Après 1965, 1975, 1985, 2010, 2012, 2017, nous voilà de retour au fameux mont Saint-Michel, monument mondialement célèbre, classé monument historique en 1862 et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. Le site est néanmoins une commune de la Manche (orthographiée Mont-Saint-Michel) peuplée de 25 Montois en 2024 (jusqu’à 1180 en 1851 !).
L’archange Michel étant apparu par trois fois en songe à Aubert, évêque d’Avranches, celui-ci fonda en 708 sur le Mont Tombe un oratoire que remplaça une abbaye carolingienne.
Le Mont Saint-Michel est un îlot granitique d’environ 900 mètres de tour et 80 mètres de haut.
La digue-route a été construite en 1879 et de 1901 à 1938 le chemin de fer arrivait au Mont Saint-Michel.
carte postale de 1920 issue du web
Lors de notre visite en 1985, le parking était encore gratuit mais signe des temps de profit vénal, en 2010 on devait désormais s’acquitter de 5 € pour 5 minutes ou pour la journée sauf après le début de la marée montante où l’on recommandait alors aux automobilistes garés sur le parking inférieur de déplacer leur voiture sur le parking supérieur insubmersible.
Des projets de désensablement du Mont et de son retour à son aspect maritime ont exilé le parking à 3 kilomètres avec un système de navettes.
Si je m’étais plaint du prix du parking à 5 € forfaitaires en 2010, au moins on se garait au pied du Mont, depuis le 28 avril 2012, le parking est à 3 km, coûtait ironiquement 3 € pour une heure soit même pas le temps nécessaire pour faire l’aller-retour jusqu’au site, donc il fallait débourser 8,50 € de 1h01 à la journée. En 2024, la première demi-heure est devenue gratuite (!) et les tarifs ont grimpé jusqu’à 25 € en haute saison de 6h01 à 24 heures ! Les navettes gratuites ne parcourent qu’une partie du chemin, les autres sont payantes… En 2012 les commerçants se plaignaient et certains proposaient de signer une pétition contre ce nouvel ”accueil”. 11% de fréquentation en moins a été enregistré depuis avril 2012. Évidemment tout cela n’a servi à rien !
Le meilleur plan est de se garer à Beauvoir et d’emprunter le chemin à pied (ou en vélo) qui conduit en une heure au mont Saint-Michel en longeant le Couesnon et rien n’empêche d’utiliser néanmoins les navettes gratuites. On peut aussi se diriger après les parkings et Beauvoir, vers un panorama, d’où l’on peut avoir une superbe vue sur le Mont d’un petit pont sur la rivière près d’une aire de jeu et d’un petit parking gratuit. Un chemin permet d’aller au Mont en vélo mais rien n’empêche d’y aller à pied.
le Couesnon (un peu moins à sec en 2012 qu’en 2024 !)
le barrage sur le Couesnon
arrivée au mont Saint-Michel
On arrive au mont Saint-Michel par la montée classique, la Grande Rue, bordée de maisons anciennes des 15ème et 16ème siècle, de boutiques et restaurants dont le célèbre restaurant de la Mère Poulard où l’on peut voir les cuisiniers préparer les omelettes dont les prix vont de 39 à 95 € (en 2024) ! Sans oublier les biscuits de la même marque à 9 € la boîte de 250 g (en 2012).
le restaurant de la Mère Poulard On passe le pont-levis et selon le temps et les humeurs on peut monter à l’abbaye ou sur les remparts des 13ème au 16ème siècles où la promenade sur le chemin de ronde offre de belles vues sur la baie, particulièrement de la tour Nord d’où l’on distingue très bien le rocher de Tombelaine. On peut y observer la marée montante à la vitesse d’un cheval au galop selon la légende, qui entoure le Mont et recouvrait autrefois les parkings inférieurs, surtout aux grandes marées d'équinoxe, 53 jours par an, pendant quelques heures où le Mont Saint-Michel redevenait une île.
le pont-levis - le rocher de Tombelaine les remparts
gargouilles
maisons typiques à tuiles de bois entre autres
Deux ans et demi après, en 2012, puis de nouveau en 2024, nous avons visité l’abbaye et “la Merveille” (entrée 9 € en 2012, 13 € en 2024, gratuit pour chômeurs et handicapés). Ce nom désigne les superbes bâtiments gothiques qui occupent la face Nord. La partie Est de ces constructions, la première édifiée entre 1211 et 1218, comprend de bas en haut l’aumônerie (15), la salle des Hôtes (7) et le Réfectoire (6). Dans la partie Ouest construite entre 1218 et 1228 leur correspondent le cellier (16), la salle des Chevaliers (14) et le cloître (5). Extérieurement la Merveille a l’aspect puissant d’une forteresse tout en accusant, par la noblesse et la pureté des ses lignes, sa destination religieuse.
L’entrée se fait par la salle des Gardes (1), lieu d’accueil des pèlerins. Après avoir gravi le Grand Degré (2), escalier qui chemine entre l’église et les logis abbatiaux construits entre le 14ème et le 16ème siècle, on arrive à la terrasse de l’Ouest, la terrasse du Saut-Gaultier (3). Cette terrasse est constituée du parvis primitif de l'église abbatiale (4) et des trois premières travées de la nef détruites au XVIIIème siècle après un incendie. La façade classique a été reconstruite en 1784. De là, on a une vue générale sur la baie, du rocher de Cancale, à l'ouest et en Bretagne, jusqu'aux falaises normandes à l'est. On peut aussi apercevoir deux massifs granitiques, le Mont-Dol à l'ouest dans les terres et l'îlot de Tombelaine au nord. Au large, on distingue l'archipel des îles Chausey d'où provient le granit qui a permis de construire l'abbaye. Enfin, la terrasse offre un point de vue unique sur la flèche néogothique du clocher érigée en 1897 et surmontée par la statue en cuivre doré de saint Michel.
l’église abbatiale - l'archange saint Michel
L'église abbatiale (4), commencée en 1023, fut installée au sommet du rocher et repose en partie sur quatre cryptes édifiées sur la pente. La nef romane présente une élévation à trois niveaux : arcades, tribunes et fenêtres hautes. Elle a toujours été couverte d'une charpente. Le chœur roman, écroulé en 1421, a été reconstruit après la guerre de Cent Ans en style gothique flamboyant.
maquette du mont Saint-Michel
l’abbaye
Le cloître gothique (5), situé au sommet de la Merveille, est comme suspendu entre ciel et mer. Les arcades des galeries soutenues par de ravissantes colonnettes disposées en quinconce comportent des sculptures remarquablement fouillées dans un décor de feuillage orné de formes humaines et d’animaux.
le cloître
Dans le réfectoire (6) règne une belle lumière diffuse qui ne peut provenir des baies du mur du fond. Pour éclairer la salle sans affaiblir la muraille soumise à la forte pression de la charpente, l‘architecte a ménagé des ouvertures très étroites et très hautes au fond d’embrasures. Une voûte lambrissée couvre l’ensemble. Dans cette salle les moines prenaient leur repas en silence, pendant que l'un d'eux, depuis la chaire du mur sud, faisait la lecture.
La salle des hôtes (7) de 35 mètres de long aux voûtes gothiques présente deux nefs séparées par de fines colonnes. Cette salle, qui se situe exactement sous le Réfectoire, était divisée en deux par un grand rideau de tapisseries : une partie servait de cuisine avec deux cheminées et l’autre de salle à manger. L’abbé y recevait les rois (Saint-Louis, Louis XI, François Ier) et les visiteurs de marque. On peut imaginer le faste de certaines réceptions.
La crypte des gros piliers (8) du milieu du 15ème siècle est la plus impressionnante des trois cryptes qui supportent le croisillon et le chœur avec ses 10 piliers en granit de 5 mètres de tour.
crypte des gros piliers
La crypte romane Saint-Martin (9) est élevée peu après l'an 1000 pour servir de fondation au bras sud du transept de l'église abbatiale. Elle présente une voûte d'une portée impressionnante de 9 mètres.
La grande roue (10), installée en 1818, servait à faire monter des charges et des provisions et était mue par 5 à 6 prisonniers à l’époque où l’abbaye servait de prison.
La chapelle Saint-Étienne (11) est située entre l'infirmerie, qui s'est effondrée au début du XIXème siècle, et l'ossuaire des moines. Elle était destinée à la toilette mortuaire et à la veillée avant l'inhumation des moines défunts.
la chapelle Saint-Étienne Dans l’ancienne abbaye romane dont les voûtes marquent la transition entre le roman et le gothique, l'escalier nord-sud (12) donne sur le promenoir des moines (13). Appartenant au monastère roman, cette longue salle à double nef est voûtée de croisées d'ogives : cette innovation annonce la naissance de l'art gothique au milieu du XIIème siècle.
promenoir des moines La salle des chevaliers ou Scriptorium (14) très vaste (26x18 mètres) est divisée en quatre vaisseaux par trois rangs de robustes colonnes. Construite pour porter le cloître, cette grande salle gothique était destinée au travail d’enluminure, de copie de manuscrits ou à la lecture et l'étude des textes religieux ou profanes par les moines.
On descend ensuite à l'aumônerie (15), salle gothique établie au premier niveau sous la salle des Hôtes. C'était dans ce lieu que les moines accueillaient les pauvres et les pèlerins de toutes conditions. La visite se conclut par la salle de l'ancien cellier (16), qui servait au stockage de la nourriture, hissée par une grande roue disparue. C'est aujourd'hui la librairie-boutique de l'abbaye.
Belles photos du Mont Saint Michel. J'ai été manger l'omelette de la Mère Poularde(elle est très bonne) !!!!
RépondreSupprimerElle le devrait ! Moi aussi parait-il mais il y a 45 ans et je n'en ai aucun souvenir !
RépondreSupprimerla mére poulard pas poularde
RépondreSupprimeret non elle n'est pas bonne c'est un attrape tourise elle est bien loin la VERITABLE omelette de la mere POULARD maintenant c'east que du business omelmette rechauffée au micro onde
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerMoi et ma femme avons été visité l'année dernière le mont St Michel étant en vacance à St Malo. J'y avais été lorsque j'étais petit et j'en gardais un très bon souvenir. J'ai donc voulu faire découvrir cet endroit magnifique à ma chère et tendre en ayant prévu un repas chez l'indispensable restaurant de la Mère Poulard. Malheureusement le Mont St Michel n'existe plus, il a été remplacé par Disney land, tous est Payant même l'accès, de faux musés avec deux ou trois maquettes de navires sales et délabrées en vitrines débouchant sur des magasins ou on vend même des tours Eiffel! Quand au restaurant c'est une honte national qui mériterais que la répression des fraudes y fourre son nez. Un homard à 25€ les 100% grammes avec un aquarium vide, un restaurent sale et délabrée avec de la cuisine congelée, une mise en scène pour arnaquer les touristes, une carte et des tarifs abusifs et mal renseignés et j'en passe...
Je recommande donc fortement le mont à ceux qui ont du temps et de l'argent à perdre. Il n'y a absolument plus rien à voir là-bas. Laissez-ça aux touristes asiatiques il y a tellement d'autres belle choses à visiter en Bretagne et en Normandie.
Pour notre part nous n'y remettrons jamais les pieds tant que le Maire (apparemment propriétaire d'une trentaine de commerces et dirigeant du mont) n'aura pas changé sa politique d'industrialisation et de profits! Résumé en un seul mot "Inadmissible".
Bonjour,
SupprimerMerci de ce témoignage, et encore vous y êtes allés l'année dernière car depuis le 28/04/2012 c'est encore pire ! J'en reviens. Certains commerces demandent même à signer une pétition contre ce nouvel "accueil" ! On ne peut plus y accéder en voiture, le parking (payant bien sûr !) se trouve à 3 km. Il coûte 3 € pour une heure, mais c'est à peu près juste le temps qu'il faut pour l'aller-retour à pied (même en navette) jusqu'au Mont ! Donc il faudra s'acquitter de 8,50 € payable uniquement en CB, heureusement que je n'y étais pas seul, je ne possède pas de CB ! Certaines navettes sont gratuites, pas toutes, seulement celles qui font la moitié du chemin, c'est déjà cela.
Ceci dit on peut passer les parkings, traverser Beauvoir et prendre la direction du panorama. D'un pont sur la rivière d'où on a une superbe vue sur le Mont Saint Michel, où se trouve aussi une aire de jeux, on peut se garer sur un petit parking gratuit et tant qu'à y aller à pied, emprunter le chemin des vélos, c'est un peu plus long mais économique !