Beauvais, préfecture du département de l’Oise (60) et capitale de la tapisserie, peuplée d’environ 54000 Beauvaisiens, est réputée pour sa cathédrale, chef d’œuvre d’art gothique, restée inachevée.
Place Jeanne-Hachette
Le 27 juin 1472, durant le siège de Beauvais par Charles le Téméraire, la petite Jeanne Laisné voit surgir un assaillant. Elle lui arrache sa bannière, lui assène un coup de hachette, puis le pousse dans le vide. Son exemple exalte le courage des habitants. La résistance s'organise alors jusqu'à l'arrivée des renforts. Le duc de Bourgogne lève le siège le 22 juillet. Aujourd'hui, fin juin, Beauvais célèbre son héroïne. Une jolie statue fait face à l’hôtel de ville dont la façade date du XVIIIème siècle.
statue de Jeanne-Hachette – façade de l’hôtel de ville
Vestiges
Des vestiges de la collégiale Saint-Barthélémy subsistent ainsi que, derrière la Galerie nationale de la tapisserie, les ruines de remparts gallo-romains.
vestiges de la collégiale St-Barthélémy – ruines de sremparts gallo-romains
Maison du XVème siècle
C’est la plus vieille maison de Beauvais, elle a été démontée de la rue Oudry et reconstruite rue de l'Abbé-Gelée. Les « Maisons paysannes de l'Oise » y organisent des expositions temporaires sur des thèmes liés à la sauvegarde de l'habitat rural traditionnel.
Galerie nationale de la tapisserie
Dans un bâtiment au chevet de la cathédrale, la galerie présente des expositions temporaires, à partir des collections de meubles et de tapisseries du Mobilier national.
La cathédrale Saint-Pierre
De la cathédrale originelle, dite la Basse-Œuvre, bâtie à l'époque carolingienne, ne subsistent que trois travées de la nef. En 949, une autre cathédrale est édifiée, qui sera détruite par deux incendies. L'évêque et le chapitre décident alors, en 1225, d'ériger la plus vaste église de l'époque, un Nouvel-Œuvre dédié à saint Pierre. Les travaux du chœur, qui débutent en 1238, sont un défi pour les architectes. La hauteur sous clef de voûte est de 48 mètres, ce qui donne aux combles une élévation de 68 mètres - celle des tours de Notre-Dame de Paris... à un mètre près. Mais les piliers sont trop espacés, les culées des contreforts trop légères et un éboulement se produit en 1284. Le chœur est sauvé au prix de 40 ans de labeur. On renforce les culées et les grandes arcades des travées droites du chœur, on multiplie les arcs-boutants. Interrompu par la guerre de Cent Ans, le chantier reprend en 1500 sous la direction de Martin Chambiges. Les fonds proviennent en grande partie du commerce des indulgences. Le transept est achevé en 1550. Au lieu d'ériger la nef, on élève une tour à la croisée du transept, surmontée d'une flèche. Sa croix, posée en 1569, se trouve à 153 mètres au-dessus du sol. Mais la nef fait défaut pour contrebuter les poussées, et les piliers cèdent en 1573, le jour de l'Ascension, alors qu'une procession vient de quitter l'église. Les efforts et les sacrifices du clergé et des habitants ne permettent de restaurer que le chœur et le transept. La cathédrale inachevée fait une croix sur sa flèche et sa nef !
Le portail Saint-Pierre de la façade du croisillon sud est flanqué de deux hautes tourelles et est surmonté d'une belle rose.
A l’intérieur le vertige gagne en pénétrant sous ces voûtes d'une hauteur prodigieuse de 48 mètres. Le transept mesure 58 mètres de long. Le chœur est très élégant, lumineux et dépouillé. Le triforium est à claire-voie, et les fenêtres font 18 mètres de haut. Sept chapelles s'ouvrent sur le déambulatoire. La première, en entrant à droite, abrite une statue en bois polychrome du XVIème siècle de sainte Angadrème, très bien conservée. Les vitraux éclairent magnifiquement le transept. Le Père éternel préside le médaillon central de la rose sud de 1551. En dessous et sur deux registres, dix prophètes et dix apôtres. En face, au croisillon nord, dix sibylles répondent aux prophètes (1537). Dans la chapelle du Sacré-Cœur, le vitrail « de Roncherolles » de 1522 permet d'étudier de plus près la technique du vitrail Renaissance (1). Dans une chapelle latérale, se trouve un intéressant retable polychrome du XVIème siècle (3).
L’horloge astronomique, réalisée entre 1865 et 1868 par l'ingénieur Louis-Auguste Vérité, comporte 68 statues, 90000 pièces et est animée par 50 automates. La partie inférieure ressemble à une forteresse aux multiples fenêtres : 52 cadrans indiquent la longueur des jours et des nuits, les saisons, l'heure du méridien de Paris... La scène du Jugement dernier se déroule cinq fois par jour dans la partie supérieure de l'horloge. Un son et lumière payant (4,50 €) a lieu en été à 10h40, 11h40, 14h40, 15h40 et 16h40. À droite de l'horloge astronomique, une ancienne horloge du XIVème siècle (2) carillonne des cantiques correspondant aux différentes époques de l'année. L'une des galeries du cloître est surmontée de la salle du chapitre (4).
La Basse-Œuvre est un vestige de la cathédrale du Xème siècle, elle a été bâtie en mœllons gallo-romains de récupération. Elle servit d'église paroissiale jusqu'en 1789.
Ancien palais épiscopal
Autour de la cathédrale et adossé à l'ancien rempart gallo-romain, le palais épiscopal formait, avec les bâtiments administratifs de l'évêché, une ville dans la ville qui nous permet d'appréhender ce que fut Beauvais au Moyen-Âge. La porte fortifiée du XIVème siècle est flanquée de deux grosses tours et ornée, à l'intérieur, d'une fresque représentant des sirènes musiciennes. Au fond de la cour, derrière un petit jardin à la française, se dresse le corps central du palais, doté d'une élégante façade Renaissance malheureusement entièrement camouflée pour restauration. Incendié en 1472 par les bourguignons, le palais fut reconstruit vers 1500. Saisi sous la Révolution, il manque de disparaître avant d'accueillir un centre administratif, puis la préfecture sous le Premier Empire. À la Restauration, il est restitué à l'évêque, puis devient le siège de la justice sous Louis-Philippe, le restant jusqu'en 1940. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le palais, épargné par les bombardements, protège quelques collections sauvées des musées de la ville. Il a conservé cette fonction grâce à l'ouverture, en 1981, du Musée départemental de l'Oise (non visité)
porte – fresque des 4 sirènes musicales – façade en travaux !
L’église Saint-Etienne
La tour qui flanque la façade fut érigée de 1583 à 1674 : elle servait de beffroi municipal et en même temps de symbole de l'attachement des Beauvaisiens à leur église. Nef et transept romans, dont la sobriété est atténuée par les corniches à modillons dites « beauvaisiennes ». Le chœur (début du XVIème siècle) est de style gothique flamboyant épuré. Sur le bas-côté gauche, portail roman au tympan et aux voussures finement ciselés. Une roue de fortune dans la rose symbolise l'instabilité des choses humaines (façade croisillon nord). L’église était fermée sinon on aurait pu y voir un retable polychrome du XVIème siècle représentant le Christ, entouré de Marthe et Marguerite, ainsi que les beaux rinceaux de bois de la petite chapelle, de magnifiques vitraux Renaissance dans le chœur (certains provenant d'autres églises de Beauvais), dont on admire le dessin et les coloris, notamment dans l'arbre de Jessé, chef-d'œuvre d'Engrand.
Maisons à pans de bois
On peut découvrir quelques jolies maisons à pans de bois en parcourant les rues du centre ville de Beauvais.
Jolie ville Beauvais. Plutôt calme en périphérie (coté des zones industrielles ou les hôtels y sont regroupés). Depuis 2010, je m'y rends 3 jours tous les 2 mois. Bien entendu pour y voir mon amie. En attendant qu'on puisse être réunis.
RépondreSupprimerFrancis
Il faut aussi visiter la maladrerie et son jardin médiéval entretenu par la ville. Au milieu des haies de buis et de charmilles, on peut contempler des anciens légumes. Très apaisante promenade.
RépondreSupprimerLa maladrerie a été entièrement rénovée.