Strasbourg, chef-lieu du département du Bas-Rhin (67), est une importante cité moderne, traversée par l’Ill, dotée d’un port fluvial animé et d’une université réputée. C’est aussi une riche ville d’art construite autour de sa célèbre cathédrale.
Habitée par 276.000 Strasbourgeois, la cité est la septième ville la plus peuplée de France. Son centre ville, situé sur la Grande Île, est entièrement inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l’UNESCO depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France.
Gutenberg séjourna à Strasbourg de 1434 à 1448 et Goethe y fit des études en 1770.
Depuis 1949 Strasbourg est la “capitale de l’Europe” où siège le “Conseil de l’Europe”.
La Cathédrale Notre-Dame
La cathédrale de Strasbourg est l’une des réalisations les plus belles et les plus originales de l’art gothique. Elle doit une grande part de son charme au grès rouge des Vosges avec lequel elle a été construite.
Sur l'emplacement d'un temple d'Hercule, la cathédrale est entreprise en 1015 selon le style roman. Saint Bernard y célèbre la messe en 1145. Mais un incendie ravage l'édifice. En 1176, on recommence à bâtir. L'art gothique, nouveau venu en Alsace, influence les architectes de la cathédrale. En 1284, Erwin de Steinbach entreprend la splendide façade actuelle où triomphe le gothique le plus pur. Mais Erwin meurt en 1318, trop tôt pour pouvoir réaliser son projet d'ensemble. En 1365, les tours à peine terminées, on les réunit entre elles, jusqu'au niveau de la plate-forme. Puis la tour Nord seule est surélevée. Enfin, en 1439, Jean Hültz, de Cologne, prolonge cette tour par la flèche célèbre qui donne à la cathédrale sa physionomie surprenante.
La cathédrale mesure 111 mètres de long, 51,5 mètres de large et culmine à 142,15 mètres de hauteur.
On a la meilleure vue de la cathédrale de la Rue Mercière.
Extérieur
Façade : Erwin de Steinbach en dirigea la construction jusqu'au-dessus de la Galerie des Apôtres qui surmonte la Grande Rose. Merveilleusement restaurée, elle nous apparaît aujourd'hui parée de sa splendeur primitive, tout en colonnettes, en aiguilles de pierre et en sculptures. Le portail central est le plus richement décoré de la façade. Ses statues et ses bas-reliefs appartiennent à diverses époques. Son tympan comprend quatre registres : les trois premiers, du 13ème siècle, sont remarquables par leur réalisme, le quatrième est moderne. Au-dessus du portail central, magnifique rosace de 15 mètres de diamètre.
Au portail de droite, la Parabole des Vierges Sages et des Vierges Folles est illustrée par de célèbres statues, dont certaines ont dû laisser place à des copies (originaux au musée de l'Œuvre Notre-Dame).
Au portail de gauche, les statues du 14ème siècle figurent les Vertus. Sveltes et majestueuses dans leurs longues tuniques flottantes, elles terrassent les Vices.
portail de gauche – portail de droite
La flèche : La plate-forme qui surmonte la façade est à 66 mètres de hauteur (328 marches). La tour s'élève encore de 40 mètres, puis se termine par une flèche dont le sommet est à 142 mètres au-dessus du sol (9 mètres de moins que la flèche en fonte de la cathédrale de Rouen). Octogonale à la base, la flèche de Jean Hültz élève ses six étages de tourelles ajourées qui contiennent les escaliers, et se termine par une double croix. C'est un chef-d'œuvre de grâce et de légèreté.
De cette plate-forme, non visitée en 2017 car déjà fermée mais visitée en 1986, belle vue sur Strasbourg, en particulier sur la vieille ville, dont les toits percés de plusieurs étages de lucarnes présentent un aspect très pittoresque, sur les faubourgs et la plaine rhénane limitée par la Forêt-Noire et les Vosges.
Flanc droit : Il offre les beautés du portail de l'Horloge, le plus ancien de la cathédrale (13ème siècle), mais malheureusement en travaux et invisible en 2017 ! Il est composé de deux portes romanes accolées. Entre les deux portes, statue de Salomon, appuyée sur un socle qui rappelle son fameux Jugement. L'ensemble a été refait. Des deux côtés du portail : copies des célèbres statues de l'Église et de la Synagogue (originaux au musée de l'Œuvre Notre-Dame). Par la grâce de leurs attitudes, souples et expressives, ces deux statues comptent parmi les plus séduisants chefs-d'œuvre de la sculpture française du 13ème siècle. Dans le tympan de la porte de gauche se trouve l'admirable Mort de la Vierge dont le peintre Delacroix, mourant, se plaisait à contempler le moulage. On aurait dû voir, au-dessus des deux portes, le cadran extérieur de l'horloge astronomique.
détails du portail de l’horloge en 1995
Intérieur
Les vitraux, des 12ème, 13ème et 14ème siècles, sont remarquables (500.000 éléments composant 4.600 panneaux), mais ont souffert au cours des âges.
La nef, commencée au 13ème siècle, comprend 7 travées. Sa hauteur est de 32 mètres (Amiens 42, N.-D. de Paris 35, St-Denis 29). Les vitraux des fenêtres hautes datent des 13ème et 14ème siècles, ainsi que ceux des bas-côtés.
La chaire : Une cinquantaine de statuettes sont mises en scène sur le corps hexagonal de la chaire, type parfait de gothique flamboyant, qui fut dessinée par Hans Hammer pour le prédicateur Geiler de Kaysersberg.
La petite sculpture d'un chien est à remarquer sur la rampe des escaliers, qui rappellerait selon une légende, l'habitude du prêcheur Jean Geiler de Kaysersberg de venir accompagné de son chien. La réalité est que la sculpture du « petit chien de Geiler » est un clin d'œil au prédicateur dominicain (domini canis = le chien du Seigneur) venu de Bâle puis de Wurzbourg, Jean Geiler de Kaysersberg, institué prédicateur de la cathédrale de Strasbourg en 1478 et qui se distingua par une truculence quasi-rabelaisienne. Le petit chien triste est également l'emblème de Saint Alexis car il était le seul à avoir reconnu son maître.
L'orgue accroché en nid d'hirondelle au triforium, dans la nef, déploie sur la largeur d'une travée son superbe buffet gothique (14ème et 15ème siècles) polychrome. De part et d'autre de sa tribune en pendentif ornée d'un Samson sculpté, deux statues représentent un héraut de la ville et un marchand de bretzels en costumes d'époque. Ces personnages articulés s'animaient parfois pendant les sermons pour distraire les fidèles, comme en témoigne la lettre de plainte d'un prédicateur en 1501. L'instrument actuel est moderne (1981).
La chapelle Ste-Catherine occupe les deux travées du bas-côté droit touchant au transept. On y voit une épitaphe décorée de la Mort de la Vierge, datée de 1480 et des vitraux du 14ème siècle. L'autel de la Vierge de Pitié est l'œuvre de Joseph Muller au XIXème siècle, la Pietà du retable est datée de 1547. L'autel du Sacré-Cœur du XIXème siècle fut réalisé par les ateliers de l'Œuvre Notre-Dame de Strasbourg, il représente l'amour divin à travers le Christ.
autel de la Vierge de Pitié – autel du Sacré-Coeur
Dans le transept, le retable Saint-Pancrace de 1522 représente "La Nativité" à gauche, Saint Nicolas, Saint Pancrace et Sainte Catherine au centre et "La Nativité de Jésus à droite, le retable Saint-Roch du16ème siècle représente Saint Matthias à gauche, Saint Roch, Saint Maurice et Saint Nicolas au centre et Saint Florian à droite.
retable Saint-Pancrace – retable Saint-Roch
Au centre du croisillon droit se trouve le Pilier des Anges ou du Jugement dernier élevé au 13ème siècle. Les statues qui le garnissent, disposées sur trois étages, composent un ensemble merveilleusement harmonieux. L'art gothique s'y élève à sa plus délicate perfection.
L'Horloge astronomique
Elle constitue la grande curiosité populaire de la cathédrale. Œuvre du Strasbourgeois Schwilgué, elle date de 1838.
Les sept jours de la semaine sont représentés par des chars que conduisent des divinités, apparaissant dans une ouverture au-dessous du cadran : Diane, le lundi, puis Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne, Apollon.
Une série d'automates frappe deux coups tous les quarts d'heure. Le premier est donné par un des deux anges qui encadrent le cadran du « temps moyen », au centre de la Galerie aux Lions. Le deuxième est donné par un des «Quatre Ages» qui défilent devant la Mort dans la partie supérieure de l'horloge (l'Enfant frappe le premier quart, l'Adolescent le deuxième, l'Homme le troisième, le Vieillard le quatrième). Les heures sont sonnées par
la Mort. Au dernier coup, le second ange de la Galerie aux Lions retourne son sablier. L'horloge astronomique est en retard d'une demi-heure sur l'heure normale. La sonnerie de midi a donc lieu à 12h30. Aussitôt, un grand défilé se produit dans la niche, au sommet de l'horloge. Les apôtres passent devant le Christ en le saluant, Jésus les bénit tandis que le coq, perché sur la tour de gauche, bat des ailes et lance trois fois son cocorico en souvenir du reniement de saint Pierre. Le moteur central de l'horloge est remonté tous les huit jours. Les indications astronomiques ont été calculées pour un temps illimité.
scène du quart d’heure – scène de midi 30 (en 1995)
Chœur : Les arcatures et les peintures du chœur sont modernes. Ses vitraux sont également modernes. Celui de la fenêtre axiale, représentant une Vierge à l'Enfant, est dû à Max Ingrand. Il a été posé dans l'abside en 1956, offert par le Conseil de l'Europe.
Dans le croisillon gauche on y voyait de magnifiques fonts baptismaux de style gothique flamboyant et en face, un groupe en pierre, très curieux, représentant Jésus au mont des Oliviers, mais on n’y voit plus rien car c’est désormais fermé !
Voir aussi : Strasbourg : 2/2) la cité ancienne
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