Depuis les festivités des 500 ans du Havre en 2017, “Un été au Havre” revient tous les ans et la septième édition se déroulait du 24 juin au 17 septembre 2023. De nouvelles œuvres d’art et des expositions étaient à découvrir au gré de ses promenades.
Parmi les nouveautés d’”Un été au Havre 2023” :
Liberté, etc.
Sur le fronton de l'Hôtel de ville, Mathieu Mercier s'amuse à prolonger la devise républicaine "Liberté, Égalité, Fraternité" par douze mots se terminant par le suffixe "té" et évoquant le plaisir, le désir ou le savoir-vivre. "Volupté, diversité, curiosité, sensibilité, créativité, virgilité, encoraté, porosité, subtilité, simplicité et sérénité", viennent ainsi encadrer les principes républicains avec humour et légèreté, dans une démarche habituelle de l'artiste : analyser des contextes et opérer des décalages qui obéissent à des principes ou des règles simples. L'œuvre devient un véritable jeu de mots à l'échelle architecturale, épousant le rythme des colonnes du célèbre monument d'Auguste Perret et Jacques Tournant.
It Owl et Buffalo Croc
Taillées dans la pierre, deux sculptures de Stefan Rinck prennent place en face de l'Hôtel de Ville. It Owl (2021), du haut de ses 4,30 mètres, est accompagnée de Buffalo Croc (2022), œuvre et banc à la fois. Représentatives des sculptures habituellement réalisées par l'artiste, ces deux figures convoquent des créatures diverses, qui tirent leur inspiration des mythes anciens, bestiaires médiévaux et légendes aztèques, mais qui puisent aussi de manière iconoclaste dans la pop culture, les emojis ou l'histoire du cinéma. Drôles, étranges et chimériques, les idoles bigarrées de Stefan Rinck brouillent nos histoires contemporaines et semblent réconcilier des formes et des mémoires en apparence contradictoires.
Coup de vent
Coup de vent se compose de vêtements figés dans de la résine et suspendus dans des rues du centre Perret, comme si une véritable bourrasque les animait. Avec ce geste en apparence simple, Emma Ertzscheid projette au Havre l'atmosphère de certaines villes d'Italie ou du sud de la France au milieu du vocabulaire de l'architecture d'Auguste Perret. Avec leurs multiples formes et couleurs, leurs différentes histoires, les vêtements choisis par l'artiste nous parlent de la vie quotidienne, des différentes origines sociales, des rencontres impromptues entre la tenue de l'ouvrier, de l'étudiante, du cadre supérieur ou de l'écolier, etc. Derrière l'apparente banalité des objets qui flottent ainsi, suspendus sur des cordes à linge, c'est aussi pour elle une façon de montrer l'envers d'un décor social, de mettre en lumière cet espace "frontière" du vêtement qui nous représente aux yeux des autres et qui nous colle une étiquette, une place bien définie au sein de la société.
Mind and senses purified
Combinant des références à l'Histoire et à la culture populaire, l'installation Mind and Sensés Purified est intitulée d'après le refrain de la célèbre chanson de clubbing Freed From Désire, de la chanteuse Gala. L'artiste Léo Fourdrinier a mis en place des gradins qui permettent aux visiteurs de s'asseoir face au port de plaisance : à droite, un point de vue inédit s'ouvre sur la mer, tandis que la ville se dévoile à gauche. Les gradins sont ornés de l'inscription « Mind And Sensés Purified », représentée en lettres lumineuses. La phrase qu'on pourrait traduire littéralement par "Esprit et sens purifiés" s'interprète à ce point précis de rencontre entre la ville et la mer. D'après la chanteuse : « "Freed from désire" est une prière.
Coupes
Isabelle Cornaro s’est inspirée de l’église Saint-Joseph pour créer deux œuvres : en ouverture de la saison, elle métamorphose les grandes baies vitrées de la gare du Havre en s’inspirant du nuancier de couleurs des vitraux de l’église. Pour la clôture de la saison l’artiste a dévoilé une œuvre-hommage à la flèche de Saint-Joseph, sous la forme d’une sculpture.
Palinopsie
Palinopsie est une sculpture en verre et acier de Fleur Helluin qui se base sur les plans du Regelbau M272, une casemate pour batterie de marine, dont plusieurs exemplaires ont été construits en Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale. La casemate, bâtiment de mort, renaît en un volume de lumière. Les murs de béton ont été remplacés par les vibrations des couleurs en mouvement et le cœur du bâtiment a troqué le canon pour un vide que le public peut occuper.
Le titre Palinopsie désigne un phénomène optique caractérisé par la persistance anormale ou la réapparition des images après disparition de celle-ci. Le Regelbau M272 se prête particulièrement bien à cette vision. Esthétiquement fort, il est composé de différents plans géométriques permettant sa transformation en une structure architecturale inédite, comme une sœur lumineuse et vivante de ce bâtiment de guerre.
La Ville qui n’existait pas
Grâce à des intelligences artificielles alimentées par les archives photographiques de la ville, Grégory Chatonsky a créé des images d’une ville qui ressemble au Havre, comme si a réalité avait emprunté un autre chemin que celui que nous connaissons. Elle sont à découvrir sur 25 frontons d’immeubles du bailleur social Alcéane.
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