Depuis 1985, le parc automobile français des musées a vu la disparition de plus de 2000 véhicules de collection : autos, motos, utilitaires, camions, véhicules de pompiers et militaires, et de plus de 40 musées ou collections privées !
Créé par un professionnel de l’auto ancienne, le musée de l’automobile de La Clayette, dont la collection d’une quarantaine d’autos et de quelques motos et engins agricoles n’était jamais figée, était installé dans les dépendances d’un château du Beaujolais depuis 1979.
A 17 ans, Raymond Jolivet achète en empruntant une partie de la somme, sa première auto de collection : une Traction. Il n'a même pas encore son permis et cache la Citroën chez des amis. « A l'époque, se souvient-il, je passais pour un farfelu, même vis-à-vis de mon père, qui roulait toujours, par habitude, dans sa vieille torpédo B 14. » Peintre-plâtrier, puis chauffeur d'autocar, au cours de ses tournées notre homme trouve des autos à sauver. A 30 ans, il lâche les autocars pour faire de sa passion un métier : « J'avais récupéré une quinzaine d'autos, des Tractions surtout, une FIAT 509. Je me suis abonné aux revues comme Le Fanauto, j'ai revendu des modèles populaires pour d'autres plus prestigieux, comme une Delage D 8. Découvrant que je pouvais gagner ma vie en m'amusant, j'ai pensé faire cela provisoirement... et puis ça fait vingt ans que ça dure ! ».
Raymond Jolivet dans son espace de Chauffailles, avec une Ferrari F 40 : celle-ci est à vendre (prix demandé : 1 500 000 F), au contraire des autos du musée de La Clayette.
En 1975, il ouvre un espace de vente à Chauffailles, dans une ancienne filature. Jusqu'à 300 voitures y seront exposées, aux périodes les plus actives du marché. La spéculation fait monter les prix, en 1989-90 Raymond Jolivet investit, engage du personnel. Il vend jusqu'à 400 ou 500 voitures par an. Depuis 1991, le marché a chuté. Raymond Jolivet l'a subi de plein fouet et a fait redémarrer l'entreprise avec des objectifs révisés à la baisse. En compagnie du fidèle Pascal Druère, ils vendent désormais 50 à 70 voitures par an.
Situé à 12 kilomètres de La Clayette, sur la même route touristique du Brionnais, l'espace-vente de Chauffailles a été créé en 1975. Assisté du fidèle Pascal Druère, Raymond Jolivet y dispose en permanence d'un stock impressionnant de 120 à 150 voitures, représentant un peu tous les pays, toutes les époques et toutes les marques. Sportives, luxueuses ou populaires, elles sont révisées (mais non restaurées) et exposées avec leurs prix demandés. Ces voitures sont en général en bon état (mécanique et carrosserie) et la - saine - politique de la maison consiste à ne pas cacher d'éventuels défauts
Le musée, lui, a été créé en 1979 dans une dépendance du château de La Clayette (prononcez « La Clette »), à 12 kilomètres de Chauffailles, dans cette région du Brionnais où est né Raymond Jolivet : « Le château ne m'appartient pas, tient à préciser notre hôte. Je loue ces lieux depuis vingt ans à la famille propriétaire. J'y expose des autos que me confient des collectionneurs, clients et amis. ». Mais ici, on ne vend ni n'achète : on admire ! De la réplique Mercedes du film L”'As de As” à la 4 CV Brissonneau, la palette des styles est large « Ce qui m'attire dans une auto, c'est la ligne, le dessin plus que la technique ou Ia puissance. J'ai acheté une 4 CV Brissonneau, à 18 ans, parce que ce n'était pas banal Je n'aime pas faire comme tout le inonde. » Et pour les visiteurs de La Clayette, c'est l'assurance d'un musée pas comme les autres !
J’ai visité le musée de la Clayette et l’exposition-vente de Chauffailles le 19/08/1986 :
- Musée de la Clayette :
landau et berline 1830 - Victoria 1870 et coupé de ville 1840
Peugeot 601 DL 1934 - Hispano Suiza 1908
Rosengart LR4N2 1938-39 - Decauville 1898
- exposition-vente de Chauffailles :
La star de La Clayette (autrefois à l’expo-vente de Chauffailles), cinéma oblige ! Il s'agit d'une réplique de Mercedes 770 K équipée d'un moteur V8 Chevrolet, pour les besoins du film de. Gérard Oury, «L'As des As.» dont la vedette était J-P Belmondo. Cette fausse Mercedes - mais vraie voiture de cinéma - à elle seule vaut à La Clayette une partie de ses visiteurs
Autre vedette du cinéma, la Plymouth Fury 1958 du film “Christine”
Bugatti 57 1936 - Renault DG 1913
Delage D8 1932 - Austin Sheerline 1947
Oldsmobile S88 1958 - Mors SS 1914
Rolls-Royce Phantom I - Hispano-Suiza K6 1935
Autres photos issues du livre “Musée automobiles de France” :
Panhard et Levassor X 77 dite « Dynamic » (ici un modèle 1938), se distinguait entre autres par son moteur à six cylindres sans soupapes (d'où le logo « S S » sur la calandre), ses six places, sa conduite centrale décalée et ses doubles montants de pure-brise permettant (selon la « réclame » d'époque) une vision panoramique
Talbot T 15, 4 cylindres, 15 CV fiscaux (ici un coach, carrosserie usine, de 1938 lui aussi) faisait partie des modèles développés dans le cadre du redressement de la firme de Suresnes par Anthony Lago -
Rosengart LR 539 cabriolet dit « Supertraction », lancé en février 1939, empruntait (sans que le constructeur le mentionnât) son moteur à la Traction de Citroën, monté sur un châssis-plateforme caissonné. Sous-motorisée, vendue trop cher, cette élégante auto aux performances hélas bien modestes ne fut diffusée qu'à quelques dizaines d'exemplaires
Dino 246 GT (ici un modèle de 1972) reste une des plus belles et des plus utilisables sportives de collection. Le moteur V6 à doubles arbres à cames en tête, alimenté par trois Weber à double corps, réunit sophistication, chevaux, couple et... musique -
Jaguar type E, quand Jaguar la présenta au Salon de Paris 1961, ce fut là, comme à Londres et ailleurs, une sensation : avec le superbe 3,8 1. double arbre, six cylindres, dérivé du type XK, elle atteignait 240 km/h : la ligne était belle à couper le souffle. Ici une deuxième série, 4,2 litres, de 1968
Maserati Mexico, ainsi baptisée par la firme au trident en souvenir de la victoire de John Surtees (Cooper-Maserati) au Grand Prix du Mexique 1966, elle était pourtant propulsée par un moteur V8 et non un V12 comme sur les monoplaces anglo-italiennes. Elégante et luxueuse, elle était une des plus belles GT de la période. Ce modèle de 1970 a appartenu à l'acteur Kirk Douglas
Aero Type 50 1937, la marque tchèque Aero (qui allait produire après la guerre les Aerominor) se distinguait, entre autres, par l'utilisation de moteurs 2 temps. Le Type 50 de 1937, à 4 cylindres, n 'échappait pas à la règle. Avec une puissance de 50 chevaux, la version sport de cette traction avant atteignait les 120 km/h -
Minerva AC 1929, produite en Belgique, cette imposante Minerva AC 1929 à six cylindres, sans soupapes, « cubait » 5,9 litres. Ce coupé-chauffeur à 7 places pouvait (théoriquement) rouler à 110 km/h
Fiat 509 A 1925, en torpédo 4 places. Technique encore rare sur un modèle de cette époque, son moteur à 4 cylindres avait
une distribution par un arbre à cames en tête. Une 509 A figurait parmi les toutes premières acquisitions de Raymond Jolivet, dans les années 60 -
Checker, la marque américaine, spécialisée dans le taxi (longtemps les « yellow cabs » newyorkais furent l'apanage presque exclusif de la firme de Kalamazoo), présenta en 1964 la version 8 portes de son Aerobus. Le moteur était un 3,7 litres, à 6 cylindres à soupapes latérales de 81 chevaux, ou à culbuteurs développant 140 ch
Delaugère et Clayette 8 CV : La firme Delaugère et Clayette (celle-là, on ne pouvait pas la louper !) était installée, non pas dans le Brionnais, mais à Orléans. La 8 CV que voici, qui pouvait atteindre 80 km/h, était équipée d'un moteur à 4 cylindres et bloc borgne
4 CV Brissonneau 1 Lotz 1956 : Ce petit roadster équipé d'un moteur de 4 CV Renault, comme les premières Alpine ses contemporaines, est mignon comme tout, à défaut d'être très performant (110 km/h au maximum) -
Cadillac Eldorado Biarritz 1959 : le modèle est conforme à l'origine avec ses nageoires, ses feux arrière en forme de tubes de rouge à lèvres, son empattement de 3,30 m et son V8 de 325 ch
Hotchkiss AM 2 1931 : un faux-cabriolet, 4 cylindres, de 17 CV, qui représente l'époque classique du constructeur de Saint-Denis -
Inter 175 A 1956 : Cela ressemble à un Messerschmitt, mais ce n'en est pas tout à fait un. Celui-ci, français, n'a qu'un moteur de 175 cc
Singer Tourer 1951 : Non, ce n'est pas seulement une marque de machines à coudre ! Pendant les années d'immédiat après-guerre, les Singer furent d'amusantes petites sportives anglaises, jolies sinon très méchantes, qui cherchaient à disputer à MG ce secteur du marché automobile
Raymond Jolivet n'a pas oublié les motos et en a réuni une intéressante collection dans une salle spéciale. La plupart, récupérées dans la région, sont des modèles populaires de marques françaises, ce qui n'exclut pas quelques raretés.
motos : de gauche à droite et de haut en bas : Terrot, grand-bi, Alcyon, Cuiller 125 cm3 1950, Magnaf-Debon M2V 100 cm3 1957, Motobécane Z 125, BMW R 69 S 1966, Zundapp 600 1938, Stylson 250 cm3 (moteur JAP), New Map 500 cm3 1930 (fabrication lyonnaise), Monté 175 cm3…
En janvier 2003, le fils de Raymond Jolivet, Fabrice Jolivet reprend les rênes de l’affaire en annonçant le changement avec son propre logo, l’exposition-vente de Chauffailles devient l’Automusée du Beaujolais. Le 31 mars 2009, l’Automusée du Beaujolais de Chauffailles et l'Automusée du Forez de Saint Germain Laval ont fermé définitivement pour être transférés sur le nouveau site de La Boisse pour s'agrandir et devenir G.T.Spirit.
Yves Rebet (ancien directeur de l'Automusée du Forez pendant 4 ans), et Séverine sa partenaire reprennent le flambeau à La Clayette et vont hisser leurs couleurs sous le nom ACCLC (Automobiles de Collection du Château de La Clayette). C’est ainsi qu’au 1er Mars 2004, une nouvelle collection est annoncée, dans un local rajeuni en présentant une gamme depuis l’Ancêtre à la Contemporaine. Depuis janvier 2007, l’Exposition Vente n'est ouverte qu’aux propriétaires de Véhicules de Collection, aux acheteurs / vendeurs, aux Clubs, aux Professionnels mais plus au grand public.
La région Bourgogne – Franche-Comté, qui a compté jusqu’à 8 musées automobiles, n’en possède plus que la moitié. Le Musée automobile de La Clayette (71), l’automusée du Beaujolais à Chauffailles (71), Le musée Espera Sbarro à Pontarlier (25)et le Musée des voitures de chefs d'état à Sauvigny-le-Bois (89) ont fermé leurs portes. Il reste donc encore le Musée du Château à Savigny-les-Beaune (21), le Musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux (25), le Musée de véhicules anciens à Perrigny (39) et le Musée de l’auto et de l’attelage à Ancy-le-Franc (89).
Le Musée Espera Sbarro à Pontarlier (25) consacrait le travail de Franco Sbarro, ingénieur et designer automobile de génie. Entre modèles uniques tout droit sortis d'un rêve, voitures de légende restylisées, ce créateur a bouleversé les normes esthétiques du monde de l'automobile en alliant innovation technique et air du temps. Ce musée a fermé en 2007.
Bonjour je suis un ancien meccano de chez jolivet j ai des photos affiches etc pour complter votre story a bientot
RépondreSupprimerH r
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