L’histoire de la télévision : Les émissions pour la jeunesse : 1) Les émissions pionnières

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Depuis 60 ans, les émissions pour la jeunesse diffusées à la télévision sont nombreuses et variées et ne seront pas toutes recensées. Par contre nous nous rappellerons les feuilletons, dessins animés et émissions cultes et emblématiques qui ont marqué l’histoire de la télévision.

Beaucoup moins connues car beaucoup plus anciennes, les émissions pionnières de la jeunesse à la télévision commencent en 1949. Le jeudi, un programme était consacré à la jeunesse entre 17h00 et 18h00 avec un film, un dessin animé et un reportage. A la fin de l’année 1961, Pierre Mathieu, le nouveau directeur du service de la jeunesse dispose de 6 à 7 heures d’antenne hebdomadaires pour satisfaire 9 millions et demi de jeunes téléspectateurs.

1) Les premiers feuilletons

LES AVENTURES DE TÉLÉVISIUS : C’est la toute première émission consacrée aux jeunes. Jacques ARNAUD cherchait un personnage qui puisse présenter à partir d’octobre 1949 les émissions du jeudi après midi et les vedettes invitées. L’idée originale et le rôle principal reviennent à Christian de LANAUT alias le savant et magicien Télévisius vêtu d’une longue robe sombre et d’une perruque blanche. Il s’aperçut vite que son personnage intriguait plus les jeunes téléspectateurs que les vedettes qu’il accueillait. Il envisagea alors de lui écrire des histoires qui remplacèrent définitivement les artistes de variétés a partir de mars 1953. D’autres personnages rejoignirent le magicien : la gentille fée Stella (Thérèse ASPAR), Maboulus (René LACOURT) aux rôles comiques, et Cataclysmo (Maurice TOUZET) qui fauchait et déréglait les appareils de mesure du savant… Les aventures de Télévisius ont été diffusées de façon très irrégulière, mais elles ont eu une suite tournée en décors extérieurs : L’ILE AUX BRUMES.

LE TOUR DE FRANCE DE DEUX ENFANTS : William Magnin est lui-même réalisateur de ce feuilleton en 39 épisodes diffusé dès juillet 1952. Les deux enfants venus du Canada, qui traversent la France à la recherche de leur oncle, sont Michel TUREAU (Le grand frère André) et Olivier RICHARD (Le petit frère Julien). Grâce à ces deux garçons, les jeunes téléspectateurs vivront des vacances en province que nombre d’entre eux n’auraient jamais pu s’offrir.

MARTIN ET MARTINE : Magazine hebdomadaire des enfants diffusé à partir d’octobre 1953, Martin et Martine est réalisé par Georges FOLGOAS et Jacques Gérard CORNU. La jeune fille de Georges FOLGOAS et Jean RIEUBON, tous deux âgés de 4 ans y incarnent les personnages principaux et emmènent les jeunes téléspectateurs dans les rues de Paris pour leur faire découvrir les monuments et les curiosités de la capitale.

2) Les premières marionnettes

ISABELLE RACONTE : En avril 1957, William MAGNIN, responsable du service des émissions pour la jeunesse donne la possibilité à Jean SAINTOUT de réaliser 60 émissions de 5 minutes : “Isabelle raconte”. La poupée qu’il a entièrement fabriquée tient une conversation pleine d’humour enfantin avec une autre poupée, sa mère. Les textes servant de base à ses dialogues étaient déjà enregistrés en 45 tours avec les voix de Pierrette SOUPLEX pour la mère, d’Isabelle DUFLOS pour la fille, et Raymond SOUPLEX pour le grand-père. Les jeunes téléspectateurs découvrent grâce à Isabelle, les fables de La Fontaine, Barbe Bleue et bien d’autres contes encore…

NICOLAS ET VIRGINIE : Le record de rapidité en matière d’animation est détenu par Martine GERVAIS et Raymond CHARRIAUD pour Nicolas et Virginie, les personnages ne sont pas encore construits quand un accord est conclu le 28 mai 1959 avec la RTF. Le tournage débute le 3 juin, la synchronisation des voix et le mixage le 29 juin et une diffusion le 2 juillet 1959. C’est un véritable record pour une émission de marionnettes qui utilise pour la première fois des décors extérieurs.

BETTY ET BETTA : L’ancêtre de Betta est le très célèbre lion rugissant de la Metro Goldwin Meyer. Son portrait est d’ailleurs une place d’honneur dans la maison de Betta, ce lion vieux garçon qui vit tranquillement dans un décor démodé. L’arrivée de Betty, petite souris trépidante et aventureuse, va bouleverser ses habitudes. Ils décident de fabriquer un vaisseau du désert qui leur permettra de partir vers la patrie de Betty, l’Angleterre, sans pourtant arriver au but en 26 épisodes diffusés à partir de décembre 1959. Ils sont, au cours de leur fabuleux voyage prisonniers des Bédouins, Betty est retenue dans le palais de la princesse Ménora et après une traversée mouvementée de l’Atlantique, l’aventure se poursuit chez les Incas…

LA SÉQUENCE DU JEUNE SPECTATEUR : Claire, la nouvelle poupée de Jean SAINTOUT aux nattes blonde enroulées sur la tête, débute le 31 mars 1961 une longue carrière de présentatrice qui durera 560 émissions. Les enfants lui passent commande des films qu’ils souhaitent voir à l’antenne en lui envoyant un dessin. Claire choisit chaque semaine parmi les milliers de lettres les plus beaux dessins et les présente à la télévision juste avant l’extrait de film auquel ils se rapportent. Si vous faisiez partie des heureux sélectionnés, sachez qu’aujourd’hui encore Jean SAINTOUT à conservé votre dessin.

PAPOUF ET RAPATON : Martine GERVAIS et Raymond CHAURRIAUD créent les premières marionnettes pour la télévision en utilisant une technique plus traditionnelle puisqu’il s’agit de marionnettes à gaine comme le fameux Guignol. En 1957, Papouf et Rapaton, deux inséparables compagnons de route, naissent à Télé-Luxembourg avant d’être programmé en juin 1965 à l’O.R.T.F. Le tournage des Aventures de Papouf et Rapaton a lieu dans un petit studio spécialement aménagé sous les toits des locaux de Paris Télévision à Boulogne Billancourt, où il fait quelquefois 40° pendant l’été. Déjà des comédiens comme Roger CAREL, Micheline DAX, Henri VIRLOJEUX et Jean ROCHEFORT prêtent leur voix et leur talents aux personnages. Après les journées de tournage, Martine GERVAIS écrit les textes, habille les poupées, participe à l’enregistrement et aux mixages. De son côté Raymond CHARRIAUD invente et fabrique de nouvelles marionnettes au fur et à mesure des besoins des scénarios, il crée et peint les décors complexes permettant des mouvements de caméra et le jeu des marionnettes sur plusieurs niveaux simultanément et fabrique à l’échelle de ses personnages les accessoires généralement introuvables dans le commerce.

3) Les premières séries d’animation

JOE CHEZ LES ABEILLES : Première série d’animation diffusée à la télévision à partir de décembre 1960. Série française en treize épisodes de cinq minutes, créée et réalisée par Jean Image et sur la première chaîne de l’ORTF. Un jour qu’il se promène à la campagne, Joë surprend deux gamins en train de voler du miel dans une ruche. Furieux, il réussit à les arrêter et à les faire fuir. Pour le remercier, la reine des abeilles, Reine Fleur de Miel 145, et son conseiller Bzz lui proposent de lui donner la taille d’un insecte afin de visiter le royaume des abeilles.

• Ce fut la toute première série d’animation pour la télévision.
• En 1972, Jean Image a produit un film d’une durée de 57 minutes, intitulé Joë petit boum-boum.
• La série a également donné naissance à deux séries dérivées : Joë chez les fourmis diffusée à partir du 3 février 1962 et Joë au royaume des mouches diffusée à partir du 23 janvier 1964.

 

LA FONTAINE DES SOLDATS : En août 1962, Jean IMAGE devient metteur en scène. Il réalise pour les jeunes une série de 13 épisodes de 13 minutes chacun sur les batailles de Napoléon. Trois grognards en chair et en os (dont Jacques FABBRI) évoquent leurs souvenirs de guerre. Jean Image reprend sa table d’animation et donne vie aux images d’Epinal titrée des bois originaux du Chantre de l’épopée impériale, François GOERGIN. Le texte de Gaston CHATELAIN a été édité par les Imageries Pellerin d’Epinal. On trouve dans l’équipe de LA FONTAINE DES SOLDATS Charles ORTEGA à la caméra et René BORG à la table d’animation. En coupant toutes les séquences filmées avec les comédiens, le dessin animé deviendra un moyen métrage destiné aux salles de cinéma.

PICOLO ET PICCOLETTE : Cette série diffusée à partir du 18 octobre 1964 mettait en valeur d'une façon très originale les décors naturels de Paris, thème cher à Jean Image qui avait déjà réalisé un film d'animation sur la capitale en 1952, Bonjour Paris. Chacun des 26 épisode de 5 minutes a nécessité 3000 dessins. Les décors étaient de simples photos en noir et blanc de Paris et l'animation se faisait alors image par image. Lors de la première saison, la série était intitulée “Picolo le Petit Peintre” et lors de la deuxième saison “Picolo et Piccolette” du fait de la présence beaucoup plus importante de son amie. Picolo est un jeune peintre espiègle et sans argent qui aime parcourir Paris dans tous les sens avec Piccolette, une jeune parisienne dont il est amoureux, qui est souvent accompagnée de sa petite chienne, Polka. Seulement, chaque visite d'un lieu célèbre de la capitale entraîne Picolo et parfois son amie dans des situations invraisemblables... Générique.

• Il n'y a pas de dialogues : lorsque les personnages parlent, on entend juste une sorte de brouhaha obtenu en accélérant des paroles enregistrées, de telle sorte qu'elles soient incompréhensibles

 

 

Sources : “De Nounours à Casimir”

 

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