lundi 28 novembre 2016

Voitures anciennes : les musées fermés : 2) le musée automobile La Belle Epoque de Pont-l’Evêque (14)

Depuis 1985, le parc automobile français des musées a vu la disparition de plus de 2000 véhicules de collection : autos, motos, utilitaires, camions, véhicules de pompiers et militaires, et de plus de 30 musées ou collections privées, soit 1 chaque année !

Situé dans le parc du magnifique château de Betteville du XIXème siècle de style néo-renaissance, le musée La Belle Epoque accueillait les visiteurs sur une surface de 2.500 m² au son d'une musique d'orgue de Barbarie, unique en France, pour découvrir une centaine d'autos prestigieuses de 1850 à 1950 : Bugatti, Delage, Talbot, Citroën, Amilcar, Delahaye, Renault, Hotchkiss, de Dion Bouton, Peugeot, Panhard et Levassor, Zèbre, Delaunay Belleville, etc., presque toutes en état de marche grâce à des restaurations "maison", et dont certaines ont tourné dans des films, sans oublier les véhicules hippomobiles du XIXème siècle, les motos, une exposition de plus de 5 000 modèles réduits et dans 3 salons du château, une collection unique de 80 costumes traditionnels des pays les plus exotiques.

prospectus 1prospectus 2prospectus 3
prospectus du musée 

Le maître des lieux, Michel Dubec était un « pro » de l'automobile depuis toujours. Successivement mécano, vendeur, responsable commercial de Citroën pour la Mayenne, où il vendra les premières DS 19, il collectionne dès 1950 et, dans les années 70, se lance dans le commerce des anciennes. « J'en ai vendu des centaines, parfois des pièces rares, trouvées par petites annonces, ou en parcourant la campagne. »
En 1978, à Fiers, dans l'Orne, il ouvre un premier petit musée de 35 voitures sur 1.000 m², il sert de vitrine à la vente : « C'était un public de connaisseurs qui venait sur annonces, parfois de très loin, qui choisissait et discutait. »
En 1985, à la recherche d'un site plus beau et plus vaste, Michel Dubec découvre le château de Betteville, à vendre. En se séparant de quelques belles autos, il parvient à l'acquérir et à en financer la restauration. Dur et patient labeur ! La collection est installée d'abord sous chapiteau, puis dans une dépendance, qui sera agrandie, sur deux niveaux, en 1988.
Le Musée de la Belle Epoque ouvre en 1987, avec la collaboration de Bruno Dubec, le fils, et d'Alain Mesnildrey, le gendre. Une affaire de famille, en somme ! « Dès le début, ça a bien marché, avec 10.000 entrées en deux mois. En ce moment, la moyenne est de 25 à 30.000 entrées par an. » Joli résultat pour des indépendants, dont la démarche originale bouscule les habitudes ! Mais, si le musée de la Belle Epoque profite du caractère touristique de la région (à seulement 8 kilomètres de Deauville et quelques encablures du nouveau pont de Normandie), la réciproque est également vraie. L'une des raisons du succès ? « D'abord, on trouve ici beaucoup de voitures populaires, souligne Michel Dubec. Les gens, même non-spécialistes, sont contents d'identifier une Renault NN ou une 4 CV, comme celle qu'ils ont connue dans la famille. Et puis, on trouve aussi des motos et des voitures à chevaux. » A noter que le châtelain s'implique personnellement dans la visite, accueillant les visiteurs en début de parcours, leur résumant quelques chapitres de l'histoire de l'automobile e! leur faisant écouter l'orgue mécanique. Son autre passion : « J'ai toujours aimé les orgues, étant jeune ; ça me fascinait : je les dessinais, rêvant d'en posséder plus tard. Aujourd'hui, c'est un “plus” qu'on donne aux visiteurs. »

famille orgue Mortier
Alain Mesnildrey, Michel Dubec sur un taxi de la Marne (Renault AG 1911) et Bruno Dubec – orgue Mortier

photos et texte du journaliste Jacques Vassal issus du ivre “Musées automobiles de France” paru en 1996

J’ai visité ce musée le 22 juillet 1990.

1990.07.22-087.22 Delaunay-Belleville Rotschild 1912 (unique) 1990.07.22-087.23 calèche
Delaunay-Bellevlle Rotschild 1912 (modèle unique) – calèche

1990.07.22-087.24 calèche 1990.07.22-087.25 Delaunay-Belleville 22 CV 1911 de Joffre
calèche – Delaunay-Belleville 22 CV 1911 du Maréchal Joffre

1990.07.22-087.26 Bugatti petite royale 1990.07.22-087.27 Delahaye 135 M 1936
Bugatti 46 Petite Royale – Delahaye 135 M 1936

1990.07.22-087.28 Derby 1932 1990.07.22-087.29 Buick coupé 21 CV 1919
Derby 1932 – Buick Coupé 21 CV 1919

Autres photos du musée issues du livre “Musées automobiles de France” :

Ariès CC 42 1922 Bugatti 57 coach Ventoux 1937
Ariès CC 42 1922 – Bugatti 57 coach Ventoux 1937

Cadillac type 30 1912 Chrysler 30 CV 1947
Cadillac type 30 1912 – Chrysler 30 CV 1947

Citroën 11 BL 1951 Citroën SM 1971
Citroën 11 BL 1951 – Citroën SM 1971

Clément-Bayard 1910 équipée fruits et primeurs Delage D8 1931
Clément-Bayard 1910 équipée fruits et primeurs – Delage D8 1931

Delage DE 1921 Donnet-Zedel type G 1925
Delage DE 1921 – Donnet-Zedel ype G 1925

Facel III 1963 Ferrari 230 GTE 2 2 1963
Facel III 1963 – Ferrari 250 GT/E 2+2 1963

Ford T 1922 Panhard-Levassor X36 1922
Ford T 1922 – Panhard-Levassor X 36 1922

cyclecar Villard 1925 et Mochet CM 25 1958 camion Luc Court H4 1910
micro-voitures : cyclecar Villard 1925 et Mochet CM 25 1958 – camion Luc Court H4  1910

pompiers Laffly 1930 landau 1865 et omnibus
pompier Laffly 1930 – landau 1865 et omnibus 9 places

motocyclettes 
motocyclettes (Triumph 500 cc 1939, Alcyon 250 cc 1927, Terrot 350 cc HLG 1932, Terrot 175 cc FG 1925 et L 1928, Magnat-Debon 250 cc AM 1922 et Terrot 350 cc à side-car Bufflier 1936)

Le musée pratiquait aussi la location pour des cérémonies et la Delahaye 135M de 1936 a été louée pour le mariage d’une collègue de travail le 8 septembre 1990 :

1990.09.08-089.22 1990.09.08-089.28

Malheureusement, subissant le sort de nombreux musées automobiles, le musée de Pont-l’Evêque a fermé ses portes le 30 août 2007.

La Normandie (Haute et Basse) comptait cinq musées automobiles : Clères (76) près de Rouen, Le Bec-Hellouin (27), Pont-L’Evêque (14), Buis-sur-Damville (27), et l’éphémère musée du Havre (76) en 1988 situé dans un hangar près de l’aéroport. Après la fermeture de ce musée en 2007, plus aucun musée automobile n’existe en Normandie !

3 commentaires:

  1. il parait qu'il est définitivement fermé , c'est bien dommage

    RépondreSupprimer
  2. bonjour.
    Je suis la petite fille de Alain mesnildrey et Annie claire mesnildrey.
    le musée automobile a belle et bien été fermer définitivement.
    Le chateau a été revendu a un émir saoudien, Aucune idée de que va etre le chateau qui se dégrade de plus en plus. ( manque d' hygiène, pierre qui tombe, etc..)
    moi faisant parti de cette famille de se musée, voudrait essayer de le reprendre car c' est 'dégeulasse' de laissez se chateau comme sa.
    je trouve cette arctique assez complet, mais sacher que beaucoup d' autres personne ayant travailler dur pour se chateau.
    -annie claire mesnildrey ( ma mamie )
    -yvonne dubec
    et toute les autre génération.
    Merci beaucoup de votre attention.
    cordialement.


    océane.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,
      Merci pour votre témoignage et les compléments.
      J'espère que vous réussirez à reprendre ce château. Je ne comprends pas l'intérêt de l'acheteur du château si c'est pour le laisser se dégrader ! C'est navrant !
      Bon courage

      Supprimer