Depuis 1985, le parc automobile français des musées a vu la disparition de plus de 2000 véhicules de collection : autos, motos, utilitaires, camions, véhicules de pompiers et militaires, et de plus de 40 musées ou collections privées !
Dans l’Automusée du Forez, ce n’est pas un propriétaire-collectionneur qui a engrangé des centaines de voitures "à la bonne époque" et qui ouvre sa collection au public, mais une idée originale de Guy Clair pour satisfaire les visiteurs et les propriétaires : des collectionneurs amenaient leurs voitures pour qu'elles soient exposées.
Guy Clair a eu cette idée originale en 1993 en côtoyant, dans divers rallyes, ses amis collectionneurs. C'est vrai qu'après chaque sortie, les belles voitures retournaient dans des garages ou des parkings plus ou moins propices à la sécurité et à la conservation de ces prestigieux matériels. Et, en plus, personne ne pouvait plus les admirer... jusqu'au prochain rallye. Guy Clair a alors décidé de créer un musée où ces voitures seraient accueillies, gardées, chouchoutées sans qu'il en coûte un centime à leurs propriétaires. En revanche, cet immense parc de petites merveilles constituait un patrimoine gratuit qu'il était possible d'exploiter en l'ouvrant au public.
Guy Clair était agent général d'assurances, et il a possédé un grand nombre de voitures intéressantes, parmi lesquelles on trouve des Alpine, une Talbot Lago Sport, une Delahaye 135 coach Chapron, deux R8 Gordini et presque toute la gamme des Triumph TR. Ses "affaires" étant faites, il a décidé de s'octroyer une semi-retraite en réalisant son idée et d'ouvrir, à quelques kilomètres de Roanne, son musée. Une SARL a été créée le 19 mars 1994, qui comptait cinq actionnaires. Parallèlement s'était créée une association, dont le but était d'organiser toutes sortes de manifestations pour animer le musée : bourses d'échanges, rallyes, concentrations. Quant au lieu géographique, il s'est imposé de lui-même puisque Guy Clair et ses amis habitent tous la région. L'autoroute passe à deux pas et possède un échangeur emprunté par de nombreux Anglais et Hollandais, touristes friands de belles voitures. De plus, avec sa formule originale, I'Automusée du Forez est en perpétuel renouvellement et peut réserver quelques surprises, puisque certaines voitures sont à vendre. C'était donc l'un des rares musées que l'on pouvait visiter, en pouvant en repartir, par la route, avec l'une de ses pièces…
Il n’y avait pas de plan classique, pas de thème de collection, mais des voitures coup-de-cœur impeccablement entretenues, qui allaient de l'ancêtre à la berline de luxe en passant par les incontournables voitures des années soixante.
Je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion de visiter ce musée. Les photos sont issues du livre “Musée automobiles de France” :
Voisin : celle-ci n'affichait que 21 000 km a son compteur et était la propriété d'une élégante Lyonnaise en 1924. Elle fut carrossée par Achard et Fontenelle et possède un moteur 6 cylindres sans soupapes, licence Knight
Voisin Type Ml de 1920 : recarrossée en 1930 par Billetier et Cartier à Lyon. Cette voiture appartenait à la même
propriétaire que la bleue ci-dessus
D.F.P. type A : c'est la carrosserie Phaëtonia, de Courbevoie, qui a réalisé cette D.F.P. type A. Notons que les constructeurs provinciaux traduisaient D.F.P. par "Des Ferrailles Parisiennes"... -
De Dion Bouton Vis à vis et Lion Peugeot type VD de 1913 (qui possède une magnifique montre automobile Doxa et des cuivres étincelants) parmi les très peu d'ancêtres dans ce musée
Delahaye 135 MS de 1949 carrossée par Chapron, Talbot Lago Baby de 1948 carrossée par Guilloré et Delage D8/75 de 1939 carrossée par Autobineau
Autobleu : Maurice Mestivier et Roger Lapeyre se sont associés pour concevoir, en 1955. cette Autobleu sur base 4 CV Renault. La carrosserie est signée Pourtout -
Panhard Dynamic de 1938 : à moteur 6 cylindres sans soupapes. On note son volant de direction central.
Citroën 5 CV : Raymond Bertrand, propriétaire de la "grande" 5 CV Citroën "cul de poule", a construit de ses mains cette réplique à moteur de mobylette.
Monica : la "régionale de l'étape", l'un des cinq exemplaires commercialisés - douze furent détruits. Ces voitures étaient construites en 1970, à Balbigny, dans le département de la Loire, et étaient équipées d'un moteur 8 cylindres de 6 litres -
Rosengart LR4 N2 : ”Une jolie femme préfère toujours une Rosengart”, disait la publicité de 1937. Cette marque, dirigée par Lucien Rosengart, ferma ses portes en 1955.
Amilcar : cette admirable Amilcar 6 cylindres fut exposée en châssis, au Salon de l'Auto de Paris, en 1926. Son moteur est un 1100 cc double arbre à compresseur Roots : plus de 150 km/h et une vivacité extraordinaire ! -
"Turbul" : superbe réalisation assemblée à partir d'éléments disparates, rigoureusement d'époque. Le résultat est superbe et évoque une voiture de grand sport des années 1900
Chevrolet Phaëton Deluxe de 1931, dite Commémorative : 852 exemplaires de ce modèle, à freins et amortisseurs hydrauliques, furent construits -
Hotchkiss AM2 1922 : elle n'a jamais été repeinte et sa décoration intérieure est intacte et complètement d'origine. Devant des milliers de voitures restaurées, refaites, brillantes de chromes et de peintures, celle-ci est véritablement une voiture de musée.
Dino 246 GT : Elle évoque les Ferrari P4 des années soixante, toutes en rondeurs malignes et sobres. De plus, la Dino 246 GT est une voiture utilisable très facilement et simplement. Sa tenue de route, grâce à son moteur en position centrale, est proche de la perfection, et sa sonorité est digne d'une symphonie fantastique ! -
Ferrari Lusso 1963 : construite chez Scaglietti. Ses formes sont sublimes et la sonorité de son moteur 12 cylindres en V est divin. Cette voiture est la septième construite
Lancia Stratos 1 : Dix années d'exercice, trois titres mondiaux et plus de 65 victoires internationales -
Renault Frégate 1957 : C'est Letourneur et Marchand qui carrossait ces Frégate Transfluide en cabriolet intégral. Avec ses roues fils, ses deux tons de carrosserie, c'était l'une des plus belles voitures des années cinquante
En plus des voitures de toutes sortes et de toutes provenances, un podium moto accueillait ces engins à deux roues. Styl'son, Monet Goyon, Terrot, Motobécane, pour les françaises, côtoient de belles étrangères comme les Triumph, CZ et autres Motosacoche. De nombreux vélos de toutes sortes étaient aussi présents dans le musée, faisant une juste liaison entre ces différents modes de transport, indissociables de ce "premier siècle de l'automobile".
Pendant que les parents admiraient les voitures et les motos de ce musée, les enfants pouvaient s'amuser avec des voitures à pédales, sur une aire aménagée à leur attention. Ces jolis engins, construits par Gilles Fournier, qui évoquent des voitures anciennes, étaient à louer 20 F les quinze minutes.
En 2000, Fabrice Jolivet, le fils de Raymond Jolivet, le créateur du musée de La Clayette, reprend les rênes de l’affaire, puis en 2003 celles de l’Automusée du Beaujolais et le 31 mars 2009, l’Automusée du Beaujolais de Chauffailles et l'Automusée du Forez de Saint Germain Laval ferment définitivement pour être transférés sur le nouveau site de La Boisse pour s'agrandir et devenir G.T.Spirit.
Peu de musées existaient dans la région Auvergne – Rhône – Alpes. 3 ont fermé : l’automusée du Forez à Saint-Germain-Laval (42), le Musée de la vieille auto à Saint-Marcel-lès-Valence (26) et le Musée des V8 françaises à Brioude (43). Il reste néanmoins le Musée automobile Bellenavois (03), la Virée d’antan à Brassac-les-Mines (63), le Musée de l’aventure Michelin à Clermont-Ferrand (63), le Musée Club Auvergnat des Anciennes Populaires et Sportives à La Monnerie le Montel (63), la Fondation de l'automobile Marius Berliet à Lyon (69) et l’un des plus importants musée automobiles de France, le Musée Henri Malartre à Rochetaillée-sur-Saône (69).
Le Musée de la vieille auto à Saint-Marcel-lès-Valence (26) a été créé en 1979 par M. Noël Lambert qui décide de collectionner des automobiles et de construire un musée pour les exposer. Il fermera en 1985 pour manque d’argent.
Le Musée des V8 françaises à Brioude (43) présentait une page de l’histoire de l’automobile en France : l’épopée des V8 FORD. On distinguait plusieurs périodes : MATFORD avec Mathis de 1934 à 1940, FORD SAF de 1946 à 1954 et SIMCA jusqu’en 1961. Les voitures étaient présentées par ordre chronologique. Le musée a fermé en 1992.
Bonjour Didier,
RépondreSupprimerJ'ai pensé à toi pendant mes vacances.
J'ai eu l'opportunité de visiter la Cité de l'Automobile à Mulhouse et c'est une collection ex-tra-or-di-nai-re.
Au bout de 200 véhicules (en parfait état !), je ne suis pas sûr qu'on était arrivé chronologiquement à 1930 !!
Je ne sais pas si tu as eu l'opportunité de le visiter, mais pour un grand passionné comme toi, je pense qu'il faut avoir vu ça pour le croire.
A+ Arnaud.
Je viens de voir que tu avais déjà consacré pas mal d'articles sur ton blog à cette fabuleuse collection.
RépondreSupprimerJ'y ai en tout cas passé une magnifique journée.
Arnaud.
Bonjour Arnaud,
SupprimerVoilà, tu as répondu toi-même à ta question !
Effectivement, je ne pouvais pas le rater ! Je suis allé trois fois (1984, 1995, 2017) dans ce musée vraiment superbe et impressionnant, on en prend plein les mirettes !
Le musée va reprendre son ancien nom et changer, les travaux sont prévus jusqu'en 2027, j'y retournerai ensuite !
Il me reste encore quelques musées autos à (re)visiter !
En tout cas merci de ton commentaire et content d'avoir de tes nouvelles !
Bonjour Didier,
RépondreSupprimerSerait-Il possible de vous joindre afin d’avoir des renseignements s’il vous plaît ?
Merci à vous