mardi 30 septembre 2014

Tourisme en Picardie : le château de Pierrefonds (visite du 09/09/2014)

En 1393, Louis d'Orléans, second fils de Charles V, établit une demeure fortifiée près de Compiègne. Pierrefonds est destiné à la surveillance des échanges entre les Flandres et la Bourgogne, fiefs des ducs de Bourgogne, rivaux des Orléans. En 1616, Louis XIII livre un siège qui est fatal au château de Pierrefonds, pris puis démantelé. Cette grande ruine entre dans l'oubli jusqu'à son achat par Napoléon Ier en 1810 pour moins de 3000 francs-or. Au XIXème siècle, l'intérêt grandissant pour les ruines romantiques donne à Napoléon III le désir de transformer Pierrefonds en résidence occasionnelle, puis en musée ouvert au public. En 1857, il en confie la restauration à l'architecte Viollet-le-Duc qui applique sur ce chantier sa doctrine architecturale sur le Moyen Âge, faisant de Pierrefonds une vraie création. Après sa mort en 1879, son gendre Ouradou poursuit son œuvre jusqu'à son décès en 1884.

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Adresse : Château de Pierrefonds, Rue Viollet-Le-Duc, 60350 Pierrefonds
Tarif : 7,50 € (4,50 € de 18 à 25 ans, gratuit moins d e18 ans et delandeurs d’emploi)
Horaire : mai à août : tous les jours de 9h30 à 18h, septembre à avril : tous les jours sauf le lundi de 10h à 13h et de 14h à 17h30, fermé les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre.
Durée de visite : environ 1h00

Site web
: http://www.pierrefonds.monuments-nationaux.fr/

plan château de Pierrefonds

Extérieur

De forme quadrangulaire, long de 103 mètres, large de 88 mètres, le château présente une tour défensive aux angles et au milieu de chaque face. Au sud, un profond fossé le sépare du plateau. Les murailles ont deux chemins de ronde superposés. Les murs des tours sont épais de 5 à 6 mètres et hauts de 38 mètres. Elles sont ornées de huit statues de preux, dont elles portent leur nom : Arthus, Alexandre, Godefroy, Josué, Hector, Judas Macchabée, Charlemagne et César. On arrive sur une esplanade puis, après le premier fossé, dans l'avant-cour dite « les Grandes Lices ». Un double pont-levis (pour les piétons et les voitures) mène à la porte du château, ouvrant sur la cour d'honneur. Aux fenêtres hautes sont perchées 32 statues de chats dans des postures naturelles. Depuis 1924, ce monument médiéval occupe une place privilégiée dans l’histoire du cinéma.

2014.09.09-002 château 2014.09.09-003 Stéphanie sur le pont-levis 2014.09.09-005 films tournés au château
le château – le pont-levis – un des films tournés au château

La cour d'honneur

La cour, au décor inspiré de la Renaissance, présente : au sud-ouest, le donjon destiné aux appartements ; au nord-ouest, le grand corps de logis abritant les salles d'apparat ; au nord-est, l'aile des cuisines avec son beffroi ; et au sud, la chapelle et la cour des provisions.

2014.09.09-009 cour d'honneur 2014.09.09-007 cour d'honneur 2014.09.09-008 cour d'honneur

Le portique abrite notamment trois chapiteaux créés par Viollet-le-Duc qui illustrent le Roman de Renart.
La chapelle est le seul édifice cultuel connu à posséder une tribune au-dessus du chœur. Sur le pilier central de la porte, Viollet-le-Duc est représenté en habit de pèlerin. Une statue de saint Michel domine le toit de la chapelle.

2014.09.09-010 statue de Viollet-le-Duc à l'entrée de la chapelle 2014.09.09-012 chapelle 2014.09.09-011 chapelle

Le donjon

Le salon de réception, au premier étage, offre un décor très riche. Au plafond, les sculptures des boiseries inspirées du végétal annoncent avec presque 50 ans d'avance l'art nouveau.

2014.09.09-013 salon de réception 2014.09.09-014 salon de réception

Le cabinet présente les plâtres de travail de Viollet-le-Duc, utilisés pour réaliser les statues qui ornent le château. Cette salle est inachevée. Ces plâtres sont provisoirement transférés dans la salle des Preuses.
La garde-robe de l'empereur est recouverte de lambris aux parties hautes sculptées.

2014.09.09-017 garde-robe 2014.09.09-016 Stéphanie dans la garde-robe 2014.09.09-020 garde-robe 2014.09.09-019 garde-robe

La chambre de l'empereur est ornée d'une frise peinte relatant les scènes de la vie d'un chevalier au XIVème siècle. Sa lecture débute à droite de la cheminée.

2014.09.09-023 chambre de l'empereur 2014.09.09-021 frise dans la chambre de l'empereur

Les pièces d'apparat

La salle des chasses est une antichambre d'armes.

2014.09.09-024 salle des chasses 2014.09.09-025 salle des chasses

La salle des Preuses, de 52 mètres sur 9, ancienne salle de justice, incarne le faste lié aux fêtes du Second Empire. Une grande tribune d'orchestre la domine.
À l'extrémité, une cheminée à double foyer est décorée des statues de l'impératrice Eugénie et de ses dames de compagnie figurées sous les traits des Preuses. Les deux banquettes circulaires dessinées par Viollet-le-Duc constituent l'unique mobilier après le déménagement de la collection d'armures médiévales de Napoléon III.

2014.09.09-026 salle des Preuses 2014.09.09-027 salle des Preuses 2014.09.09-028 salle des Preuses 2014.09.09-029 plâtres de Viollet-le-Duc et les statues des preuses dans la salle des Preuses
les Preuses et les plâtres de travail de Viollet-le-Duc

La création médiévale

Les tours sont reconstruites à partir des maçonneries anciennes, dotant le château d'un système défensif rare : double couronnement des remparts et des tours, double chemin de ronde sur deux niveaux, en partie dans l'épaisseur du mur et en partie en surplomb, avec les mâchicoulis.
La tour Alexandre ou tour de la torture, reprend l'architecture du XIVème siècle avec ses murs bruts. Au pied de la tour, les oubliettes.
Le chemin de ronde, couvert d'une toiture qui le met à l'abri des projectiles, permet une défense dans plusieurs directions.
Les salles du casernement auraient été destinées à entraîner les soldats en faction.
L'escalier à double révolution offrant deux volées qui ne se croisent pas, est d'inspiration Renaissance.
La salle des gardes ou des mercenaires. D'après Viollet-le-Duc, elle était destinée à abriter les soldats que l'on surveillait depuis la galerie du demi-étage. Des éléments lapidaires du château du XVème siècle sont présentés.

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La maquette du château, en pierre, est réalisée pour l'Exposition universelle de 1878 par Wyganowski, inspecteur des travaux. En forme de vaste quadrilatère, la haute enceinte crénelée est flanquée dé 8 tours qui portent chacune les noms des Preux : Artus, Alexandre, Godefroi de Bouillon, Josué, Hector, Judas-Macchabée, Charlemagne et Jules César.

2014.09.09-038 maquette du château 2014.09.09-039 maquette du château 2014.09.09-040 maquette du château

Les caves

« Le bal des Gisants » propose un voyage dans l’atmosphère étrange et mystérieuse des caves gothiques du château où éclairages en mouvement, poèmes chuchotés, murmures, ambiances sonores et audiovisuels signés par l’agence Skertzo, contribueront à donner vie à une centaine de gisants et orants. Des faisceaux lumineux découpent et révèlent au public ces moulages en plâtre, véritables sculptures de lumière.

2014.09.09-032 statues 2014.09.09-033 gisants dans les caves 2014.09.09-034 gisants dans les caves 2014.09.09-035 gisants dans les caves

dimanche 28 septembre 2014

Tourisme en Picardie : la ville de Laon (visite du 10/09/2014)

Laon, chef-lieu du département de l’Aisne (02) est peuplée d’environ 26500 Laonnois et surplombe la plaine, perchée sur un rocher de plus de 100 mètres de haut. Les rois carolingiens Charles le Chauve, Charles le Simple, Louis IV d’Outremer, Lothaire et Louis V résident sur le mont Laon. Laudanum devient la capitale du royaume de Louis IV d’Outremer au Xème siècle.

Le palais épiscopal

Classé monument historique depuis 1850, il est devenu le palais de justice. Le bâtiment de gauche du XIIIème siècle repose sur une galerie à arcs brisés retombant sur des chapiteaux à décor végétal. Le bâtiment du fond du XVIIème siècle abritait les appartements de l’évêque qui communiquaient avec une chapelle du XIIème siècle à deux étages.

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La cathédrale Notre-Dame

Commencée dans la seconde moitié du XIIème siècle et achevée vers 1230, c'est l'une des plus anciennes cathédrales gothiques de France. La façade comporte trois porches profonds ornés d'une majestueuse statuaire refaite au XIXème siècle et deux illustres tours de 56 m attribuées à Villard de Honnecourt, qui vantait son œuvre en ces termes : « J'ai été en beaucoup de terres, nulle part n'ai vu plus belles tours qu'à Laon. ». Les deux tours des croisillons culminent à 60 m et à 75 m. L’intérieur mesure 110 mètres de long, 30 mètres de large et 24 mètres de haut (à comparer aux dimensions de Notre-Dame de Paris : 130 m, 45 m et 35 m). La nef offre une magnifique élévation à quatre étages : grandes arcades, tribunes, triforium aveugle, fenêtres hautes. Elle se prolonge par un chœur, très développé, que termine un chevet plat. La tour-lanterne est d'influence normande et mesure 40 mètres de haut. Des vitraux du XIIIème siècle garnissent les baies lancéolées et la rose de l'abside consacrée à la glorification de l'Église. Ceux de la rose du croisillon nord illustrent les arts libéraux. L'orgue est du XVIIème siècle. Dans le croisillon gauche, l'icône de la Sainte Face de Laon, originaire des pays slaves, est vénérée depuis le milieu du XIIIème siècle.

2014.09.10-002 cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-005 cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-006 portails de la cathédrale
la cathédrale – les tours – les porches

2014.09.10-007 intérieur de la cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-009 rosace de la cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-011 vitraux de la cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-013 vitraux de la cathédrale Notre-Dame
la nef – la rosace – quelques vitraux

2014.09.10-008 orgues de la cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-015 icône de la sainte Face dans la cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-020 vitraux des arts libéraux de la cathédrale Notre-Dame 2014.09.10-020a vitraux des arts libéraux de la cathédrale Notre-Dame
orgue - l’icône de Sain-Fiacre – la rose des arts libéraux

L’Hôtel-Dieu

Situé sur le flanc droit de la cathédrale, c'est le plus ancien conservé en France, L'ancien hôpital  du XIIème siècle) s'ouvrait par des baies et des arcades aujourd'hui murées.

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La chapelle des Templiers

La commanderie du Temple, fondée ici au XIIème siècle, était un centre administratif et de recrutement des moines-chevaliers. Après la suppression de l'ordre, elle passa aux mains des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Un jardin remplace le cimetière des templiers, mais la chapelle romane a été conservée, avec son clocher-pignon et son chœur qui s'achève par une abside en cul-de-four. Le porche et la tribune sont des ajouts des XIIIème et XIVème siècles. À l'intérieur, deux remarquables statues-colonnes de prophètes proviennent de la façade de la cathédrale.

2014.09.10-023 chapelle des Templiers 2014.09.10-024 statues de phophètes dans la chapelle des Templiers

Les remparts

En bordure du rempart du Midi, la porte d'Ardon ou Porte royée (« qui appartient au roi ») du XIIIème siècle est flanquée d'échauguettes en poivrière. Elle surplombe un vieux lavoir-abreuvoir.

2014.09.10-027 porte d'Ardon 2014.09.10-028 remparts 2014.09.10-029 remparts
la porte d’Ardon – les remparts

L’Hôtel du Petit Saint-Vincent

II fut édifié au XVIème siècle comme refuge de l'abbaye Saint-Vincent, sise hors des remparts. Le bâtiment sur rue, gothique, possède un corps de logis encadré de tourelles, flanqué d'une voûte d'entrée surmontée d'une chapelle.

2014.09.10-031 hôtel du petit St-Vincent

L’abbaye Saint-Martin

L'ancienne abbatiale des prémontrés (XIIème-XIIIème siècles) a été restaurée après l'incendie de 1944. La nef est d’aspect roman, les hautes tours à l'angle de la nef et du transept mesurent 35 mètres, la  rosace du croisillon sud est surmontée d'arcatures. Sur la façade principale, la grande baie est surmontée par un pignon orné d'un haut-relief figurant saint Martin partageant son manteau. Sur les tympans des portes latérales, on peut observer la Décollation de saint Jean-Baptiste (à droite) et le Martyre de saint Laurent sur son gril (à gauche).
A l’intérieur, le chœur et les chapelles sont à chevet plat, suivant la mode cistercienne. On peut remarquer les gisants de Raoul de Coucy, chevalier laonnois (fin XIIème siècle), et de Jeanne de Flandre, abbesse du Sauvoir-sous-Laon (XIVème siècle), les boiseries Louis XV (nef) et Louis XIII (chœur) et à droite dans la chapelle Saint-Éloi, un Christ de pitié du XVIème siècle.

2014.09.10-040 abbaye St-Martin 2014.09.10-033 abbaye St-Martin 2014.09.10-032 abbaye St-Martin2014.09.10-036 intérieur de l'abbaye St-Martin2014.09.10-034 gisant de Raoul de Coucy dans l'abbaye St-Martin 2014.09.10-035 gisant de Jeanne de Flandre dans l'abbaye St-Martin
intérieur - gisant de Raoul de Coucy – gisant de Jeanne de Flandre

La Porte de Soissons

Construite au XIIIème siècle, renforcée de tours rondes, la porte est reliée par une courtine à la grosse tour de Damet ou tour de Dame Eve, dite aussi «Tour penchée» en raison d'un glissement de terrain.
Le chemin de ronde du rempart offre de belles vues sur la cathédrale (quand elle ne sera plus en travaux !). Ses tours émergent des vieux toits d'ardoises à cheminées de briques rosés. Par le rempart on gagne la porte des Chenizelles à deux tours du XIIIème siècle.

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porte de Soissons – tour penchée

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porte des Chenizelles

Le tramway

La ville de Laon possède un mini-métro (Poma 2000), en grande partie aérien qui relie l'hôtel de ville (ville haute) à la gare de Laon (ville basse) sur un trajet de 1,5 km environ de 98 mètres de dénivelé. Ce mini-métro a été mis en service le 4 février 1989 et remplace cent ans après un ancien tramway à crémaillère mis en service le 9 juillet 1899 qui avait été retiré de la circulation le 27 janvier 1971 pour raison de sécurité, après 72 ans de services.

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