Depuis 1985, le parc automobile français des musées a vu la disparition de plus de 2000 véhicules de collection : autos, motos, utilitaires, camions, véhicules de pompiers et militaires, et de plus de 40 musées ou collections privées !
En 1966, à Montélimar, Pierre Croullet fonde une société de transports qui porte son nom. Avec passion, il va développer sa firme qui comptera une flotte de plus de 1 000 cartes grises. Pour ce faire, il travaille "comme un fou", et ne se permet qu'un plaisir : collectionner les voitures qu'il aime. Comme son activité professionnelle le porte souvent à l'étranger, et notamment aux Etats-Unis, il ramène des voitures américaines de ses voyages. Et comme l'homme est un Méridional, il aime le soleil, la vie, le vent : il n'achète que des cabriolets. Il ne manquait aux époux Croullet qu'un peu de temps pour profiter de leurs belles autos, quand un groupe proposa à Pierre le rachat de sa firme. C'est ainsi qu'est inauguré le 24 avril 1993 le musée de Sanary, de la concordance d'une passion, d'une collection et d'une disponibilité nouvelle.
« Mes autos ne sont pas des fossiles », aime à déclarer Pierre Croullet, qui assure que toutes les voitures sont en état de marche, prêtes à prendre la route. Plus que perfectionniste, il veille quotidiennement sur son "trésor". Et quand il justifie son choix, il ajoute : « Si j'ai choisi, en priorité, des voitures américaines, c'est qu'elles étaient - à époque égale - en avance sur les européennes ». Ce qui ne l'empêche pas de posséder dans sa collection quelques belles voitures françaises, décapotables bien sûr. Pourtant, une voiture du musée échappe à la loi du cabriolet : une berline Talbot T26 de 1949. Chaque règle stricte ne doit-elle pas posséder son exception ?
l’équipe du musée : autour de Pierre et Christine Croullet, Gisèle Sostegni, Alain Maquigny et Solange Seguin dans une Buick 1910
Texte de Dominique Pascal issu du livre “Musées automobiles de France” paru en 1996
Le musée des cabriolets et roadsters de Sanary-su-Mer était l'émanation directe du Centre International du Cabriolet et du Roadster, dont la mission essentielle est la promotion du véhicule de collection à travers une approche sélective et élitiste de l'automobile. En effet, on ne trouvait dans ce musée que des cabriolets, des roadsters et des modèles sport course, ces véhicules représentant à chaque époque le sommet de la technique et de l'esthétique. Ainsi, un demi-siècle de l'histoire automobile était évoqué en découvrant une soixantaine d'automobiles de nationalités française, américaine, anglaise, allemande et italienne. Ces objets d'art étaient exposés dans un bâtiment à l'architecture néo-classique qui interpellait le visiteur, dans une ambiance rétro et nostalgique.
prospectus en 1993 – affiche du musée, peinte par François Chevallier
J’ai visité ce musée le 30 décembre 1993.
Stephens 1920 et 1922, peut-être les dernières survivantes de la marque – Buick 1910
Autres photos du musée issues du livre “Musées automobiles de France” :
Amilcar CGSS – Bugatti Type 44 1927 carrossée par Derouault et Jongen
Buick Master 6 1929 – Chevrolet Corvette 1958
Delahaye 135 MS 1948 carrossée par Henri Chapron – Delahaye 135 MS roadster Figoli
Ford T 1926 – Ford V8-68 1936 et Ford Mustang 1966
Georges Irat 1935, dotée d’une traction avant – Jaguar MK IV cabriolet Mylord 1948
Lorraine-Dietrich 1924 – Mercedes 190 SL 1961
MG PB 1936 – Simca 8 Sport 1951
Simca Deho – Singer 1957, ex-voiture de Françoise Sagan
Studebaker Dictator 1932, Ford V8-18 1932 et Cadillac 1929
Malheureusement, subissant le sort de nombreux musées automobiles, le musée de Sanary a fermé le 30 septembre 1997. Après un bon départ, la fréquentation du musée s'est essoufflée. De plus, ne présenter que des cabriolets, roadsters et quelques voitures de course d'avant-guerre conférait au musée un côté élitiste. Pierre Croullet, son propriétaire, a dû se rendre à l'évidence et a décidé de vendre une partie de sa collection pour régler sa succession. Une quarantaine de voitures (Alfa Romeo 2500 SS 1948, roadster Bentley 1936, Bugatti 37...) sur les cinquante exposées ont ainsi été dispersées le 7 octobre 1997 à Paris par l'étude de maître Poulain.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur comptait sept musées automobiles, deux ont fermé leurs portes, ceux de Sanary-sur-Mer (83) et de Mougins (06). On pourra néanmoins continuer à visiter l’Estanco à Serres (05), le musée automobile de Provence à Orgon (13), le Citromuseum à Castellane (04) consacré comme son nom l’indique aux Citroën, le Musée de la Nationale 7 à Piolenc (84) qui n’est pas un musée consacré uniquement aux autos et la “Collection de S.A.S. le Prince de Monaco” (pas tout à fait en France), dont une partie de la collection a cependant été vendue !
Bonjour Didier,
RépondreSupprimerJe m'appelle Héléna Garnier et je vous écris au nom d’Altaya pour vous proposer une collaboration. Pourriez vous me contacter par email sur helena.garnier@sb.digital en reprécisant le lien vers votre blog ?
Merci d'avance pour votre réponse, Bien à vous,
je vois que d'autres ont eu la même idée que moi : pourquoi agrandir avec un musée de la miniature auto
RépondreSupprimer