CHERBOURG – OCTEVILLE
Cherbourg-Octeville résulte de la fusion des villes de Cherbourg et d'Octeville en 2000. Située à l’extrémité nord du Cotentin, protégée par la rade artificielle la plus grande au monde, entre la Hague et le Val de Saire, la cité a été au cours des siècles une place stratégique disputée entre Anglais et Français. Citée comme une des deux « clés du royaume » par Vauban, elle est devenue, par de colossaux travaux d’aménagement maritime, un port militaire de premier ordre, sous l’impulsion de Louis XVI et Napoléon 1er. Escale des prestigieux paquebots transatlantiques dans la première moitié du XXème siècle, Cherbourg a été l’objectif premier des troupes américaines lors du Débarquement de Normandie en 1944.
Peuplée d’environ 41 000 Cherbourgeois-Octevillais la première ville du département est un port militaire, halieutique, plaisancier et de passagers transmanche, handicapé par son isolement géographique pour être un grand port marchand, c'est un pôle de construction navale important, une ville ouvrière dans un arrière-pays rural. Construite au niveau de la mer, la ville s'est développée au pied de la montagne du Roule (point culminant de l’ancienne commune) et de la Fauconnière.
À l’origine du port militaire, Napoléon 1er (1769-1821), qui visite la ville en 1811, « revient » à Cherbourg en 1840 lors du retour de ces cendres en France à bord de La Belle Poule avant de rejoindre les Invalides. Lortac (1884-1973), écrivain et pionnier français du dessin animé, le comédien Jean Marais (1913-1998), le cinéaste Jean-Charles Tacchella (né en 1925) sont nés à Cherbourg. Port transatlantique du XXème siècle, Cherbourg voit arriver les stars hollywoodiennes, tel Charlie Chaplin ; le port voit embarquer pas mal de personnalités connues, dont l’homme d’affaires Benjamin Guggenheim (1865-1912) pour son voyage fatal sur le Titanic. Le cinéma donne ensuite une autre notoriété durable à Cherbourg, du fait des images de Jacques Demy (1931-1990) et de la musique de Michel Legrand (né en 1932), pour Les Parapluies de Cherbourg en 1964. La Course à l'échalote de Claude Zidi en 1975, Les Routes du sud de Joseph Losey en 1978, avec Yves Montand, Le Rayon vert d’Éric Rohmer en 1986, Deux jours à tuer de Jean Becker en 2008, avec Albert Dupontel ont aussi été tournés à Cherbourg. Honoré de Balzac cite l'ingénieur Joseph Cachin, constructeur du port de Cherbourg, parmi les hommes de génie dans Le Curé de village et La Duchesse de Langeais. Cherbourg est également présente dans Le Réquisitionnaire.
Lortac - Jean Marais – Jean-Charles Tacchella
La rade de Cherbourg est la plus grande rade artificielle du monde. Commencée en 1783, la digue centrale a été achevée en 1853 et pourvue de trois forts en 1860. Construite à 4 km de la côte, la digue du large mesure 3 640 m, avec une largeur moyenne de 100 m à sa base et 12 m à son sommet, et une hauteur de 27 m. L’ensemble des trois digues fait plus de 6 kilomètres.
L’ancienne gare maritime est le plus grand monument français d’Art déco. Construite par René Levavasseur à partir de 1928 et inaugurée en 1933 par le président Lebrun, elle s’étend sur 280 mètres et pouvait accueillir deux paquebots simultanément. Inscrite au titre de monument historique en 1989 et 2000, elle a été réaménagée pour devenir en 2002 un complexe océanographique, la Cité de la Mer qui propose des aquariums géants, une collection d’engins sous-marins, comme ceux de la Comex, le bathyscaphe Archimède, et le Redoutable, premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) français, construit à Cherbourg, entièrement visitable. Depuis son ouverture, la Cité de la Mer est la locomotive touristique du Nord-Cotentin.
La basilique Sainte-Trinité, commencée au XIème siècle à la demande de Guillaume le Conquérant, reste la seule église paroissiale de la ville jusqu’au XIXème siècle. Elle est agrandie et transformée de manière importante au XIIIème siècle, la nef est reconstruite, le chœur et le clocher relevés, après 1450. Après un saccage en janvier 1794, on lui adjoint un nouveau clocher carré de 26 mètres en 1828 et on la restaure dans le style néo-flamboyant en 1865. Inscrite aux monuments historiques depuis mars 1944, la Trinité possède un riche mobilier cultuel, dont un maître-autel de 1809, une chaire en bois sculptée de Pierre Fréret de 1767, un retable d’Armand Fréret de 1814 et les grandes orgues de Cavaillé-Coll.
La statue équestre de Napoléon 1er, monument emblématique de la ville, inscrit en août 2006 puis classé monument historique le 31 janvier 2008, se trouve face à la basilique, sur la place Napoléon. Elle représente l’Empereur contemplant la rade et le port militaire. Sur le socle, on peut lire un extrait du Mémorial de Sainte-Hélène, daté du 15 juillet 1816 : « J'avais résolu de renouveler à Cherbourg les merveilles de l’Égypte », c'est-à-dire une pyramide avec le fort central et un nouveau lac Moéris pour l’avant-port creusé dans le roc. La statue érigée en 1858, à l’occasion de la visite de Napoléon III, rappelle l’importance de l’Empereur dans l’expansion de Cherbourg.
Le Fort du Roule se trouve sur la montagne du Roule. Ce point culminant de la ville (117 m) accueille en 1793 une redoute pour protéger la rade. En 1853, on bâtit le fort actuel. Lieu des derniers combats en 1940, il est renforcé par les Allemands en 1943 par une batterie située sur le flanc dominant la rade, au-dessous du fort. Au bout d’une route en lacet nommée « chemin des Résistants », le fort offre un panorama sur l’agglomération et la rade.
Le parc Emmanuel-Liais d’un hectare est l’ancien jardin de la maison privée du maire de Cherbourg, naturaliste et astronome dessiné en 1881 et inauguré en 1885. Légué à la ville à sa mort, il est très arboré et dispose d’une tour d’observation, d’un plan d’eau contenant nénuphars et autres plantes aquatiques et de deux serres abritant des plantes rares, dont une collection riche de plantes d’Amérique du Sud ramenées de ses voyages et acclimatées par Liais. Il est labellisé « Jardin remarquable ».
LA CITÉ DE LA MER
En haute saison (juillet-août) la cité ferme à 19h00, en basse saison (à partir de septembre) elle ferme à 18h00 mais bizarrement en septembre les tarifs sont encore ceux de la haute saison (18 € au lieu de 15,50 €) ! On a donc moins de temps pour visiter et on se fait jeter dehors !
La Cité de la Mer, ouverte en 2002 dans l’ancienne gare maritime, s’articule autour de 5 espaces : “La Grande galerie des engins et des hommes”, “Un monde à explorer, les fonds marins”, “Le sous-marin nucléaire Le Redoutable”, “l’attraction On a marché sous la mer” et “Titanic, retour à Cherbourg”.
La grande galerie des engins et des hommes :
Mis en scène dans la Nef d’Accueil de la Gare Maritime Transatlantique, une collection d’engins habités unique au monde immerge le visiteur dans la grande épopée des océanautes qui sont descendus à des milliers de mètres dans les profondeurs avec ces ascenseurs des mers : le bathyscaphe Archimède descendu à – 9 545 mètres de profondeur le 25 juillet 1962, la bathysphère de Beebe et Barton, maquette en grandeur réelle de 1,45 m de diamètre, des sous-marins réels, sous forme de maquette, ou sous forme de représentation photographique : Globule, Nautile, Alvin, le Nautilus de Fulton, Total Sub, Cyana, Tourelle Galeazzi, Shinkai, Mir.
Le sous-marin “Le Redoutable” :
Ce fleuron de la Marine Nationale, premier de la série des 6 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), a été lancé le 29 mars 1967 à Cherbourg par le Général de Gaulle.
Clou du musée et à l’origine de la Cité de la Mer, Le Redoutable est le plus grand sous-marin visitable au monde. La visite audio-guidée de 35 minutes nous emmène dans les entrailles de cet engin long de 128 mètres et d’un diamètre de 10,60 mètres de la salle des machines jusqu’aux couchettes en passant par le bloc opératoire ou le poste de commandement et son emblématique périscope.
Un monde à explorer, les fonds marins :
Dans les abysses des fonds marins se cache un inconnu propice aux délires imaginaires de l’Homme. Des inventeurs »risque-tout » et leurs engins improbables, surréalistes ou génialissimes ouvrent la voie de l’appréhension et de la compréhension de ce monde sous-marin qui occupe les 7/10 de la Terre. Seuls les engins technologiques les plus sophistiqués tels que les bathyscaphes ou les sous-marins peuvent accéder à ce monde sous-marin.
L’Aquarium Abyssal de Cherbourg, en forme de coupe de champagne de 11 mètres de haut, est le plus profond aquarium d’Europe et aussi un espace de vie haut en couleur. Derrière la vitre de 33 centimètres de cette colonne d’eau de mer de 350 000 litres d’eau, évoluent plus de 1000 poissons tropicaux, typiques de l’atoll tahitien. Le parcours de cet aquarium nous entraîne ensuite dans les profondeurs au pied de ce plateau corallien où l’atmosphère y est plus sombre et par conséquent, les poissons plus rares.
On a marché sous la mer :
Depuis 2008, l’aventure virtuelle « On a marché sous la mer », nous embarque pour un voyage dans le monde des grandes profondeurs. Mais, pour pénétrer dans ce milieu des plus mystérieux, il va falloir suivre un stage de préparation et apprendre les gestes et les rudiments indispensables à la familiarisation des sens à la descente vers les profondeurs. Ensuite, à bord de l’Hadalys, une capsule d’exploration sous-marine et simulateur virtuel de dernière génération, le capitaine Glass, digne descendant du capitaine Nemo nous conduit au cœur des abysses tels qu’ils ont été découverts, il y a cinquante ans à peine par les premiers explorateurs. Là se dévoilent d’innombrables paysages aussi étranges que somptueux, un univers à l’obscurité toute singulière où vivent des espèces sous-marines extraordinaires mal connues à quelque 10 000 mètres de profondeur. On peut repartir avec la photo souvenir de cette épopée sous la mer vendue 5 €.
Titanic, retour à Cherbourg :
100 ans après l’escale mythique du Titanic à Cherbourg, La Cité de la Mer ouvre les portes d’un nouveau parcours d’exposition permanente sur 2500m² dédié à l’émigration et au Titanic et son escale à Cherbourg. Dans la majestueuse Salle des Bagages, grâce à des projections interactives, sont retracés le parcours de 50 millions d’émigrants et la rencontre des 281 passagers embarqués à Cherbourg le 10 avril 1912. En descendant le long de la coque du Titanic et en empruntant les coursives on peut aller à la rencontre des passagers de 1ère, 2ème et 3ème classe… Photos, reconstitutions, témoignages… sont là pour obtenir toutes les réponses aux questions que l’on se pose encore.