La petite ville d’Eu, située aux confins de la Seine-Maritime (76), à 32 km au nord de Dieppe, entre la mer et la forêt, est peuplée d’environ 6700 Eudois.
En face de la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Laurent, se dresse le château commencé en 1578, à la place de l’ancien château où Guillaume le Conquérant épousa Mathilde de Flandre en 1050, et qui fut entièrement détruit en 1475 par Louis XI.
la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Laurent – le château d’Eu
Ce château est la propriété de la ville d’Eu depuis 1964 et abrite depuis 1973 la mairie et le musée Louis-Philippe.
Profitant de la 14ème exposition de véhicules de collection qui avait lieu le 27 août 2022, nous avons visité ce musée et une partie du parc du château.
Adresse : Musée Louis-Philippe, Place Isabelle d’Orléans-Bragance, 76260 Eu
Horaires 2022 : du 16 mars au 6 novembre, de 10h00 à 12h00 (caisse fermée à 11h30) et de 14h00 à 18h00 (caisse fermée à 17h30). Fermé le mardi toute la journée et le vendredi matin.
Tarifs 2022 : 5 € (> 16 ans), 2 € (6 à 16 ans)
Site web : https://www.chateau-eu.fr/index.php
Le château-musée Louis-Philippe
buste de Louis-Philippe (marbre, 1845) –
la pendule des Trois Grâces : Réalisées grâce à la « machine à réduire » d'Achille Collas, Les Trois Grâces sont la réplique du groupe sculpté de Germain Pilon, exécuté pour le monument pour le cœur du roi Henri II installé dans la chapelle des Valois à l'abbaye de Saint- Denis. Il peut être admiré maintenant au département des sculptures du Musée du Louvre. Les trois faces du piédestal s'ornent des initiales des nouveaux époux ainsi que des armoiries du Brésil et de la maison d'Orléans. Le pendule est un cadeau de mariage du duc d'Aumale à son neveu Gaston d'Orléans, comte d'Eu, qui épouse à Rio de Janeiro, en 1864, Isabelle de Bragance, princesse héritière de l'Empire du Brésil. La pendule revient en France avec ses propriétaires, après 1889, date à laquelle l'Empire brésilien devient une république. Elle rejoint quelques années plus tard le château d'Eu racheté par le couple impérial.
tableau “Les Derniers moments de Louis XIII” – arbre généalogique simplifié d’après le tableau
- Le petit salon
le petit salon : huile sur toile du comte et de la comtesse de Paris, mobilier en acajou
- Le grand salon
le grand salon : bustes en plâtre de la reine Victoria et du prince Albert de Saxe-Cobourg, huile sur toile de Louis-Philippe, meuble de la princesse Clémentine, ensemble de mobilier
- L’ascenseur
Ce curieux aménagement trouve probablement son origine dans les aménagements faits à l'office au premier étage. Cet espace est en effet entièrement repensé par Viollet-le-Duc dans les années 1870. Des mémoires de travaux nous apprennent qu'un monte-plat et un monte-charge sont prévus pour le desservir. L'ascenseur est probablement le monte-charge imaginé à l'époque mais modifié au 20ème siècle, notamment par l'ajout d'une grille. Cet équipement fonctionne de manière manuelle, mais un système de contrepoids facilite la tâche à son utilisateur.
Assiette plate et plateau aux armes Orléans-Bragance (Maison Christofle, métal argenté, dernier tiers du 19ème siècle/Début du 20ème siècle, don de l'Association des Amis du Musée Louis-Philippe, grâce à la Fondation Geneviève Get, objets décorés des armoiries utilisées par le comte et la comtesse d'Eu suite à leur mariage en 1864. Ils habitèrent le château d'Eu de 1905 à leur mort, au début des années 1920), Objets de toilette destinés au château d'Eu (Maison Pillivuyt, porcelaine, dernier tiers du 19ème siècle, don de l'Association des Amis du Musée Louis-Philippe, grâce à la Fondation Geneviève Get, oObjets commandés à l'époque où le comte de Paris (1838-1894) était propriétaire du château.
- La chambre
- La salle de bain
la salle de bain : chaise ce convalescence fin 19ème/début 20ème, pot à eau en porcelaine, éléments de toilette au monogramme du comte de Paris, bidet en porcelaine, chaises légères en merisier
- La chambre dorée
Cette chambre est la seule du château à conserver encore ses boiseries peintes du XVIIème siècle. Le chiffre de la Grande Mademoiselle (Anne-Marie-Louise), fille de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, est répété sur les murs et le plafond. L'appartement est occupé par la Grande Mademoiselle, puis par le duc de Penthièvre, grand-père maternel de Louis-Philippe, par la sœur de ce dernier, Madame Adélaïde, dans la première moitié du XIXème siècle. Le parquet de marqueterie date de cette époque. Y résident par la suite le comte de Paris, puis la comtesse d'Eu. Le comte de Paris demande à son architecte Viollet-le-Duc de compléter le décor mural, orphelin de ses portraits peints. Ceux-ci ornaient la partie supérieure des murs, au-dessus de la corniche médiane, mais avaient été emportés dans l'exil anglais de Louis-Philippe, après 1848. Le mobilier en palissandre est également l'œuvre de Viollet-le-Duc et est réalisé par l'ébéniste Ternisien.
la chambre dorée : plâtre d’Amélie d'Orléans, future reine de Portugal, vers 1886, huile sur toile de la Grande Mademoiselle tenant le portrait de son père, Service en opaline époque Louis-Philippe, bronze de Henri IV enfant, vers 1886
- La donation Albert Court
Cette salle est consacrée à le donation du Docteur Albert Court. Celle-ci, officiellement acceptée par la viIIe d’Eu en février 2013, compte prêt de 140 objets au ensemble de pièces, dont une grande partie concerne les arts de la table.
Au début des années 1990. le Docteur Albert Court (1933-2017) découvre le château d’Eu puis devient administrateur de l'Association des Amis du Musée Louis-Philippe. Celle-ci le choisit comme vice-président en 2003. C’est en véritable mécène que le Docteur Albert Court m a fait pendant une vingtaine d'années de multiples dons à la ville d'Eu pour son musée. A ce titre, lui avait été remise en 2003 la médaille de la ville. Sa générosité a connu son point d'orgue avec la donation de son exceptionnelle collection personnelle de prés de 140 objets et lots en 2013.
Cette donation est constituée d'un grand nombre de pièces de porcelaine, issues de la Manufacture de Sèvres achetées afin de constituer des ensembles parfaitement à même de nous faire apprécier toute la beauté de la table de Louis-Philippe à Compiègne, Fontainebleau, Saint-Cloud, et bien sûr à Eu. Les pièces d'orfèvrerie Christofle qui ornent les vitrines ont été spécialement exécutées pour le château d'Eu à la demande de Louis-Philippe.
les services royaux -
la donation Albert Court : seaux à bouteille, verres, carafes, demi-bouteille, bouteille de vin au chiffre de Louis-Philippe, plateau, porcelaines provenant de la manufacture de Monginot, … -
… assiette plate, pot à sucre, pièce du service du château de Mandan, bol et soucoupe du service chinois, assiette plate au chiffre de Louis-Philippe
3 assiettes plates du Service de la table du Roi du château de Trianon, 2 compotiers du Service de la table du Roi au Château de Bizy, 12 couteaux de table en argent aux armes royales, service à découper en argent aux armes de Louis-Philippe, 6 cuillères aux armes royales, 12 fourchettes aux armes de Louis-Philippe -
fac-similé du menu du 22 octobre 1885
coffret à bijoux en porcelaine, bronze et laiton de 1846 : chaque face est ornée d’une plaque de porcelaine dont le centre est décoré d’une résidence royale : Château de Fontainebleau, Palais des Tuileries, Château d’Eu, Château de Saint-Cloud et Château de Neuilly -
Coffre de rangement en chêne, époque de la Monarchie de Juillet (Don de l'Association des Amis du Musée Louis-Philippe, 2004). Cette malle servait pour le rangement de deux grands plats à viande et d'une grille à poisson. Le coffre est au nom du duc de Nemours, fils de Louis-Philippe, dont on trouve la marque peinte au pochoir.
pièces du service destiné au château d’Eu, poivrier, timbale -
Madame Adélaïde, sœur du roi Louis-Philippe, seau à bouteilles en porcelaine
- La salle à manger de famille
Dans cette salle à manger, on peut remarquer sur les murs la suite de tapisseries Du Berger Fidèle issues des manufactures d’Oudenaarde (Flandres) et datant du XVIIIème siècle. Elle remplace un ancien salon : jusqu’à l’époque de Louis-Philippe, u grand appartement occupait les 4 grands pièces situées au Nord de l’escalier d’honneur, au premier étage. Cet espace fut divisé pour créer une nouvelle organisation des pièces. Le noyau en a été sauvegardé pour créer les appartements de Madame Adélaïde, centrés autour de la chambre dorée. Les 2 premières salles changèrent de fonction pour devenir le salon de famille et cette salle à manger.
la salle à manger de famille : plâtre du roi Louis-Philippe, marbre de la reine Marie-Amélie, plâtre de Jeanne d’Arc, huile sur toile de Auguste Marie Jeanne de Baden-Baden, duchesse d’Orléans, énorme lustré en bronze doré
- Le salon de famille
Le salon de famille tel qu’il est actuellement est à la croisée de l'époque “comte de Paris” et celle qui a vu arriver le comte et la comtesse d'Eu.
La chute de l'Empire brésilien en 1889 contraint les membres de la famille impériale à ‘exil. L’empereur Pedro II s'éteint deux ans plus tard à Paris. Sa fille Isabelle et son époux, Gaston d'Orléans, titré comte d'Eu et petit-fils de Louis-Philippe, achètent en 1905 le château d'Eu. Ils s'installent dans un édifice parti en fumée presque pour moitié en 1902. Un chantier considérable s’ouvre alors, et qui sera achevé par leur fils Pierre. Celui-ci s'installera avec sa famille dans le château à la mort de ses parents, au début des années 1920.
le salon de famille : huiles sur toile et reproduction d’un tirage albuminé ancien de l’empereur Pedro II, huiles sur toile du comte et de la comtesse d’Eu, du Prince Pierre en robe de baptême, du Prince Antoine, d’une vue du Tréport, de Marie-Amélie âgée, du duc de Nemours, marbre de Maria II, reine du Portugal, plâtres de la duchesse d’Alençon et de la duchesse de Nemours – plâtre de Philippe d’Orléans, le Prince de Joinville, fils de Louis-Philippe et Marie-Amélie
- L’escalier
- La galerie de Guise
Les origines de la gâterie de Guise remontent au XVIIème siècle. A cette époque, la Grande Mademoiselle dote le château d'une série de portraits de famille. Elle est complétée et réorganisée par louis-Philippe au XIXème siècle avec pour point d'orgue la galerie de Guise. Les murs sont couverts de boiseries encadrant des portraits peints des membres les plus illustres de cette famille originaire de Lorraine, à l'origine de la construction du château d'Eu. Cette galerie est l'espace le plus luxueux du château, souvent utilisée pour des soirées familiales ou de grandes réceptions.
Le décor de le galerie disparaît lors de l’incendie du château en 1902. Les tableaux semblent avoir été retirés à cette époque. Pendant une grande partie du XXème siècle, c’est la bibliothèque du comte et de la comtesse d'Eu qui prend place Ici.
En 2001, la ville d'Eu, aidée par te Fonds National du Patrimoine, l’État, te Conseil Régional de Haute-Normandie et le Conseil Général de la Seine-Maritime, a pu racheter une collection de 141 portraits qui comprenait la totalité de la galerie de Guise. Le chantier de restitution des décors de la galerie a suivi.
- La bibliothèque
livre : galeries historiques de Versailles – tableau de Marie-Caroline de Naples, reine de Sicile
le Miracle d’Ourique de Domingos Antonio de Sequeira : huile sur toile de 1793. Cette scène précède une célèbre bataille qui eut lieu le 25 juillet 1139 dans la campagne d'Ourique, actuel Alentejo, au sud du Portugal. Il s'agit d'un moment important de l'histoire du Portugal qui marque la naissance de l'indépendance du pays. La légende veut que Dieu soit intervenu en faveur des Portugais. Le tableau montre en effet le Christ apparaissant à celui qui deviendra le roi Alphonse Ier après cette victoire contre les armées maures. -
vases représentant le château d’Eu
- La berline de Jean V de Portugal
berline de Jean V de Portugal de 1727 : Cette berline a été commandée par le roi Jean V de Portugal (1707-1750), protecteur des arts et des sciences. Construite entre 1725 et 1729, elle était attachée à la personne du Roi puis à celle de l'Empereur du Brésil. La berline traverse, en effet, l'océan vers le Brésil avec la famille royale portugaise en 1808 puis revient en Europe après la chute de l'empire brésilien, le 17 novembre 1889. Elle rejoint la Normandie vers 1905, à la suite de l'achat du château d'Eu par le comte et la comtesse d'Eu. Quelques années après la naissance de l'empire brésilien en 1822, une nouvelle décoration d’inspiration néo-classique sur fond d'or est confiée à l'artiste Francisco Pedro de Amaral (1790-1831), probablement pour le mariage de l'Empereur Pedro Ier. La berline témoigne ainsi des fastes du jeune empire brésilien.
Le parc du château
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