculptés, où l'on reconnaît difficilement Jupiter et Léda, Romulus et Rémus. (on aurait bien aimé les voir !)

Halles du Boulingrin

Repère significatif dans le paysage et l'imaginaire collectif rémois, ces halles couvertes construites entre 1927 et 1929 ont rouvertes en 2012 après 12 ans de fermeture pour cause d'insalubrité et 2 ans de travaux. Œuvre de l'architecte rémois Emile Maigrot et de l'ingénieur Eugène Freyssinet, sa réalisation reprend le procédé Freyssinet, déployé au même moment pour la halle des Messageries de la gare d'Austerlitz (aujourd'hui « halle Freyssinet »). Cette prouesse technologique consiste à utiliser un béton armé particulier pour tendre une voûte parabolique d'à peine 7 cm. Ce vaisseau de ciment, de 109 m de long et 19 m de haut, a retrouvé sa vocation initiale : ses étals fixes en faïence, également restaurés, se couvrent de produits frais trois jours par semaine.

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halles du Boulingrin

Au n°6 de la Rue de Mars, la façade est décorée de panneaux de mosaïque illustrant l'élaboration du Champagne.

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mosaïques

Cryptoportique gallo-romain

Bâti sur l'emplacement du forum de la Reims antique, ce grand monument gallo-romain à demi enterré remonte au 3ème s. après J.-C. : c'est l'un des cinq cryptoportiques recensés au monde. Il était dédié au stockage des grains en sous-sol, et à la promenade en surface.

2017.10.22-086 cryptoportique gallo-romain 2017.10.22-087 cryptoportique gallo-romain
le cryptoportique en jeux de lumières

Place Royale

Établie en 1760 sur les plans de Legendre, elle montre les traits distinctifs de l'architecture Louis XVI : arcades, toits à balustres dont les lignes horizontales contrastent avec la silhouette de la cathédrale, à l'arrière-plan. L'ancien hôtel des Fermes, sur le côté sud, est occupé par la sous-préfecture. La statue de Louis XV par Pigalle, détruite à la Révolution, fut remplacée sous la Restauration par une statue de Cartellier. Le piédestal sur lequel fut fracassée la sainte ampoule en 1793 a conservé les allégories réalisées par Pigalle, où il s'est représenté en citoyen assis sur des ballots d'étoffe sous la protection du roi vêtu à la romaine.

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place Royale – statue de Cartellier

Porte du Chapitre

Cette porte du 16ème siècle avec ses deux tourelles en encorbellement, constituait l'entrée principale de l'enclos canonial. Un passage sous la porte rejoint la cathédrale.

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porte du Chapitre

Au sud de la ville

Basilique Saint-Remi

Vers 533, saint Remi fut inhumé dans une petite chapelle dédiée à saint Christophe. Peu après, une basilique fut édifiée. Dans la seconde moitié du 8ème siècle, une communauté bénédictine s'installa ici à la demande de l'archevêque Tilpin : l'abbaye St-Remi était née. En 852, une nouvelle église fut consacrée tandis que les reliques du saint étaient transférées dans une nouvelle châsse. La construction de la basilique actuelle débuta vers 1007, mais le projet de l'abbé Airard, trop grandiose, fut abandonné par son successeur, l'abbé Thierry (1035-1044). Ce dernier entreprit la démolition de l'église carolingienne, fit élever les murs et bâtir le chœur au-dessus de la tombe de saint Remi. C'est sous la conduite de l'abbé Hérimar que les travaux s'achevèrent par le transept et la couverture charpentée. Les 1er et 2 octobre 1049, l'église fut consacrée par le pape Léon IX.
Une nouvelle campagne intervint de 1162 à 1181 sous la direction de l'abbé Pierre de Celles. Le porche fut abattu, remplacé par une façade et une double travée gothique, et un nouveau chœur gothique à déambulatoire fut créé. La façade du croisillon droit du transept fut refaite de 1490 à 1515 à l'initiative de Robert de Lenoncourt, abbé de St-Remi puis titulaire de l'archevêché : une statue de saint Michel surmonte le pignon. Enfin, la nef fut couverte par une voûte d'ogives. Des transformations minimes eurent lieu aux 16ème et 17ème siècles. Transformée en magasin de fourrage sous la Révolution, la basilique fut restaurée au 19ème siècle puis après la guerre de 1914-1918 qui la laissa gravement endommagée. De nombreux archevêques de Reims et les premiers rois de France y furent inhumés; la sainte ampoule y était conservée. Le site est aujourd'hui classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Longueur extérieure : 126 mètres, largeur extérieure : 58 mètres.

2017.10.23-122 basilique Saint-Remi 2017.10.23-144 basilique Saint-Remi

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la basilique saint-Remi

Intérieur

Les dimensions de la basilique, longue de 122 mètres pour une largeur de 26 mètres seulement, créent une impression d'infini, renforcée par la pénombre. La sobre nef du 11ème siècle comporte onze travées à arcades en plein cintre que supportent des colonnes à chapiteaux, sculptés d'animaux ou de feuillages. La couronne de lumière, percée de 96 jours symbolisant les 96 années de la vie de saint Remi, est une copie de celle qui fut détruite à la Révolution. Entouré d'une clôture du 17ème siècle, encore d'esprit Renaissance, le chœur gothique à quatre étages, d'une structure harmonieuse et légère, est éclairé par des baies qui conservent leurs vitraux du 12ème siècle : ils représentent la Crucifixion, des apôtres, des prophètes et les archevêques de Reims. Derrière l'autel, le tombeau de saint Remi a été réédifié en 1847. Cependant, les statues des niches proviennent du tombeau antérieur et sont du 17ème siècle : elles figurent saint Remi, Clovis et les douze pairs qui participèrent au sacre. Au pourtour du chœur flanqué d'un double collatéral, d'élégantes colonnades séparent le déambulatoire des chapelles rayonnantes, selon une disposition qui a fait école en Champagne. Les chapelles présentent des chapiteaux ayant partiellement conservé leur polychromie d'origine et des statues des 13ème et 18ème siècles.
Dans la première travée du bas-côté gauche, 45 dalles à incrustations de plomb dessinant des scènes bibliques (13ème siècle) viennent de l'ancienne abbaye St-Nicaise. Dans le transept sud : une Mise au tombeau (1530) provenant de l'ancienne commanderie du Temple, et le retable des Trois Baptêmes (1610) représentant le Christ, entouré de Constantin et de Clovis.

2017.10.23-135 nef la basilique Saint-Remi 2017.10.23-140 vitraux dans la basilique Saint-Remi 2017.10.23-139 dans la basilique Saint-Remi
la nef

2017.10.23-133 choeur dans la basilique Saint-Remi 2017.10.23-132 dalles du choeur de l'abbaye Saint Nicaise dans la basilique Saint-Remi
chœur – dalles

2017.10.23-126 mise au tombeau du Christ dans la basilique Saint-Remi 2017.10.23-125 retable des trois baptèmes dans la basilique Saint-Remi
mise au tombeau du Christ – retable des trois baptèmes

2017.10.23-128 tombeau de Saint Remi dans la basilique Saint-Remi 2017.10.23-129 tombeau de Saint Remi dans la basilique Saint-Remi2017.10.23-130 tombeau de Saint Remi dans la basilique Saint-Remi
tombeau de saint Remi

2017.10.23-131 Christ de Pitié dans la basilique Saint-Remi 2017.10.23-138 rosace dans la basilique Saint-Remi 2017.10.23-134 vitraux dans la basilique Saint-Remi
Christ de Pitié - vitraux

Musée-abbaye Saint-Remi

L'ancienne abbaye royale St-Remi (17ème et 18ème siècles), qui jouxte la basilique, constitue un très bel ensemble de bâtiments. Elle conserve certaines parties médiévales, comme le parloir du 13ème siècle et la salle capitulaire ornée de petits chapiteaux romans. Elle abrite un musée, consacré à l'art rémois des origines à la fin du Moyen Âge, avec deux exceptions : la section d'histoire militaire et les tapisseries de St-Remi (non visité)

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musée-abbaye Saint Remi

Villa Demoiselle

Chef-d'œuvre de la période de transition entre l'Art nouveau et l'Art déco, la Villa Demoiselle fait face au domaine Vranken-Pommery. En rénovant 100 ans plus tard la villa qu'Henry Vasnier avait fait construire à partir de 1904, les propriétaires des champagnes Vranken-Pommery, collectionneurs d'art, ont rendu hommage à leur brillant prédécesseur. Seuls deux meubles ont été récupérés sur les lieux, alors que la villa (anciennement villa Cochet), tour à tour abandonnée, vouée à la démolition puis squattée et pillée, menaçait de ruines. La restauration est fidèle au style de l'école de Nancy. Elle aura nécessité quatre années de travaux ambitieux, au cours desquelles les meilleurs artisans d'art se sont succédé. Leur savoir-faire exceptionnel exalte l'œuvre de Louis Sorel, l'architecte d'origine, qui fit preuve d'innovation en dotant la demeure d'une structure en béton et d'une charpente métallique - ce qui la sauva d'ailleurs des bombardements pendant la Grande Guerre. Le sous-sol du pavillon d'accueil est consacré aux champagnes Demoiselle et Diamant. (non visitée)

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villa Demoiselle

Les caves de Champagne

Profondes et étendues (120 km de galeries), les caves de Reims jouissent d'une réputation mondiale. Les grands établissements se groupent sur les pentes crayeuses de la butte St-Nicaise, trouée de galeries dites « crayères », souvent gallo-romaines, ou dans le quartier du Champ de Mars.

Impossible de visiter Reims sans ses caves de champagne ? Pas si sûr, car il faut réserver à l’avance et la visite incluant une dégustation coûte très cher surtout pour qui n’aime pas le champagne ! Ce qui n’empêche pas de s’en approcher !

Vranken-Pommery

De 20 à 35 € (-18 ans 13 €) selon la durée de visite.
En 1836, Narcisse Greno fonde une maison de Champagne et s'associe à Louis-Alexandre Pommery. À la mort de ce dernier, sa veuve manifeste de grandes qualités de chef d'entreprise. Elle lance le Champagne brut, fait construire les bâtiments actuels dans le style élisabéthain (1878) et fait relier 120 anciennes crayères gallo-romaines par 18 km de galeries. Elle acquiert également de nombreux vignobles, créant l'un des plus beaux domaines de la Champagne viticole (300 ha).
Une des particularités de cette maison est son lien étroit avec l'art contemporain, et ceci dès le milieu du 19ème siècle. Dotée d'un esprit d'initiative hors du commun, madame Pommery installait des œuvres d'art dans ses caves qu'elle faisait visiter. « L'Expérience Pommery » se renouvelle une à deux fois par an autour d'un thème lié au domaine : le bleu de la marque, l'appropriation des crayères, etc. La suite de la visite permet de découvrir l'élaboration du Champagne à travers les crayères, ornées de sculptures du 19ème siècle et d'installations contemporaines commandées pour le lieu ou en prêt.

2017.10.23-150 domaine du champagne Vranken-Pommery 2017.10.23-152 domaine du champagne Vranken-Pommery
2017.10.23-154 domaine du champagne Vranken-Pommery
domaine du champagne Vranken-Pommery

Ruinart

70 € (enfant 15 €) - dégustation 2 cuvées de prestige, 35 € dégustation 1 cuvée.
Créée en 1729 par le neveu du moine dom Thierry Ruinart, grand ami de dom Pérignon, cette maison prit son essor pendant la Restauration. Très affectée par les guerres mondiales, elle a retrouvé un nouvel élan à partir de 1949. Aujourd'hui, dans le cadre du groupe Moët-Hennessy, le Champagne Ruinart représente le haut de gamme. Ses caves occupent 3 niveaux d'un ensemble exceptionnel de crayères gallo-romaines.

Taittinger

17 € (-18 ans 8 €) plusieurs dégustations possibles
Négociants en vins rémois, les Fourneaux se lancent dès 1734 dans la commercialisation de vins mousseux. En 1932, Pierre Taittinger arrive à la tête de la maison qui prend alors son nom. Propriétaire de 250 ha de vignobles, de six vendangeoirs sur la Montagne de Reims, du château de la Marquetterie à Pierry et de l'hôtel des Comtes de Champagne à Reims, la maison Taittinger possède en outre de superbes caves. Leur visite permet de découvrir 15 millions de bouteilles dont le contenu vieillit dans la fraîcheur des crayères gallo-romaines creusées en pyramide, et dans les cryptes de l'ancienne abbaye St-Nicaise (13ème siècle) détruite à la Révolution.

Champagne G.-H. Martel & Cie

14 € (-15 ans 5 €)- avec 3 dégustations
La maison ouvre ses crayères creusées entre le 4ème et le 15ème siècle : visite des caves, présentation d'un film, dégustations. Son écomusée comporte une collection de machines et d'outils utilisés de la plantation jusqu'à la récolte.

Veuve Clicquot-Ponsardin

Tarif selon la visite
La maison fut fondée en 1772 par Philippe Clicquot, mais c'est son fils qui la développa et la veuve de ce dernier, née Ponsardin, qui créa la société sous son nom actuel. « La Grande Dame du Champagne » - son surnom a été donné à la cuvée spéciale - eut de remarquables initiatives, dont celle du remuage dès 1816. Aujourd'hui, avec 265 ha de vignes, la maison exporte les trois quarts de sa production. Ses caves sont aménagées dans des crayères gallo-romaines. Au cours de leur visite, tout est expliqué, des vendanges à la mise en bouteilles : fermentation, assemblage, remuage, dégorgement... Cours de dégustation.

2017.10.23-145 domaine du champagne Veuve-Cliquot 2017.10.23-146 domaine du champagne Veuve-Cliquot
domaine du champagne Veuve-Cliquot

Mumm

14 €(-10 ans gratuit) - avec dégustation.
Créée en 1827 par une famille de négociants en vin allemands, cette maison connut de grandes heures au 19ème siècle en Europe et en Amérique. Aujourd'hui, elle possède 218 ha de vignes et 25 km de caves.
Le Cordon Rouge, né en 1875 et devenu l'emblème de la marque, tire son origine du ruban dont la maison honorait les bouteilles de ses meilleurs clients, en hommage à la Légion d'honneur. La visite des caves, précédée par un film, permet de voir les cuveries anciennes conservées en l'état, et se termine par une exposition d'outils liés à la profession.

Les tailles des bouteilles de champagne :

Nom

Contenance

Equivalence

Huitième 9,4 cl
Quart 20 cl
Chopine 25 cl 1/3 bouteille
Demie ou Fillette 37,5 cl 1/2 bouteille
Medium 60 cl
Bouteille ou Champenoise 75 cl 1 bouteille
Magnum 1,5 l 2 bouteilles
Jéroboam 3 l 4 bouteilles
Réhoboam 4,5 l 6 bouteilles
Mathusalem 6 l 8 bouteilles
Salmanazar 9 l 12 bouteilles
Balthazar 12 l 16 bouteilles
Nabuchodonosor 15 l 20 bouteilles
Salomon 18 l 24 bouteilles
Souverain 26,25 l 35 bouteilles
Primat 27 l 36 bouteilles
Melchisédech 30 l 40 bouteilles

Église Saint-Nicaise

Érigée à l'emplacement d'un vaste édifice religieux gothique détruit à la Révolution, cette église néobyzantine de 1924 saisit par la sobriété de son aspect extérieur, en béton armé recouvert d'un enduit de ciment, et la richesse de sa décoration intérieure (fermée).

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église Saint-Nicaise

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